Interview Karim Belgacem – Comment Mettre le Partage au Cœur d’un Congé Sabbatique ?

Karim Belgacem, grand voyageur ayant réalisé une année sabbatique centrée sur le partage en Ukraine
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On dit parfois qu’une année sabbatique est une démarche égocentrique. Voire égoïste… De quoi peut-être te culpabiliser si tu as le projet d’en prendre une ? Pourtant, il existe de multiples façons de l’ancrer dans le partage. Karim Belgacem en apporte la preuve brillante dans cette entretien.

Il y a quelques années, il est parti pour 9 mois enseigner le Français et les Relations Internationales à l’Université en Ukraine, en tant que volontaire indépendant. Dès le départ, il était clair pour lui qu’il voulait mettre l’humain au cœur de sa démarche et se rendre utile, apporter quelque chose à son pays d’accueil.

Karim nous explique le contexte de son congé, parle également de sa demande, du retour dans son entreprise et des entretiens d’embauche qu’il a passés par la suite.

Tu verras que son congé est allé au-delà de ses espérances, qu’il ne l’a pas vu passer et qu’il lui a permis d’accepter de ne pas avoir de réponses à toutes les questions.

Pour lui, il est important d’aller au bout de ses envies ! Et toi, vas-tu toujours au bout des tiennes ? 😉

Sans plus attendre, rejoignons Karim pour découvrir quelle utilisation particulière il a fait de son année sabbatique !

Note : le son est parfois un peu saturé lors des 4 premières minutes. C’est mieux ensuite, promis ! 😉

0’43 : Karim Belgacem, un homme de projets

Alexandre Willocquet: Aujourd’hui, dans le podcast 11 Mois pour Changer de Vie, je reçois Karim Belgacem, qui va nous parler de son expérience de congé sabbatique. Bonjour Karim !

Karim Belgacem: Bonjour.

Alexandre Willocquet: Alors Karim, je pense que le mieux, c’est que vous expliquiez un peu l’expérience que vous avez eue, parce que vous avez pris un congé sabbatique il y a quelques années et je pense que c’est une expérience qui m’a semblé intéressante parce qu’a priori, ce n’est pas le congé sabbatique que vous avez passé chez vous à vous tourner les pouces ! Donc voilà, ça m’intéressait beaucoup de pouvoir vous interroger et préciser pour les auditeurs les conditions de ce congé, ce que vous en avez fait. J’ai pas mal de questions qui me viennent en tête. Mais d’abord, le plus simple, c’est probablement que vous vous présentiez et que vous expliquiez un peu le contenu de votre congé, si vous le voulez bien.s

Karim Belgacem: Très bien, on va démarrer. Je m’appelle Karim Belgacem, j’ai travaillé pendant 16 ans dans le groupe PepsiCo. J’y suis rentré en 2003. Il se trouve que dix ans après, j’ai souhaité faire une validation des acquis par mon expérience en logistique puisque j’ai occupé les postes de responsable approvisionnement clients, responsable transport et responsable litiges. Donc, je suis rentré à PepsiCo avec le niveau Bac et j’avais envie, d’une part, d’améliorer mon niveau scolaire, avoir davantage de diplômes. Alors il n’y a pas forcément de liens avec le congé sabbatique, mais il y en a un ! C’est que, donc, mon entreprise a financé mon diplôme. J’ai poursuivi ensuite avec un Master en relations internationales et je dois préciser que je suis un grand baroudeur et voyageur, que j’aime voyager aux quatre coins du monde en sac à dos. Ma zone de prédilection était l’Europe de l’Est et principalement la Pologne et l’Ukraine. Et il se trouve que pendant mes différents voyages en Ukraine, en 2013 et 2014, est arrivée la révolution en Ukraine qui a poussé le président Ianoukovytch à démissionner et à fuir l’Ukraine. J’avais des amis en Ukraine qui sont enseignants-chercheurs et j’allais les voir régulièrement pour parler politique ou autre chose, profiter de l’Ukraine, découvrir les merveilles cachées du pays. Et ces gens qui sont universitaires, scientifiques, chercheurs, m’ont dit : « Mais puisque tu viens tous les deux mois nous voir, pourquoi ne t’installerais-tu pas en Ukraine ? ». J’ai dit : « Oui, mais j’aimerais faire quelque chose d’utile ». Ils m’ont dit : « Tu pourrais enseigner à la Faculté, enseigner les relations internationales et le français ». Il se trouve que je terminais un Master à distance en relations internationales avec l’IRIS et que l’idée d’enseigner, ça me permettait si vous voulez de réaliser mon rêve, à savoir vivre à l’étranger, vivre une expérience professionnelle et personnelle à l’étranger, mais faire quelque chose d’utile. Ce n’est pas se rouler les pouces. J’aurais très bien pu aussi voyager aux quatre coins du monde, mais je voulais faire quelque chose de vraiment utile pour moi et pour les autres, tant qu’à faire. Comme en plus, en parallèle, je me suis aperçu que je n’avais pas vraiment de perspectives d’évolution dans ma société, qu’en gros je tournais en rond, je me suis dit ce serait le moment de passer à l’action et de réaliser ce projet que j’avais dans la tête depuis déjà quelques années. Puisque la validation des acquis, c’était pareil, je l’avais dans la tête depuis quelques années, je l’ai accomplie. Le projet a suffisamment mûri pour le mettre en pratique et en action. Du coup, je me suis posé la question : « Comment faire la demande ? Est ce que cela sera accepté ? ». Sachant que je n’avais pas de perspectives d’évolution, il n’y avait pas de raison que le projet soit refusé. Je m’étais évidemment renseigné en amont. Il était bien inscrit que l’employeur peut refuser une fois, mais que je pouvais faire la demande une seconde fois et qu’elle avait de grandes chances d’être acceptée. Du coup, c’est ce que j’ai fait en expliquant mon projet qui était totalement cohérent avec la personne que j’étais. Évidemment, ils me connaissent, ils connaissent mon goût pour les études. Ils trouvaient ce projet très cohérent et donc ça a été rapidement accepté sans aucun problème. Et donc j’avais décidé de prendre un congé sabbatique de neuf mois puisque cela incluait la durée de la scolarité à l’Université, de septembre jusqu’à juin inclus. Neuf mois étaient suffisants et il n’était pas nécessaire d’en avoir plus. Et d’autre part, c’est une transition toute trouvée pour aborder la question du budget : comment financer un congé sabbatique ?

