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Oser devenir entrepreneur, c’est le rêve de nombreuses personnes qui envisagent une reconversion professionnelle.
Ils sont déjà moins nombreux à passer à l’acte…
Et quand on décline ce rêve au féminin, les barrières sont encore plus élevées.
Sommaire ➡️
- Oser devenir entrepreneure
- Transcription de l’interview avec Ophélie Jouvenon
- 01’03 : Le parcours d’Ophélie Jouvenon
- 03’00 : Pourquoi oser entreprendre à 40 ans et comment s’y préparer ?
- 08’46 : Les obstacles au changement qu’Ophélie avait anticipés
- 10’34 : Se former à son nouveau boulot, une difficulté, vraiment ?
- 12’51 : Un conseil surprenant pour oser devenir entrepreneure !
- 16’10 : Avec du recul, Ophélie reprendrait-elle la même décision ?
- 19’18 : Oser devenir entrepreneure, un tremplin pour de futurs changements ?
- 22’47 : La plus mauvaise raison pour ne pas oser changer de vie ?
- 25’48 : Ce qui fait se lever Ophélie le matin aujourd’hui
- 28’38 : La citation préférée d’Ophélie Jouvenon
- 31’27 : Sois l’invité de la prochaine interview « Inspirons-nous ! » !
Oser devenir entrepreneure
C’est pourtant ce qu’a fait vers 40 ans Ophélie Jouvenon, l’auteur du blog Fric au Féminin.
Economiste de formation, elle a décidé de passer de l’autre côté du miroir après avoir accompagné de nombreuses personnes à entreprendre pendant ses 20 années de carrière salariée.
Mieux, elle s’est fixée pour mission d’accompagner d’autres femmes à entreprendre comme elle !
En abordant en particulier le sujet encore souvent tabou de l’argent. Et plus précisément du rapport à l’argent.
Dans cette interview, Ophélie m’explique pourquoi elle pense qu’elle a franchi ce cap au bon moment. Et comment elle a basé son projet sur un meilleur équilibre de vie.
Elle évoque les obstacles auxquels elle s’était préparée, les difficultés inattendues auxquelles a dû faire face.
A travers son expérience, nous identifions plusieurs conseils précieux si tu envisages, toi aussi, de te mettre à ton compte.
Il est désormais temps de la retrouver dans ce nouvel épisode du podcast !
Transcription de l’interview avec Ophélie Jouvenon
Alexandre Willocquet: Dans cette interview, je reçois Ophélie Jouvenon, qui va nous expliquer comment elle a décidé de quitter le salariat pour oser devenir entrepreneure elle-même, après avoir accompagné des milliers de personnes à le faire pendant 20 ans. Mais également : quels obstacles elle appréhendait à l’occasion de ce changement de vie professionnelle, comment elle s’y est préparée ; quelles difficultés inattendues elle a rencontrées, comment elle y a fait face… Donc on va parler, dans cet entretien, de plein de sujets qui peuvent te concerner : le risque d’épuisement des entrepreneurs (en particulier des femmes), le bon timing pour se lancer dans l’entrepreneuriat, la capacité à nous former à des sujets qui ne nous passionnent a priori pas… Tous ces sujets là qui, je pense, peuvent t’intéresser, t’inspirer. C’est tout de suite dans cet entretien, on retrouve Ophélie juste après ça !
01’03 : Le parcours d’Ophélie Jouvenon
Alexandre Willocquet : Bonjour Ophélie.
Ophélie Jouvenon : Bonjour !
Alexandre Willocquet : Merci d’avoir accepté cet entretien. Je tiens à préciser que c’est toi qui as proposé de participer, ce que j’apprécie beaucoup. Bien que je sois en mesure d’identifier des parcours intéressants, il est impossible de connaître toutes les transitions professionnelles qui pourraient être pertinentes pour le blog.
Tu es venue vers moi en exprimant ton intérêt à participer à cet exercice (que tu connais bien, nous en parlerons sans doute davantage par la suite). Ton parcours, qui t’a menée vers l’entrepreneuriat, est particulièrement intéressant. C’est un chemin qui attire de nombreuses personnes envisageant une reconversion professionnelle et souhaitant du changement. Je suis convaincu que ton expérience captivera ceux qui regarderont cette vidéo ou écouteront ce podcast.
Donc, voilà la première question, du coup. si tu l’acceptes, c’est de présenter ton parcours. Mais alors, l’objectif c’est de le faire dans un temps limité et tu as 2 minutes, top chrono, pour le faire.
Ophélie Jouvenon : Allez, top chrono. Je suis Ophélie, économiste de formation, bien que rien ne me prédestinait à cela. À l’époque, j’avais envie de devenir journaliste, mais j’ai finalement embrassé la carrière d’économiste. Pendant 20 ans, j’ai dirigé des structures d’appui à l’innovation, à l’entrepreneuriat, au financement et à l’investissement, bref, au développement économique. J’étais une femme dans un milieu majoritairement masculin, occupant des postes de cadre et salariée pendant de nombreuses années. C’est à la quarantaine que j’ai réalisé que j’avais envie de faire autre chose. Après avoir conseillé et accompagné des entrepreneurs pendant 20 ans, l’envie d’entreprendre s’est emparée de moi. J’ai donc décidé de réaliser un rêve que je n’avais pas concrétisé auparavant : créer un média. Aujourd’hui, ce média se nomme Fric au Féminin. C’est une marque qui aide les femmes à devenir libres financièrement, c’est-à-dire à devenir entrepreneures et investisseuses. Je m’efforce de briser le grand tabou franco-français du rapport à l’argent, qui est souvent un sujet problématique lorsqu’on souhaite se reconvertir et changer de vie.