5’38 : le budget de l’année sabbatique de Karim

Alexandre Willocquet: Exactement.

Karim Belgacem: Comment ça se passe? De combien d’euros avais-je besoin par mois ? En fait, c’est très simple. Il faut savoir que le premier mois de congé sabbatique, je l’ai financé avec mes congés payés.

Alexandre Willocquet: D’accord.

Karim Belgacem: Le congé sabbatique, il a commencé un mois après. Le premier mois, c’était financé via mes congés payés. Jusque là, aucun souci. Il faut savoir également que le coût de la vie en Ukraine est beaucoup plus faible qu’en France, et qu’avec des revenus équivalents à 700-800 euros par mois, vous pouvez aisément assurer le paiement de votre loyer, la nourriture, le chauffage, vos transports en tout genre. Ce n’était pas une grande difficulté. J’avais en plus la chance d’avoir des restes de stock-options que j’ai pu vendre, qui a permis de financer intégralement mon congé sabbatique. Mais si je dois donner un budget, le budget en lui-même était de l’ordre de 8.000 euros.

Alexandre Willocquet: D’accord.

Karim Belgacem: Sur toute la durée du congé du congé sabbatique. Donc le problème financier n’était pas un problème, en fait.

Alexandre Willocquet: C’est intéressant ce que vous dites, parce qu’effectivement, clairement, on sait que la destination peut jouer. Alors c’est vrai que souvent, quand on regarde les personnes qui partent, si c’est une option voyage, c’est certain que si on part en Asie, ce n’est pas tout à fait la même chose que de partir en Amérique du Nord ou en Australie…

Karim Belgacem: Tout à fait, tout à fait.

Alexandre Willocquet: Là, c’est des destinations peut être encore un peu plus atypiques, mais effectivement, la question du coût de la vie est primordiale. Je pense que vous avez raison. Et les stock-options, alors ça évidemment, ça ne va pas concerner, malheureusement, la majorité des personnes, mais je reconnais que dans mon cas, ça fait partie aussi des solutions pour financer. Je comprends bien le sujet puisque j’ai également pu utiliser cette solution-là. Puisque effectivement, comme on reste salarié de son entreprise, comme on reste aux effectifs, on ne perd pas ses droits à ces actions-là en partant pour un congé sabbatique.

Karim Belgacem: Absolument.

Alexandre Willocquet: Ça peut être, pour ceux qui ont la chance d’en bénéficier évidemment, ça peut être une solution. OK, très bien, très clair sur le côté budget. Effectivement, c’était bien l’un des points que je comptais aborder, parce que c’est généralement une question qui arrive très rapidement.

7’53 : les motivations derrière son congé sabbatique

Karim Belgacem: Tout à fait. Ce que je peux rajouter également, c’est que je tiens à préciser que la demande de congé sabbatique n’était nullement une fuite, malgré ce que je vous ai dit au départ, que je n’avais pas de perspectives d’évolution dans la société. C’est qu’en parallèle, j’ai toujours des projets et des idées à accomplir. Il y avait la reprise d’études et le congé sabbatique, c’était, je dirais, un vieux projet, un vieux rêve. Et je pense qu’il faut toujours essayer, lorsqu’on peut bien sûr, d’accomplir et de concrétiser ses rêves et ses projets, sous peine d’avoir des frustrations ou des regrets. Il n’y a pas pire que de vivre avec ses ressentis-là. J’ai préféré foncer sans trop me poser de questions, mais en posant bien le projet quand même, parce que c’est un projet qui a mûri, qui m’a demandé plusieurs mois de réflexion, à savoir si je pouvais le faire, si je voulais vraiment le faire et pour quelles raisons. Il ne faut pas se trouver de mauvaises raisons. Il faut vraiment un projet bien ficelé qui ait du sens pour pas vous retrouver dans une situation où là vous vous posez vraiment les grandes questions existentielles. Ce qui n’est pas un mal. C’est très, très bien de se recentrer un peu sur soi, d’avoir une réflexion sur sa vie. Ce que j’ai fait également, mais ça doit venir indirectement, ça ne doit pas être l’élément moteur et déclencheur. Ça ne doit pas être, selon moi, uniquement cet argument-là qui vous pousse à prendre ce genre de décisions. Il me fallait quelque chose d’épanouissant qui me tire vers le haut, à titre personnel et même professionnel. Et donc enseigner, c’était vraiment une grande richesse pour moi parce que j’arrivais dans un pays où vous avez des élèves qui parlent très bien français, qui sont curieux, qui vous challengent aussi par rapport à leurs questions… Je tiens à préciser que j’avais aussi des classes de Terminale dans un lycée et que j’avais des très, très bons élèves qui m’ont demandé de faire un cours, par exemple, sur l’Existentialisme de Jean-Paul Sartre, sur le Dadaïsme. Il y avait des choses que je connaissais, d’autres que je ne connaissais pas du tout et il m’est arrivé de préparer mes cours, parfois, j’y passé la moitié de la nuit. De me remettre dans les bouquins, d’aller sur Internet… Je vous disais, c’était très, très, très, très challenging. Et puis, il y a un lien affectif qui s’est établi avec ces élèves qui avaient soif d’apprendre. Étant moi-même passionné de la langue française et de géopolitique, pour ce qui est de l’enseignement des relations internationales, j’avais donné des cours sans les préparer. Il y avait des lignes directrices. Par exemple, j’ai fait un cours sur l’arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981 et c’est une chose que j’avais vécu avec mon père lorsque j’étais petit. Et je ré-expliquais le contexte, à savoir que François Mitterrand s’était allié aux Communistes. Je faisais le parallèle avec l’U.R.S.S. J’essaie de trouver des points d’accroche avec leur histoire. Ce qui a permis d’avoir des débats, d’avoir des débats et des échanges très constructifs avec ces élèves. Donc même pour moi, ça a été vraiment une source d’information et d’apprentissage avec eux. Je leur dois beaucoup, à ces élèves. De par leurs échanges et le partage qu’on a pu se donner les uns par rapport par rapport aux autres.

Alexandre Willocquet: C’est intéressant parce qu’effectivement, vous avez mentionné tout un ensemble de raisons et je vous rejoins complètement sur le fait que cela se prépare, un congé sabbatique. Oui, bien sûr, je suis d’accord également : quand on a un rêve, il faut se donner l’occasion, dans la mesure du possible, de le réaliser. Donc ça, c’est vrai. Par contre, je pense qu’il ne faut pas le faire sur un coup de tête.

Karim Belgacem: Absolument.

Alexandre Willocquet: Qu’il faut bien identifier les raisons, il faut le préparer. Et là finalement, vous avez évoqué tout un ensemble de raisons. Mais si je comprends bien, il y avait une partie qui était liée à la volonté de mieux découvrir encore ce pays que vous connaissiez déjà bien. La volonté aussi de partager quelque chose : vous découvriez le pays, vous vouliez aussi faire découvrir, enfin apporter quelque chose par rapport au français, par rapport à la France. Et puis, cette volonté aussi d’apprendre quelque chose de nouveau, de partager à travers l’enseignement. Parce qu’effectivement, ce n’est pas non plus exactement le cas des personnes qui vont donner quelques cours de français par ci par là pendant leur voyage pour arrondir les fins de mois, mais sans y passer beaucoup de temps. Là, je comprends qu’il y avait parfois un bon travail de préparation avant vos cours ?

Karim Belgacem: Absolument, je vous le confirme d’autant plus que, évidemment, j’étais bénévole. En fait, j’étais volontaire indépendant, ce qui était bien vu dans le pays, surtout à cette période compliquée. C’était en 2015-2016. Le pays connaissait aussi une crise avec l’annexion de la Crimée et les événements dans le Donbass, il y avait la guerre civile dans le Donbass, à l’extrême Est du pays. Moi, j’étais situé dans la ville de Tchernivtsi, qui est plutôt dans l’Ouest du pays, limitrophe avec la Roumanie et la Moldavie, une région très calme. J’étais d’autant plus heureux que le coin était assez paradisiaque. Tchernivtsi est une ville où l’architecture est d’inspiration austro-hongroise. On la surnomme « le petit Paris » et vous avez les montagnes, les Carpates qui sont à côté, qui ne sont pas très loin. Donc voilà, quelque part c’était dépaysant pour moi, j’ai redécouvert un pays que je connaissais un petit peu, déjà, de par mes différents voyages, mais je voulais un aspect aussi humain, dans ce périple. Il y avait déjà des volontaires étrangers qui venaient, mais via des organismes. Moi j’étais vraiment volontaire indépendant, puisque j’ai été encouragé par des universitaires et des chercheurs, qui m’ont même trouvé un appartement très vite, lorsque je suis venu au début de l’année scolaire. Et ces personnes sont tellement amoureuses de la langue française, de la culture française, que moi aussi je me devais d’être à la hauteur de l’histoire de France. Les gens en Ukraine ont toujours l’image de la France, assez classieuse, raffinée, avec l’image du général de Gaulle, de Napoléon Bonaparte, du savoir-vivre à la française. Donc quelque part, je me devais aussi d’être à la hauteur de tout cela. Cela vous fait une grande remise en question et vous devez vraiment répondre à leurs attentes. Et, à la fin, ce congé sabbatique, il a produit plusieurs effets positifs. D’une part, les professeurs et scientifiques que j’ai rencontrés m’ont proposé de participer à des conférences universitaires sur les relations avec l’Union européenne.