03’00 : Pourquoi oser entreprendre à 40 ans et comment s’y préparer ?
Alexandre Willocquet : Ok, super. Bon, écoute, tu as été très complète, tu as fait moins que 2 minutes, c’est parfait, merci beaucoup ! Alors, la question que j’ai envie de te poser du coup, c’est, dans ton parcours, tu as décidé de t’orienter vers l’entrepreneuriat après 20 ans de salariat : qu’est-ce qui t’a décidée à faire ce changement-là ?
Ophélie Jouvenon : Je pense qu’en fait, j’ai toujours eu cette inclination. Ayant travaillé avec des entrepreneurs pendant 20 ans, c’était en quelque sorte inscrit dans mon ADN. J’avais envie d’apprendre et, comme beaucoup de femmes qui créent des entreprises, je souffrais un peu du syndrome de l’imposteur. Et puis, j’ai fini aussi assez épuisée par le salariat, comme beaucoup de femmes, surtout dans la quarantaine. Avec le contexte du COVID, j’ai accompagné beaucoup de femmes qui atteignent ce cap difficile, notamment lorsqu’elles occupent des postes à responsabilité. Beaucoup de femmes finissent par s’épuiser en essayant d’être à la fois des super mamans et des super working girls. Devenir entrepreneure, pour moi, c’était aussi une façon de mieux respecter mon rythme, mes besoins, et d’être maman dans de meilleures conditions, aussi.
Alexandre Willocquet : D’accord ! L’exercice de la quarantaine, quand on est dans le salariat depuis une vingtaine d’années, je pense que c’est vrai qu’on peut arriver à ce constat de ras-le-bol, que l’on soit un homme ou une femme. Mais, à juste titre, tu rajoutes le côté maman, qui s’impose. Aujourd’hui encore, je pense qu’il n’y a pas une répartition des tâches toujours parfaitement équivalente dans les couples. Donc, c’est clair que c’est souvent un fardeau de plus pour les femmes.
D’accord, c’est intéressant. Ça semble assez légitime de penser à soi après avoir accompagné beaucoup de personnes. D’ailleurs, tu me me dire combien de personnes tu as accompagnées durant tes 20 premières années en tant que responsable de structure ?
Ophélie Jouvenon : Plus de 5000. Je voyais passer un monde fou dans mon bureau
Alexandre Willocquet : Quand j’ai vu ça sur ton blog, ça m’a semblé énorme ! Je n’ai pas fait le calcul à l’année ou par nombre de personnes par jour… Mais tu as dû voir un panel de situations très différentes, en fait ?
Ophélie Jouvenon : C’est ça que j’aime dans l’entrepreneuriat, et dans l’accompagnement de l’entrepreneuriat, c’est qu’on voit arriver des gens avec des rêves. Et puis, finalement, ces rêves prennent forme. J’aime bien ce moment de la transition professionnelle et de l’entrepreneuriat, parce que c’est finalement une phase de réalisation.
Alexandre Willocquet : Oui, je suis tout à fait d’accord ! Ok, ça marche. Alors, comment t’es-tu préparée à ce changement ? Il y a des personnes qui font un saut dans l’inconnu, toi, OK, on comprend qu’il y a une forme de continuité, mais malgré tout, tu es passée de responsable de structure (en tant que salariée) à entrepreneure toi-même. Avais-tu identifié des choses que tu souhaitais mettre en place avant de faire le changement ?
Ophélie Jouvenon : Ben, moi, j’ai envie de dire que le principal, je pense, c’est de se former. On a tous des besoins, quel que soit notre parcours professionnel. Il ne faut pas penser que parce que j’ai fait ça toute une partie de ma vie, je savais tout. « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » et être entrepreneur, c’est apprendre toute sa vie. Je suis très nourrie par ce désir d’apprendre. Si j’entreprends, c’est aussi pour ça, pour inventer beaucoup de choses, pour stimuler ma créativité. Je trouve que c’est une bonne voie pour s’épanouir par rapport à ça. Et puis, j’ai aussi pris le temps de m’interroger sur moi-même, de faire une introspection. Je me suis posée des questions sur ce que je n’avais pas réalisé dans ma vie et ce que j’avais envie de réaliser. Ça demande de prendre du temps pour soi, et je me suis autorisée à prendre ce temps pour moi.
Alexandre Willocquet : Tout à fait d’accord. C’est souvent quelque chose que les gens éludent ! Alors, peut-être le fait que tu aies accompagné des personnes, tu savais que c’était un point important. Mais c’est vrai, que ce soit pour se tourner vers l’entrepreneuriat ou pas, souvent les gens avec lesquels je peux être amené à discuter arrivent en disant : « Voilà, je cherche une idée de métier », mais ils n’ont pas forcément fait cet exercice de se questionner, de voir un peu ce qu’ils avaient envie de faire à ce moment de leur vie. Donc, je confirme, je pense que c’est une étape hyper importante. Tu l’as fait par toi-même, tu ne t’es pas fait accompagner dans ce changement là ?
Ophélie Jouvenon : Alors moi, je suis coach également, donc finalement, je me suis formée à ces questions, au sujet du développement personnel. En accompagnant des entrepreneurs pendant plus de 20 ans, je me suis rendu compte que peu d’entre eux prenaient le temps de réfléchir à qui ils étaient et, quelque part, de créer une entreprise qui serve leurs aspirations personnelles. Ils recréent souvent les mêmes contraintes que dans le salariat. Au bout d’un moment, ils en pâtissent également.