Alexandre Willocquet: D’accord.

Karim Belgacem: Ce qui fait que j’ai été inclus dans des programmes Jean Monnet où j’étais chargé d’écrire un article par exemple sur les relations entre la France et l’Ukraine. Et j’ai rencontré des scientifiques qui ont apprécié mes travaux, qui m’ont proposé de participer à d’autres conférences. L’autre chose, c’est que ces mêmes chercheurs m’ont dit : « Il y a une école de diplomatie à Varsovie, ce serait bien que tu la fasses ». Du coup, je me suis inscrit à cette école de diplomatie à Varsovie et j’ai été accepté. J’ai passé un entretien en anglais avec un Américain et une semaine par mois, j’étais à Varsovie pour suivre des cours sur la sécurité internationale, sur l’OTAN

Alexandre Willocquet: D’accord.

Karim Belgacem: Il y avait près de 200 élèves, principalement des Polonais, des Allemands, des Ukrainiens et j’avais un enseignement en anglais pendant toute une semaine. Ce qui fait que ce séjour, ce congé sabbatique, est allé vraiment au-delà de mes espérances. Ce n’était pas du tout reposant. C’était un gros challenge intellectuel et humain. Et puis, vous mettez de côté votre confort. Je vous dis ça parce que pour me rendre en Pologne, j’étais obligé de prendre un bus de nuit, de faire 16 heures de bus et en plus, vous attendez 4 heures à la frontière avec la Pologne. Il y a plein de contrôles. Le bus, les portes du bus sont ouvertes toute la nuit, il fait froid. Zéro degré, voire moins cinq degrés dehors. C’est assez tortueux, mais ça vous fait sortir de votre cocon, de votre confort habituel. Par la suite, cela vous fait relativiser pas mal de choses.

Alexandre Willocquet: Et donc ça, ça a pu se faire du coup, pendant les neuf mois où vous étiez en Ukraine, vous avez réussi à suivre la scolarité à Varsovie pendant la même période ?

Karim Belgacem: Absolument, puisque j’étais totalement libre. L’Université me laissait libre choix pour les cours. J’enseignais quatre jours par semaine et puis voilà, je m’organisais en fonction des demandes. J’avais trois classes à ma disposition et puis j’avais créé les « cafés français » dans un café du centre-ville pour pouvoir échanger avec les élèves qui souhaitaient dialoguer en français avec moi, accompagné de boissons sucrées ou alcoolisées. Cela vous permettait de refaire le monde ou de commenter l’actualité. Malheureusement, c’étaient produits pendant cette période les attentats du Bataclan, ce qui m’avait permis, indirectement, d’organiser un cours en urgence ou une petite conférence sur le terrorisme en France depuis les années 80. Et comment ça a évolué et pourquoi les événements, à la fois chez Charlie Hebdo et du Bataclan, sont arrivés. Cela vous pousse vraiment dans vos retranchements pour bien expliquer, tenter de bien expliquer les choses et de sensibiliser les élèves à ce sujet.

Alexandre Willocquet: C’est intéressant, effectivement. C’est vrai que du coup, cela doit permettre d’avoir des relations qui sont effectivement un peu plus satisfaisantes, peut-être que simplement sur un cours magistral, où on manque des fois un peu d’interaction avec les élèves.

Karim Belgacem: Oui, absolument, absolument. Et je ne voulais surtout pas, lorsque je faisais mes cours, soit lire un menu ou un texte déjà écrit. Il y avait les grandes lignes, mais comme c’est une passion pour moi, la politique et la géopolitique, les choses se faisaient naturellement. Tout se faisait naturellement, même s’il y avait une petite préparation en amont. Mais je voulais que ça soit interactif. Je voulais que tout soit naturel et vraiment les faire pénétrer dans le sujet en question qui était abordé. Il y avait des élèves filles qui étaient sensibilisées par le féminisme. J’avais fait un cours sur le septennat de Valéry Giscard d’Estaing et j’avais expliqué qu’il avait nommé des femmes au gouvernement comme Simone Veil, comme Françoise Giroud. Et que Simone Veil avait fait passer cette loi sur l’IVG, qui était très, très polémique. Cette loi avait fait polémique à l’époque. Donc j’expliquais le contexte de la France de l’époque – la France des années 60-70 n’était pas la France d’aujourd’hui – et que la ville dans laquelle j’ai enseigné, les jeunes filles en général à 20-25 ans, il faut déjà qu’elles soient mariées, qu’elle aient des enfants. Mais je sentais quand même qu’il y avait un petit changement après avoir conversé avec elles. Elles disaient : « Non, moi j’attends d’abord d’avoir une bonne formation et de partir à l’étranger pour vivre un certain temps, avant de revenir en Ukraine ». Parce que, mine de rien, elles étaient très, très attachées à leur pays. Et comme il y a, il y avait des relents de nationalisme, dans le sens positif du terme, j’entends, suite au différend avec la Russie, je pense qu’elles ont un véritable amour,et qu’ils ont un véritable amour pour leur pays, qui fait qu’ils essayent à tout prix de trouver des solutions pour que le pays rentre dans la voie de la démocratie et de lutter contre la corruption. Bon, c’est facile à dire, bien évidemment, parce que c’est malheureusement un pays qui est enkysté dans ces problèmes-là. Donc voilà, des échanges très, très constructifs avec cette jeunesse ukrainienne.

20’23 : les enseignements retirés par Karim Belgacem

Alexandre Willocquet: OK, super. Du coup, quelque part, vous avez un peu anticipé sur l’une des questions que je voulais vous poser : quels enseignements vous retirez de cette période ? Je comprends que c’est au pluriel, effectivement. Si vous deviez peut être retenir un ou deux, à l’issue de tout cela ? Qu’est-ce qui est encore aujourd’hui, finalement, survit de cette période?

Karim Belgacem: Déjà, j’ai gardé contact avec beaucoup d’élèves. Et il y a la reconnaissance, de leur part, d’un apprentissage intéressant selon eux, d’une aide aussi, parce que j’ai des personnes qui me demandent de l’aide lorsqu’ils doivent écrire une lettre en français. Ça peut paraître présomptueux de dire ça, mais le sentiment du devoir accompli parce que j’étais venu pour ça aussi, pour essayer de transmettre et de donner quelque chose à ces élèves. Et quelque part aussi de leur changer un peu le quotidien. Ils étaient vraiment très heureux de voir un Français s’installer pour enseigner bénévolement le français et les relations internationales. Je leur avais expliqué aussi que j’avais écrit un mémoire sur l’Ukraine au cours de mon Master et je leur ai expliqué que leur pays était tellement atypique, était à la croisée des chemins. Mais qu’il était tellement empreint d’histoire que je leur explique que mes week-ends ou pendant mes congés, je prenais un bus pour aller dans l’Est de l’Ukraine, en tout cas dans les parties encore sécurisées, pour visiter le pays, admirer l’architecture et essayer de pratiquer mon russe aussi et pourquoi pas un petit peu mon ukrainien ? Donc je vous dis, ce congé sabbatique qui a duré neuf mois, je ne l’ai absolument pas vu passer. Mais alors, pas du tout ! Et lorsque vous m’en parlez, je n’en parle pas avec nostalgie, mais j’en parle avec joie, avec un sourire. Parce que je me suis dit : « ça aurait vraiment dommage de ne pas le faire, ça aurait été dommage de ne pas sortir de mon confort. Ça aurait été dommage de ne pas aller au bout de ses idées ».

Alexandre Willocquet: Oui, parce que, effectivement, comme vous l’expliquiez tout à l’heure, quelque part, c’était une envie, un projet déjà de longue date. Donc je pense qu’effectivement, cela aurait été dommage de ne pas prendre cette expérience-là. Et alors, vous parliez un peu de toutes les questions qui peuvent aussi surgir à l’occasion d’un congé sabbatique ou en tout cas, auquel un congé peut aussi aider à répondre. Des questions plus personnelles, un peu de développement personnel, de connaissance de soi : est-ce que cette période-là, finalement, vous a fait réaliser des choses ou vous a amené des questions ? Parce que des fois, c’est ça aussi, c’est qu’on pense partir et trouve des réponses et on revient avec autant de questions, si ce n’est plus. Est-ce que dans votre cas, ça a été le cas, est-ce que ça a ramené des réponses ou des questions nouvelles ?

Karim Belgacem: Ça a apporté beaucoup de questions sur pas mal de sujets, sur mes relations au travail, avec mes responsables… J’ai analysé certaines situations et j’ai réalisé que je ne m’étais pas forcément bien affirmé, est-ce que je sais vraiment dire les choses ? Ça m’a amené plein de questions. Ou il y a des choses que je ne devrais plus tolérer. Et puis, alors ça j’ai mis du temps, ce que je vais vous dire, mais accepter aussi de ne pas avoir toutes les réponses aux questions que l’on se pose. Parfois, il faut du temps pour trouver les réponses, à savoir : qu’est ce que je peux faire, maintenant, de ma vie ? Il faut savoir être tolérant avec soi-même, et puis reconnaître qu’on ne peut pas avoir toutes les réponses aux questions dans l’instant t. Il faut savoir s’accorder du temps, surtout en cette période où on veut tout et tout de suite. Parce que les multiples objets numériques nous permettent parfois d’avoir en un clic de souris tout ce que l’on souhaite. Mais l’être humain, ça reste un être humain, avec ses complexités, ses paradoxes, et je pense que c’est très bien d’admettre une certaine fragilité, de ne pas avoir forcément toutes les réponses parce que justement, nous ne sommes pas des robots, nous ne sommes pas des machines. Donc oui, je me suis posé pas mal de questions et il y a eu pas mal de réponses qui ont été apportées parce que je me suis estimé, c’est-à-dire que je me suis donné le droit de me poser des questions et d’accepter certaines faiblesses ou certains moments d’incertitude, sous couvert de certaines autres certitudes, justement. Donc, oui, c’est aussi un recentrement sur soi-même, mais qui m’a permis de mieux appréhender certains événements, de savoir dire les choses et s’exprimer, je vous dirais de parfois savoir dire non.