Alexandre Willocquet : Oui, c’est très juste. Souvent, on veut devenir entrepreneur pour avoir plus de liberté, ce qui fait partie un peu du fantasme de ce qu’on veut obtenir, assez légitimement. Mais le côté fantasme, c’est que si tu ne mets pas en place des conditions pour avoir cette liberté, ça peut être pire. Un entrepreneur peut être beaucoup moins libre finalement. D’ailleurs, il y a pas mal de personnes qui font malheureusement le chemin inverse parce qu’ils se rendent compte que ce n’est pas exactement ce qu’ils imaginaient. D’où l’importance, je pense, de bien préparer le changement. Et effectivement, ce côté introspection que tu as mentionné, je pense qu’il est très important.
Ophélie Jouvenon : Justement, je pense que c’est le fait d’avoir accompagné beaucoup de personnes qui m’a permis de connaître les garde-fous de l’entrepreneuriat. Moi, j’ai aidé beaucoup de personnes à finir à genoux dans l’entrepreneuriat, d’accord ? Et quand j’ai vu sortir les business web, parce que c’est ce que j’ai monté, finalement, c’est-à-dire une activité en distanciel, je me suis dit que c’était la voie qui me permettrait à la fois de travailler depuis chez moi, ce qui est pratique quand on est maman pour pouvoir tout gérer, et de pouvoir être mobile, car dans quelques années, j’aimerais pouvoir partir vivre à l’étranger, tout en respectant et en commercialisant nos compétences en distanciel.
Alexandre Willocquet : Je confirme, puisque moi-même, j’ai profité de ces largesses que permet le business web ! C’est vrai que pouvoir partir, que ce soit pour quelques semaines ou même quelques mois, et aller s’installer à l’étranger, rien que pour des durées comme ça, c’est appréciable. On ne peut pas le faire dans tous les métiers, donc c’est clairement un des avantages.
08’46 : Les obstacles au changement qu’Ophélie avait anticipés
Alexandre Willocquet : Ok, alors maintenant, si on remonte un peu en arrière et qu’on s’intéresse à ce changement que tu as fait… ça remonte à combien de temps maintenant ?
Ophélie Jouvenon : Il y a quelques années, je dirais 3-4 ans à peu près.
Alexandre Willocquet : OK. Si on se replonge 3-4 ans en arrière, est-ce que tu te souviens des obstacles que tu avais anticipés et comment tu t’y es préparée, avant de réaliser vraiment ce changement ?
Ophélie Jouvenon : Alors, les obstacles… Justement, c’était la question du rythme. J’ai vraiment mis la question de mon rythme personnel au centre de ce changement professionnel. Je pense que c’est un bon conseil à donner aux gens aussi : à 40 ans, c’est de se requestionner sur nos équilibres de vie. Parce que souvent, on a tendance à courir, à courir parce qu’on fait des gamins, à courir parce qu’on change de métier, et puis il y a un moment où il faut se poser aussi cette question là pour ne pas finir à genoux à la retraite. Donc, moi, j’ai beaucoup réfléchi et travaillé là-dessus. Parce que oui, des compétences économiques et des compétences commercialisables dans le cadre de l’entrepreneuriat, j’en avais un certain nombre. La question, c’était plutôt d’anticiper ma propre organisation et de mettre en place des garde-fous pour ne pas repartir dans certains travers, qui étaient cette fameuse course infernale après le temps.
Alexandre Willocquet : D’accord, ok. Et alors, pour le coup, justement, retour d’expérience : à posteriori, cette préparation, tu considères qu’elle t’a permis d’éviter les pièges que tu avais identifiés ?
Ophélie Jouvenon : Oui, oui. Notamment, je pense qu’on est nombreux à avoir été construits avec cette idée qu’il fallait travailler dur, qu’il ne fallait jamais s’arrêter, et ainsi de suite. On a beaucoup de constructions qu’il faut remettre en questionnement. Alors moi, je suis aussi spécialiste du rapport à l’argent. J’ai envie de dire que le rapport à l’argent, c’est le rapport au temps, au travail et à l’argent. Et je me suis beaucoup questionnée là-dessus pour moi-même, pour avoir quelque chose qui me correspond vraiment.
10’34 : Se former à son nouveau boulot, une difficulté, vraiment ?
Alexandre Willocquet : Ok, super. Alors maintenant, si on se positionne juste après, ou pendant ton changement, y a-t-il eu, au contraire, des difficultés que tu n’avais pas identifiées qui sont survenues durant cette transition vers l’entrepreneuriat ? Et pour le coup, comment as-tu réagi ? Comment as-tu fait face à ces difficultés inattendues que tu as rencontrées ?
Ophélie Jouvenon : Ah bah moi, tu vois, à plus de 40 ans, il a fallu que je me mette aux métiers du web alors que je n’étais pas du tout technique. J’étais même relativement « handicapée du mulot ». Mais je suis contente, parce que j’avais envie de passer par dessus tout ça. Et je peux témoigner du fait que même quand on n’est pas du tout intéressé par la technologie, et que ça ne nous fait pas vibrer, on peut quand même réussir à passer outre tout ça. Donc ça a été la partie un peu compliquée de mon job, ça l’est toujours d’ailleurs. À chaque fois que je lance un nouveau truc, je me donne une durée de 3 mois, parce que c’est le temps qu’il me faut pour réussir à surmonter tout ça. Mais je peux témoigner du fait que même sans intérêt pour le côté technique, le web peut n’être un support qui permet de réussir à faire ce qu’on veut faire. La finalité est dans l’activité qu’on a envie d’avoir. J’ai réussi à dépasser tout ça. C’est vraiment ce côté technique, qui pour moi a été pénible, et aujourd’hui je suis contente de l’avoir fait, parce qu’à un moment,où arrivent les intelligences artificielles et tout ça, voilà, moi, à plus de 40 ans, je suis au top sur toutes ces questions.