Alexandre Willocquet: Oui, d’accord. Intéressant. Ce que j’aime bien quelque part, c’est que finalement, c’est un moment, même si comme vous le disiez clairement, c’était pas une fuite, mais où on s’éloigne de l’entreprise. Et c’est intéressant de voir que quelque part, ça amène quand même aussi des réflexions sur la manière dont on aurait pu faire différemment ou dont on pourrait faire différemment les choses en entreprise. Donc, finalement, on s’éloigne un peu, mais pour mieux y revenir, entre guillemets.

Karim Belgacem: C’est exactement ça.

25’41 : la demande de congé sabbatique

Alexandre Willocquet: Justement, par rapport à l’entreprise, j’avais quelques questions que je voulais vous poser autour du congé. Alors d’abord, enfin vous l’avez rapidement évoqué : si j’ai bien compris la demande de congé, elle n’a pas posé de problème particulier ? Ce qui était intéressant dans ce que vous disiez, c’est que, quelque part, votre employeur, visiblement, a un peu, entre guillemets, évalué la cohérence du congé avec votre projet personnel, c’est ça ?

Karim Belgacem: Oui, tout à fait. Et donc ça n’a absolument pas posé de problème, ça a vite été accepté. J’ai envie de vous dire, je n’ai même pas vraiment travaillé cette demande, dans la mesure où j’étais convaincu que, d’une part, ma demande était cohérente et justifiée et qu’aussi bien les ressources humaines que mon responsable connaissaient mon parcours, les à-côtés que je faisais hors entreprise, à savoir les études et mes nombreux voyages en Europe de l’Est. Donc voilà, pour eux, c’était un choix très cohérent et cette demande n’a posé aucun problème. Il n’y a pas eu de question ou autre.

Alexandre Willocquet: Et est-ce que vous savez si c’était fréquent ? Donc c’était chez PepsiCo, c’est ça ?

Karim Belgacem: Oui.

Alexandre Willocquet: Est-ce que vous aviez des collègues qui avaient déjà pris des congés ? Vous saviez d’emblée, quelque part, qu’ils avaient l’habitude de cela ? Ou bien est-ce que c’était quelque chose d’assez nouveau pour eux ?

Karim Belgacem: Il y a eu déjà des demandes de congé sabbatique, mais je vous avoue que j’étais tellement convaincu qu’il fallait que je le fasse, que même si j’avais été le premier, j’aurais fait la demande, de toute manière.

Alexandre Willocquet: Vous avez raison.

Karim Belgacem: J’aurais fait la demande, quoi qu’en pensent les gens. Parce que vous avez toujours des personnes – peu, heureusement – il y a toujours des personnes qui vont dire : « ah, mais pourquoi ? Tu essaies de fuir quelque chose ? ». J’ai eu des remarques comme celle-ci. Mais à titre personnel, plus j’ai droit à des remarques comme celle-ci, d’avantage ça m’encourage à entreprendre ce que j’ai envie de faire. J’ai analysé mon parcours : validation des acquis par l’expérience, il y en a très peu qui l’ont fait dans la société, je vais le faire parce que j’en ai envie. Le congé sabbatique, c’est pareil, mais parce que ça me correspond, parce que ça correspond à ma personnalité, ça correspond à mes envies. Vous vous devez dans ces cas-là d’être un peu égocentrique et d’aller vraiment au bout de ce que vous avez envie de faire ! Il ne faut pas se culpabiliser à être centré sur soi et à dire : « j’ai envie de faire ça. Je veux ceci. Voilà comment je vais le faire. ». Il y a toujours, vous savez, parfois inconsciemment, la culpabilité judéo-chrétienne qui est en lien avec tout cela. Non, on mérite tous le bonheur, la réussite ! Il suffit juste de s’en donner les moyens en s’autorisant justement cette réussite et en ne se mettant pas de barrières.

Alexandre Willocquet: Tout à fait d’accord et je dirais d’autant plus que dans votre cas, pour le coup, de ce que vous nous racontez, je ne le vois pas comme égocentrique dans le sens où il y avait vraiment d’emblée cette notion de partager, de rendre quelque chose au pays. Et à travers l’expérience que vous nous avez décrite, je n’ai pas l’impression que cela a été un voyage ou une démarche purement égocentrique, il y avait quand même cette notion de partage qui était claire.

Karim Belgacem: Oui, elle était énorme. Elle était énorme, mais je pense que j’en tirais certains bénéfices.

Alexandre Willocquet: Bien sûr.

Karim Belgacem: Dans le sens où c’est ce que je voulais faire. J’avais un autre mode de vie. Je vivais en centre-ville, j’avais plein de café aux alentours. J’ai fait plein de connaissances. L’Université était vraiment à deux minutes à pied de chez moi. Ça m’a changé de la région parisienne, bien entendu ! Puis j’ai découvert une gastronomie vraiment excellente. Donc voilà, c’était vraiment le pur bonheur. C’était un pur bonheur.

29’51 : le retour dans l’entreprise à la fin de l’année sabbatique

Alexandre Willocquet: Ça a été utile dans les deux sens et c’est très bien comme ça. Si je reste sur les relations avec l’employeur, alors on a évoqué là le départ, la prise de congé. Au niveau du retour, comment ça s’est passé ? Vous êtes revenu dans votre entreprise après votre congé sabbatique ?

Karim Belgacem: Absolument.

Alexandre Willocquet: Et alors comment ça s’est passé à ce moment-là, finalement, le retour ? Est-ce que ça a été compliqué pour vous ? Est-ce que la place dans l’entreprise, quelque part, est-ce que vous avez retrouvé votre poste précédent ? Enfin comment ça s’est passé?

Karim Belgacem: Écoutez, cela s’est très bien passé. D’ailleurs, j’étais revenu il y a quasiment quatre ans, jour pour jour. Il n’y a pas eu de dépaysement, parce qu’en plus je me rappelais de mes codes d’accès.

Alexandre Willocquet: D’accord !

Karim Belgacem: C’est ça qui m’a surpris le plus, d’ailleurs ! J’ai retrouvé mon poste initial. Il a fallu me remontrer quelques petites manips, mais honnêtement, j’ai été moi-même surpris du fait que je m’adapte rapidement au poste. Après, il a fallu s’adapter à des nouveaux collègues qui étaient présents. Parce que la vie change en dix mois, évidemment. Je n’ai pas eu de coup de blues post congé sabbatique, c’est à dire que je n’étais pas nostalgique, parce que j’ai fait ce que je voulais faire. J’ai eu vraiment tout ce qu’une personne pouvait avoir, un travail intéressant, utile, des connaissances, même une histoire d’amour qui s’est achevée à la fin du séjour.

Alexandre Willocquet: D’accord.

Karim Belgacem: Il y aurait de quoi écrire un roman de ce séjour.

Alexandre Willocquet: Effectivement !

Karim Belgacem: Pour ça il faudrait que je prenne un autre congé sabbatique, mais pour l’instant ce ne serait pas possible, je crois. Mais il n’y avait pas de nostalgie, pas de regrets. J’étais tout de suite confronté au présent et puis à l’avenir. Les seules questions que je me posais c’est : « bon voilà, quel job je veux faire réellement ? ». Mais il n’y avait pas de déprime, il n’y avait pas de tristesse. Il y avait juste une routine qui s’est réinstallée dans l’entreprise. J’avais un nouveau manager parce que l’ancien manager était en congé maternité. Mais je me rappelais du chemin pour aller travailler. Il y a eu une réadaptation qui a été assez rapide. Et pas de crise post congé sabbatique.

Alexandre Willocquet: D’accord. Donc pas de crise de votre côté, clairement et visiblement du côté de votre employeur, on va dire qu’il a joué le jeu aussi, parce que le principe, c’est de reprendre son poste ou un poste équivalent. Alors c’est vrai que ça fait partie aussi des choses qui peuvent faire peur aux candidats, c’est qu’on entend de temps en temps des expériences où le retour a pu être compliqué parce que le poste a été occupé, qu’on a proposé autre chose, que ce n’est pas toujours ce que la personne avait envie de faire. Là, dans votre cas, vous avez retrouvé votre poste précédent ?

Karim Belgacem: Absolument. Absolument en intégralité, il n’y avait aucun changement.

32’45 : comment parler du congé sabbatique dans son CV ?

Alexandre Willocquet: Et après, question, parce que je pense qu’entre temps, vous avez changé d’entreprise ?

Karim Belgacem: Oui.

Alexandre Willocquet: Donc vous vous êtes confronté, entre guillemets, aux entretiens d’embauche, de recrutement. La question du congé sabbatique durant ces entretiens, elle été amenée ? Enfin comment vous avez présenté votre congé sabbatique ? Est-ce que cela a été difficile de présenter cette période-là ? Ou au contraire, est-ce que c’est quelque chose qui vous a plutôt servi ?

Karim Belgacem: Je n’ai pas souvenir d’avoir abordé de manière frontale le congé sabbatique. Pourquoi ? Alors d’une part, je ne l’ai pas précisé dans mon CV. J’ai fait un CV chronologique, en revanche, j’ai modifié mon CV et dans celui-ci, je l’ai indiqué en seconde page. J’ai indiqué en seconde page « congé sabbatique ». Je n’ai pas eu de questions par rapport à cela. Si vous voulez, cela n’a pas choqué les différents recruteurs – parce que j’ai eu différents entretiens. Et d’ailleurs, j’ai ouvert mon CV sous les yeux et donc j’ai fait deux pages : expérience professionnelle et la seconde page, les diplômes et formations que j’ai obtenus ces dernières années. Et en Divers, j’ai mis : « Congé sabbatique – volontariat indépendant en Ukraine avec enseignement du français, des relations internationales ». Il y a juste un petit encadré en référence à ce congé sabbatique. Et pourquoi ? Parce qu’il est totalement assumé. Je n’ai pas de craintes par rapport à des questions de recruteurs. Il faut, encore une fois, il faut que ce projet soit cohérent et que vous l’assumiez, montrer ce que vous en avez fait, en fait, de ce congé sabbatique. A partir du moment où je peux expliquer en quoi il a été bénéfique pour moi, pour mon développement personnel et pour l’apprentissage en général, c’est non seulement un motif de fierté, mais aussi un plus. Cela montre de l’adaptabilité, de l’agilité, des termes qui sont assez galvaudés aujourd’hui. Vous savez vous adapter, vous savez vous remettre en question, vous savez avancer, vous savez entreprendre… Donc pour moi, c’est très important de l’inscrire dans le CV à partir du moment où, désolé, je vais vulgariser le terme, vous savez « vendre » votre expérience de congé sabbatique, comme vous sauriez vendre votre projet professionnel, votre parcours professionnel.