Alexandre Willocquet : Oui, tout à fait, super intéressant. Parce que, effectivement, je pense que tu touches du doigt quelque chose d’important. Il y a toujours cette question de « pourquoi on fait les choses ? Dans quel cadre ? ». Et je pense que quelque chose qui pouvait nous paraître, dans notre vie professionnelle précédente, complètement inintéressant ou qu’on se sentait incapable de faire, quand on le met dans le cadre d’un projet personnel, quand on sait pourquoi on le fait, que c’est une brique parmi d’autres pour construire quelque chose et sa liberté, je pense que ça prend tout son sens. On est tous les deux dans le web business, c’est vrai que, on a eu l’occasion, je pense, toi comme moi, de discuter avec des collègues dans le même cas de figure. Je n’en connais pas beaucoup qui sont restés vraiment coincés là-dessus, alors que des personnes qui au départ pensaient que ça allait être, quand ils ont réalisé ce qu’il y avait à faire, vraiment un frein à leur activité… Je pense que, à l’arrivée, pratiquement tout le monde arrive à faire face, effectivement. Parce qu’il y a cette motivation.
Ophélie Jouvenon : Eh oui, il faut avoir un « pourquoi » profond qui permet de passer par-dessus.
12’51 : Un conseil surprenant pour oser devenir entrepreneure !
Alexandre Willocquet : Tout à fait ! Ok, ça marche. Et alors maintenant, autre question : est-ce qu’il y a un conseil, avec du recul, maintenant, que tu aurais aimé qu’on te donne avant de te lancer ? Bon, on a compris que toi, tu avais déjà quand même un bon background, donc je pense que de ce point de vue là, tu avais déjà pas mal de choses en tête. Mais avec du recul, est-ce qu’il y a un conseil qui aurait pu t’aider à aller plus vite, à mieux aborder cette période-là ?
Ophélie Jouvenon : Et bien, c’est peut-être justement de ne pas essayer d’aller plus vite ! C’est de se détacher du résultat et d’essayer de prendre du plaisir dans le voyage. Parce que souvent, le travers, pour moi, c’est de vouloir que le business soit comme une tente Quechua : tu lances ton projet et tu aimerais que la construction soit déjà en place. Mais ce n’est jamais comme ça que ça se passe. Finalement, il faut apprendre à célébrer tous les petits pas qu’on fait après la ligne d’horizon et à progresser tous les jours, que ce soit de 1 %, 2%, 3% ou 4%, pour finalement réussir à atteindre ses résultats. On y arrive toujours, mais pas toujours dans les délais qu’on avait envisagés. Donc, j’ai envie de dire : visez un certain nombre d’objectifs, prenez plaisir dans le voyage, et célébrez les avancées !
Alexandre Willocquet : Tout à fait. Effectivement, quand on a la tête dedans, il est difficile de penser à ça, donc c’est sûrement un très bon conseil. Parce que c’est vrai que, même si c’est un projet personnel qu’on le fait, qu’on sait pourquoi, qu’on a un pourquoi profond, etc., on peut vite se mettre la pression. Ça dépend sûrement aussi des conditions dans lesquelles on part. Pour ceux qui ont pris une décision un peu rapide, qui n’ont pas forcément les moyens financiers, qui se retrouvent dans une situation compliquée, etc., c’est vrai qu’on peut amplifier cet aspect-là. Mais je pense que, dans tous les cas de figure, on se met la pression, parce qu’on a envie de réussir ce projet. Généralement, l’entourage, on va toujours avoir des gens un peu inquiets pour te rappeler que tu as lâché une situation, etc. Donc, ne serait-ce que pour ça, on a envie de leur montrer qu’on a pris une bonne décision. Et c’est vrai qu’on peut vite se mettre beaucoup de pression et plus du tout penser à, comme tu le disais, profiter du voyage, alors que, encore une fois, généralement, quand on prend cette décision-là, de changer, que ce soit pour l’entrepreneuriat ou pour une autre carrière, quand on prend cette décision de faire autre chose à 40 ans ou plus, souvent c’est parce qu’on a ce projet de vivre mieux. Et donc c’est un peu dommage, inconsciemment, de se dire que pour arriver à ça, il faut accepter de souffrir. Parce que c’est un peu l’image qu’on a de l’entrepreneuriat : il va falloir cravacher pendant 2, 3, 4, 5 ans. Et c’est vrai qu’on peut se mettre un peu en mode « warrior » en se disant : « je sais pourquoi je le fais, j’y vais ! ». Et là, ce que tu es en train de nous dire, finalement, c’est que ce n’est pas une fatalité. Que l’on peut aussi apprécier la période du lancement.
Ophélie Jouvenon : Oui, oui, j’ai envie de dire que c’est un savoureux mélange entre avancer et lâcher prise. Avancer et lâcher prise, effectivement.
Alexandre Willocquet : Oui, on est d’accord. Parce que l’idée, ce n’est pas non plus de buttiner et de se rendre compte qu’on a pas fait grand’ chose. Je pense que c’est un très bon conseil. A titre personnel, je me retrouve un peu là dedans. Je n’avais pas cette pression financière, parce que j’ai pris un congé sabbatique. Donc, j’avais prévu de quoi couvrir le congé sabbatique, j’avais une corde de rappel. Et malgré tout, tu te mets, je trouve, une sacrée pression en te disant : « Voilà, je me suis lancé dans un truc, j’ai envie de réussir. » Et tu peux, voilà, ne plus penser à apprécier cette expérience que tu as construite, complètement, quoi, à ta main.
16’10 : Avec du recul, Ophélie reprendrait-elle la même décision ?
Alexandre Willocquet : Alors, question suivante : a priori on a compris que tout ça te plaisait c’est ce que je décode de tes différents réponses, mais malgré tout si c’était à refaire aujourd’hui, est-ce que tu prendrais la même décision ?
Ophélie Jouvenon : Oui, oui, je prendrais la même. Je ne l’aurais pas fait plus tôt. Parce que, notamment pour les femmes, souvent c’est aussi la question de la coexistence avec la vie de famille et quand les enfants sont petits, c’est difficile de mettre énormément d’énergie sur un projet d’entreprise. Donc moi, j’ai pu le faire notamment quand ma fille est passée au collège. Avant, ça aurait été un peu trop complexe. Elle est devenue suffisamment autonome pour que je puisse moi-même récupérer de l’énergie à mettre sur mon business et mes activités. Donc, si je ne l’ai pas fait avant, c’est que je pense que je ne pouvais pas le faire avant, tout simplement. Ce n’était pas le bon moment. Mais oui, si c’était à refaire, je le referais. Et puis voilà, ça m’ouvre aussi d’autres voies. Maintenant, j’ai même appris justement à lâcher prise sur beaucoup de choses. Quand j’avais des postes de direction, on me demandait justement de diriger, de contrôler beaucoup de choses. En tant qu’entrepreneur, j’aime bien dire qu’il faut avancer un petit peu tous les jours et se dire qu’il faut regarder aussi les portes qui s’ouvrent, s’ouvrir aux opportunités, et se dire que finalement, ce n’est peut-être pas la voie qu’on avait pensée qui va être la bonne, c’est peut-être autre chose qui va se passer, au bout du compte. Et je le vois, parce que je rencontre aussi énormément de gens. Et c’est aussi des rencontres que viennent les projets. Et, du coup, j’ai attaqué sur une voie où je ne sais même pas réellement où ça va m’emmener, et je suis plutôt assez contente de ne pas savoir jusqu’où je vais aller.
Alexandre Willocquet : Je suis d’accord. C’est vrai que moi aussi, ayant eu des postes de direction, j’étais beaucoup dans le contrôle, clairement. Ça ne veut pas dire que j’étais dans le micro-management pour autant, mais malgré tout, il y avait ce côté très contrôle, et en particulier le contrôle de soi-même. Tu vois, moi, quand je me suis lancé, assez vite, je ne sais pas si c’est ton cas également, mais dans le milieu du blogging, tu as tendance à trouver très vite tout ce qui est loi de l’attraction, etc. Moi, je ne connaissais pas du tout. Et alors, il y a des aspects que j’ai trouvés très intéressants et d’autres où j’ai toujours du mal, notamment le principe si on pousse à l’extrême, de faire « un chèque à l’univers », etc. Ça, j’ai pas réussi à aller jusque-là ! Par contre, il y a un truc qui est abordé dans la loi de l’attraction et qui, pour moi, quand tu évoquais ça, m’y a fait penser : c’est le côté justement de rester ouvert aux opportunités. Ce côté aussi de se dire, à partir du moment où tu t’es mis un objectif en tête, si tu es attentif, tu vas identifier toutes les opportunités autour de toi auxquelles tu n’aurais pas pensé et qui peuvent t’amener à ce résultat-là. Et je pense qu’effectivement, le fait de vouloir être trop dans le contrôle, d’avoir le résultat précis en tête et de ne pas s’autoriser les chemins de traverse, d’autres solutions, etc., on passe à côté de beaucoup de choses. Et ça, je reconnais volontiers qu’effectivement, le fait de lâcher prise, et ce n’est pas forcément évident quand on a eu des postes de direction (pour moi, ça a une grosse difficulté). Je pense que c’est aussi un conseil qu’on pourrait donner d’ailleurs aux gens, justement de lâcher prise et de ne pas vouloir mener leur carrière d’entrepreneur de la même manière qu’ils ont mené une carrière de direction, s’ils ont été dans cette figure-là.
19’18 : Oser devenir entrepreneure, un tremplin pour de futurs changements ?
Alexandre Willocquet : OK. Alors, on a compris que tu prendrais la même décision. Maintenant, la question que j’ai envie de te poser, c’est : je ne sais pas exactement quels sont tes projets (et tu peux nous dire si tu as déjà des idées de projets pour les prochaines années), mais est-ce que tu penses, en tout cas, que cette expérience des 3-4 dernières années t’a rendu plus apte à envisager de nouveaux changements, professionnels ou autres, à la rigueur, à l’avenir ?