Alexandre Willocquet: Non, tout à fait. Et je pense que, effectivement, on voit fleurir assez fréquemment maintenant les qualités humaines sur les CV… Je pense que quand on a une histoire à raconter derrière pour montrer de quoi on parle, c’est quand même, effectivement, là pour le coup, ça prête pas vraiment à discussion ! Ce qui est intéressant, c’est que vous n’ayez pas eu de questions là-dessus. En tout cas, cela veut dire, visiblement, alors soit les recruteurs ne sont pas allés jusqu’à la deuxième page du CV – ce que je ne peux pas imaginer – soit plus probablement, c’est que ça leur a paru suffisamment clair, qu’ils n’ont pas voulu aborder ce point-là. Mais en tout cas, ce n’est pas quelque chose qui vous a posé problème par la suite, au minimum lors de ces entretiens ?

Karim Belgacem: Absolument pas. On n’a qu’une vie. Je pense que les gens qui envisagent un congé sabbatique doivent bien peser leur projet, mais en être fiers, l’aborder avec confiance et effectivement, l’assumer. Évidemment, vous aurez des recruteurs qui vont vous poser des questions. Mais c’est comme tout, il faut savoir argumenter et expliquer le pourquoi du comment.

36’22 : si c’était à refaire ?

Alexandre Willocquet: Tout à fait. Ça me paraît évident. Parfait ! Merci beaucoup pour toutes ces réponses. J’avais une dernière question : bon, vous y avez, je pense, largement répondu, mais si c’était à refaire, si on se replonge quelques années en arrière, vous devez reprendre la même décision, sachant comment ça s’est passé : vous replongez ?

Karim Belgacem: Bien sûr. Bien sûr, peut être pas forcément la même chose, mais si j’ai une envie cohérente qui me trotte dans l’esprit depuis des mois, oui, forcément, je replongerais sans hésiter.

Alexandre Willocquet: Ça s’entend ! On entend l’enthousiasme derrière votre témoignage, donc je me doutais de la réponse. Karim, merci beaucoup pour toutes ces réponses. Je pense que c’était vraiment une expérience intéressante. Je suis assez admiratif de votre parcours sur ce congé parce que, j’ai l’impression, de ma façon, je l’utilise bien aussi et je suis ravi de cette expérience. Mais je suis resté beaucoup « pantouflard » que vous ! Mais c’était très intéressant. Merci pour toutes ces réponses.

Karim Belgacem: Mais c’était avec plaisir !

Alexandre Willocquet: Je vous souhaite une très bonne journée. Je vous dis, pourquoi pas, à une prochaine fois !

Karim Belgacem: Avec grand plaisir quand vous voulez! A très bientôt.

Alexandre Willocquet: Merci, à bientôt.

Karim Belgacem était donc l’invité du podcast 11MPCV. J’espère que cet épisode t’a plu, qu’il t’a intéressé : si c’est le cas, prends s’il te plaît une minute pour me l’indiquer dans les commentaires en-dessous de l’article, sur le blog ! Et n’hésite pas non plus à partager ce podcast sur tes réseaux sociaux pour en faire profiter d’autres personnes, c’est cadeau ! 🙂

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  • Nicolas dit :

    Très belle interview Alexandre ! Je pense que nous avons la chance de pouvoir prendre une année sabbatique en France pour mener un projet de notre choix… pas forcément pro, et que du coup cela peut vraiment donner un sens à notre projet pour mette cette année à profit ! L’exemple de Karim en est la meilleure preuve. Merci à vous deux.

  • Alexandre Willocquet dit :

    Merci pour ton retour, @nicolas. Et tu parles en connaissance de cause ! 🙂 Oui, je suis persuadé que trop peu de gens connaissent tous les avantages d’une année sabbatique. Elle peut vraiment aider à donner du sens à notre vie !

  • Nathalie dit :

    Bonjour Alexandre,
    J’ai beaucoup aimé ton interview qui est un très beau et très inspirant partage d’expérience.
    C’est formidable de suivre ses envies et toujours bien de sortir de sa zone de confort. Cela m’a aussi donné très envie de découvrir l’Ukraine:-)

  • Alexandre Willocquet dit :

    C’est gentil, @nathalie 🙂 Oui, suivre ses envies, réaliser ses rêves, c’est souvent moins compliqué qu’on ne le croit !
    Et il n’est pas nécessaire pour ça de sortir de sa zone de confort, ce qui fait souvent un peu plus peur. Même si je suis d’accord avec toi et que je pense que l’on devrait tous se forcer à le faire régulièrement pour apprendre de nouvelles choses.

  • Pascale dit :

    Merci pour cet interview intéressant et inspirant : Karim nous partage une belle expérience de vie, l’interview est complet et bien mené.
    Bravo !

  • Alexandre Willocquet dit :

    Merci @pascale, content que ça t’ait plu ! 🙂

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