Ophélie Jouvenon : Eh bien c’est ce que je te disais : maintenant, je suis même ouverte à me dire que ne pas savoir ce qui va se passer ma va très bien. Et que je trouve ça plutôt rassurant. Alors que je trouvais ça angoissant, quand je suis sortie du salariat, de ne pas savoir ce qui allait arriver. J’imaginais que le pire allait arriver. Maintenant, je n’imagine plus que le meilleur. Et je me dis qu’au contraire, je risque d’être étonnée dans le bon sens, et plus ça me paraît dingue, finalement, c’est que la solution est certainement là. Donc oui, et puis ce goût d’apprendre… Quelque part, quand on a une carrière de salarié qui est toute tracé, on n’a plus l’énergie d’apprendre à côté. Et là, je le vois, moi, apprendre, c’est une grande partie de mon temps, et transformer ce que j’apprends en quelque chose de monétisable. Du coup, ça m’a ouvert un champ des possibles qui fait que, ben, je ne sais même pas exactement demain ce que je vais développer ou où j’en serai, mais si j’en ai envie, j’irai.
Alexandre Willocquet : D’accord. Donc ce que tu mets en avant, c’est pas de temps d’avoir appris à gérer un changement, c’est le fait d’avoir appris à t’ouvrir à d’autres changements, finalement, de te dire : voilà,je ne sais pas forcément ce que je ferai exactement dans 3-4 ans, mais j’ai confiance sur le fait que je saurai saisir les opportunités.
Et pour rebondir sur le côté compétences, apprentissage, etc., moi, j’ai discuté avec une cadre il y a pas longtemps, et j’ai trouvé ça intéressant. Elle me disait : « Finalement, c’est quand que j’ai décidé de changer de boulot, de quitter mon poste et de me former à autre chose, que je me suis rendu compte à quel point j’étais devenue obsolète. » C’est ses termes ! Et c’est vrai que je pense que c’est quelque chose qui peut facilement nous arriver. C’est-à-dire qu’en fait, d’abord, je pense qu’elle n’était pas aussi obsolète que ça, mais en tout cas, je comprends ce qu’elle veut dire. C’est vrai, quand on est enfermé dans son entreprise, dans son job, etc., on vit souvent sur ses compétences, (pas forcément celles de l’école, on les renouvelle quand même un petit peu), mais dans un environnement quand même très contrôlé, on va dire. Et là, en l’occurrence, elle me disait : « Je me suis rendu compte, en reprenant des études, de tout ce qu’il y avait autour de moi, en intelligence artificielle, etc. ». Je pense qu’on se rend compte, quand on lève un peu la tête, qu’on sort le nez du guidon, on se rend compte de tout ce qui a bougé autour. Et en fait, il y en à qui ça fait peur, parce qu’ils se disent : « Mais là, je repars de zéro. » (on entend souvent ça). Mais moi, je pense comme toi, que c’est surtout une super opportunité de se dire : « Bah là, je vais me donner la possibilité de me former, d’apprendre des choses qui vont m’être utiles » ! Et puis qui seront utiles sûrement dans mon activité pro, mais de manière générale, c’est quand même super intéressant de pouvoir se former tout au long de la vie. Enfin, c’est comme ça que je vois les choses en tous cas.
Ophélie Jouvenon : Oui, mais quelque part, en France, c’est un de nos gros travers. C’est que l’on se forme à l’école et puis on pense que c’est acquis pour la vie. Notamment, on oublie aussi d’investir sur soi régulièrement pour apprendre des choses, même des choses complètement farfelues et saugrenues, juste parce qu’on a envie de le faire. Je pense qu’on devrait plutôt semer dans la tête de nos enfants, c’est ce que moi je fais, cette idée qu’en fait, apprendre, c’est apprendre ce qu’on a envie d’apprendre tout au long de sa vie pour la transformer et la faire évoluer. Parce qu’on n’a pas envie de la même chose à 15 ans, à 25 ans, à 35 ans, à 45 ans, et après, on aura encore envie d’autre chose. Et du coup, ça ouvre de nouveaux domaines d’exploration. Il faut se laisser l’opportunité de les ouvrir.
22’47 : La plus mauvaise raison pour ne pas oser changer de vie ?
Alexandre Willocquet : Alors maintenant, question suivante : pour toi, ce serait quoi la plus mauvaise raison pour ne pas changer de vie ? Parce qu’on se trouve souvent plein de bonnes raisons, (des fois elles peuvent sembler bonnes), mais il y a aussi des raisons qui peuvent être mauvaises dans à peu près 100 % des cas ! Est-ce que toi, tu vois quelque chose qui pourrait vraiment être, quelque part, une fausse idée ?
Ophélie Jouvenon : Alors, moi, je le vois beaucoup, c’est le regard des autres. On est aussi dans une société où la plupart des gens ne s’autorisent pas à changer de vie par peur du regard des autres, par peur d’être jugés, par peur d’être critiqués. Notamment les femmes, qui des fois n’osent pas être des « sales gosses » ! On nous apprend à être des petites filles sages à l’école, et souvent des très bonnes élèves, et on n’ose pas sortir un petit peu des cadres. Pourtant, quand on veut changer de vie, ça c’est aussi quelque chose qui est souvent très complexe, eh bien, ça déplaît parfois à un certain nombre de personnes. Et il faut s’autoriser à déplaire pour avoir la vie qu’on a envie d’avoir. Et le rôle de l’entourage est souvent essentiel, et c’est important de s’entourer des bonnes personnes aussi dans ces phases de changement de vie. Je le répète jamais suffisamment : changer de vie, c’est aussi accepter de laisser sortir des gens de notre vie pour laisser rentrer des personnes qui sont plus en adéquation avec la nouvelle personne qu’on est.
Alexandre Willocquet : Oui, tout à fait. On ne se rend pas compte de la force de l’entourage. Négative ou positive, parce que je ne veux pas non plus donner une vision négative, l’entourage peut être aussi très porteur, aider, etc. Et puis il y a une partie de l’entourage dont on ne va pas couper toutes les amarres non plus, on ne conseille pas aux gens de changer 100 % de leur entourage ! Par contre, clairement, c’est vrai qu’on ne se rend pas forcément compte, pour des gens qui n’auraient pas encore envisagé ou creusé cette idée de transition, de la puissance négative que peut avoir l’entourage. Qui va avoir peur, finalement, qui va projeter ses peurs, et qui, quelque part, va te recommander de ne pas bouger. C’est ça dont on est en train de parler.
Ophélie Jouvenon : C’est l’effet miroir des peurs des autres. En fait, la plupart des gens qui ne se sont pas autorisés à changer de vie, à se reconvertir, etc., vont venir et dire : « Mon dieu, mais qu’est-ce que tu vas faire ? Dans quelle situation tu vas te trouver ? » Alors, quand tu es un homme, c’est le cas, mais alors quand tu es une femme, et quand tu es une femme avec des enfants, là, c’est encore plus le cas ! On a l’impression de transgresser 5000 ans de tabou, en fait. Et il ne faut pas douter du fait que le bonheur est derrière ça, et que ça n’est que le reflet, quelque part, de peurs que d’autres n’arriveront pas à dépasser.
Alexandre Willocquet : Effectivement, c’est un conseil qu’on peut donner aussi, c’est de se préparer aussi, quelque part, à renouveler un peu son entourage. Donc on parle plutôt des amis, etc., mais c’est ça. C’est vrai que, à partir du moment où on côtoie, si on veut devenir entrepreneur, des entrepreneurs, mais même pour d’autres changements, si on côtoie des personnes qui se sont autorisées à le faire, c’est incroyable ce que ça peut booster et donner confiance, et aider à passer au-delà. Mais c’est vrai que si on ne le fait pas et qu’on reste avec un entourage qui va plutôt être un frein, ça peut être redoutable. Et ça, ça risque de te ramener vite, finalement, à un retour en arrière, parce que les gens vont te conseiller rapidement de retourner vers la sécurité.
25’48 : Ce qui fait se lever Ophélie le matin aujourd’hui
Alexandre Willocquet : Ok, alors aujourd’hui, après avoir réalisé ce changement et lancé ton projet, qu’est-ce qui te donne envie de te lever le matin ?
Ophélie Jouvenon : Alors, moi, je suis très très attachée à la valeur qu’on crée chez les autres. En fait, du coup, j’ai créé un business où j’aide des femmes à se libérer économiquement et financièrement. C’est un sujet qui est très important pour moi. Tu vois, à la quarantaine, je me suis dit : « une nana, qui comme moi est économiste et a bossé dans les milieux de l’entrepreneuriat, de l’investissement, du financement pendant 20 ans, qu’est-ce qu’elle a à apporté au monde ? » Parfois on peut se poser la question comme ça aussi. Je me suis dit que j’avais compris des choses que les autres femmes n’avaient pas forcément comprises et notamment, quand tu vois les chiffres sur les questions économiques et les femmes en France, bah, ça pique un petit peu. Et ben, ça me donne l’envie de me lever en me disant que je peux contribuer à apporter quelque chose de positif pour transformer positivement la vie de pas mal de nanas, entre guillemets. Et notamment laisser à la génération d’après, la génération de ma fille, d’autres possibilités. Et voilà, leur ouvrir un champ que nos mères ne nous ont pas forcément ouvert. Donc, c’est intéressant aussi, la question de la transmission. Moi, j’ai été juste là dans ma réflexion professionnelle, de me dire : qu’est-ce que j’ai envie de laisser à la génération d’après ?
Alexandre Willocquet : D’accord, ok. C’est une motivation importante., Après là, on est sur des entreprises où on a la chance, comme c’est des petites structures, d’être en contact direct avec le client, donc ça joue sûrement aussi dans l’équation. Mais c’est vrai que moi, je me rends compte, à titre perso, que ce que j’apprécie énormément et qui va dans le sens de ce que tu viens de dire dans mon activité, c’est le fait finalement de voir l’impact directement que ça peut avoir sur les clients. Et tu le vois aussi à travers les remerciements que tu peux avoir. C’est quelque chose que je dis assez souvent parce que c’est vrai que ça m’a frappé. Je pense qu’en tant que manager d’une grosse structure, j’ai rarement eu des remerciements très sincères. J’étais remercié en fin d’année, quand l’année s’était bien passé, de mon chef, etc. Mais c’est complètement différent d’avoir un client et de sentir vraiment l’importance, l’impact que tu as pu avoir dans le travail que tu as fait avec lui. Et quand il te remercie, ou même simplement, tu vois, on a tous les deux des blogs, quand quelqu’un te laisse un message en disant : « Ouah, merci pour votre article, ça m’a vraiment éclairé. J’étais dans le brouillard et là, voilà, j’ai une nouvelle perspective, etc. » Ça, c’est hyper satisfaisant ! Clairement, c’est vrai que c’est une motivation, c’est complètement différent. Enfin si on peut le conseiller aux personnes qui hésitent à se lancer dans des activités comme ça… Moi, c’est une dimension que je mets facilement en avant, effectivement, cette proximité avec ton client et le fait de vraiment, pour le coup, pouvoir sentir ce que tu lui apportes. Et ça malheureusement, quand on est dans des grands groupes, souvent on est un peu loin du client final et c’est difficile de percevoir cette valeur. Donc pour des personnes qui cherchent du sens, je pense que c’est une solution qui se vaut tout à fait.
28’38 : La citation préférée d’Ophélie Jouvenon
Alexandre Willocquet : Eh bien écoute, on va arriver déjà au bout de cet entretien ! Dernière question que je voulais te poser, parce que j’aime bien les citations, et je voulais te demander si toi, tu avais une citation préférée ?
Ophélie Jouvenon : Alors moi, ma citation préférée, c’est : « Les petites filles sages vont au Paradis, les autres vont là où elles veulent. » J’aime bien celle-là parce qu’elle est suffisamment gênante pour interpeller pas mal de monde. Parce que, chez les femmes, on souffre beaucoup de ce côté un peu « maman gentille » ou « bonne élève », et je pense qu’on a beaucoup de choses, en fait, à apporter économiquement à la société. Notamment, je crois beaucoup à l’entrepreneuriat féminin, parce que j’accompagne beaucoup de nanas qui montent des business et je vois que, quand les femmes entreprennent, c’est beaucoup pour changer les choses, pour apporter une contribution positive à leur environnement. Et puis pour agir en faveur, quelque part, de leurs valeurs et de ce qu’elles ont envie d’apporter au monde. Et je trouve ça plutôt beau. Donc je me dis que ce serait bien si demain on avait une nouvelle génération et plus de femmes qui soient impliquées dans l’économie.
Alexandre Willocquet : Oui, clairement. J’espère et je pense qu’il y a eu un changement qui va un peu dans ce sens sur les dernières années, mais clairement, on peut mieux faire, c’est certain. Et je pense que c’est une mission qui est hyper intéressante. Et ce que je conseille à toutes les femmes qui regarderaient cette interview et qui seraient intéressées par ce que tu viens d’expliquer, je pense que ton blog, donc on en a parlé, Fric au Féminin, ou ta chaîne YouTube, d’ailleurs, parce que tu as une chaîne qui s’appelle Fric au Féminin aussi, il y a énormément de ressources dessus qui pourront les intéresser. Donc, je mettrai les liens sous cette vidéo, et je pense qu’on peut leur conseiller d’aller y jeter un coup d’œil, parce que je pense qu’elles vont apprendre plein de choses et que ça va les booster et leur donner confiance pour tenter, à leur tour, l’expérience.
Écoute, Ophélie, on est arrivé au bout des questions que j’avais envie de te poser. Moi, je te remercie beaucoup, encore une fois, de m’avoir proposé cet entretien, parce que ça a été passionnant, comme je l’imaginais ! Je te remercie de t’être prêtée au jeu des différentes questions que j’avais envie de te poser. Et puis, écoute, moi, je te souhaite plein de succès dans ce parcours qui a l’air bien entamé, mais là, je pense que tu arrives à un moment charnière là, un petit peu, de ton projet. C’est ça, là, tu es en train de lancer tes premières offres ?
Ophélie Jouvenon : Tout à fait.
Alexandre Willocquet : Bon, écoute, beaucoup de succès, du coup, ça va être une année importante ! Mais je franchement je ne doute pas du succès. Je pense que le besoin, il est évident. Et de toute évidence, ton blog, ta chaîne, rencontrent un succès qui montre que voilà, il y a des personnes en face qui attendent tes services. Donc, beaucoup de succès cette année, les prochaines années, et beaucoup de succès dans tes prochains changements, du coup, en fonction de ce que la vie te réservera et des opportunités que tu décideras de saisir. Et puis sait-on jamais, comme je dis souvent, si autre changement il y a, on pourra, pourquoi pas, être amené à en discuter d’ici quelques années, s’il y a d’autres leçons à en tirer qui peuvent être intéressantes pour les personnes qui regardent ces entretiens.
Ophélie Jouvenon : Et ben, merci à toi, et merci de ton invitation.
Alexandre Willocquet : Je t’en prie, je te souhaite une bonne journée, à bientôt !
Ophélie Jouvenon : À bientôt.
31’27 : Sois l’invité de la prochaine interview « Inspirons-nous ! » !
Alexandre Willocquet: Voilà, cet entretien est maintenant terminé. J’espère qu’il t’a intéressé, j’espère qu’il t’a même inspiré ! Et si tu as toi-même connu un projet de changement de vie professionnelle ou personnelle, ou si tu as envisagé de le faire et que tu y a renoncé, je te propose de me contacter si tu souhaites qu’on regarde ensemble la possibilité de réaliser un entretien équivalent à celui d’Ophélie. Parce que je pense qu’il y a, dans les expériences de chacun d’entre nous, beaucoup de leçons intéressantes à retirer, qui peuvent aider d’autres personnes dans des circonstances équivalentes, à éviter des erreurs, à gagner du temps, à avoir plus de chances, tout simplement, de mener leur projet de changement de vie au bout. Donc, si tu es intéressé dans cette démarche, si tu veux, toi aussi, à ton tour, inspirer d’autres personnes, d’autres cadres, eh bien je te propose de m’envoyer un petit message. Prends contact avec moi et ensemble, on regardera comment organiser un entretien comme celui-là.
super ! et merci !!!
Tout le plaisir est pour moi ! 🙂
Très inspirant le parcours d’Ophélie! Merci à vous 2 pour ce bel échange 🙂 !
Alors mission accomplie, Caroline ! Merci pour ton retour. 🙏
Merci pour cet échange. J’ai apprécié entendre le parcours d’Ophélie qui a beaucoup raisonné pour moi (femme, maman, entrepreneuse).
Oui, Ophélie met à juste titre l’accent sur les difficultés supplémentaires que rencontrent les mamans entrepreneures.