Comment Changer de Vie à 50 ans ? Interview de Vincent Félis, en Toute Franchise !

Vincent Félis dans son épicerie, avec le tablier Day-by-Day, heureux de changer de vie à 50 ans
Retrouve Vincent sur la page Facebook de son épicerie

Tu en as souvent des fourmis dans les jambes… mais tu te dis qu’il est trop tard pour changer de vie à 50 ans ?

Détrompe toi !

Dans cet interview, Vincent Félis nous parle de son parcours. Et de la façon dont il a retrouvé la motivation en décidant de changer de métier à 50 ans.

A travers ses conseils, pourquoi ne pas, toi aussi, envisager sereinement de changer de vie professionnelle à 50 ans ?

C’est toute l’ambition de cet entretien ! Qui veut contribuer à te rendre heureux (feliz en espagnol… coïncidence ? Je ne pense pas ! 😉).

Après tout, ne dit-on pas :

Heureux qui comme Félis, a changé de vie à 50 ans

Changer de métier à 50 ans pour devenir gérant d’épicerie

Dans cette interview, Vincent évoque les raisons qui l’ont poussé à changer d’emploi. Il évoque l’image de la « prison dorée » pour décrire son précédent poste : un travail très bien rémunéré, mais dans lequel il ne trouvait plus assez de sens.

Bien sûr, il aurait pu envisager de changer d’employeur. Mais pour avoir longuement réfléchi à sa situation, il sentait que ce ne serait pas suffisant.

Alors après plus de 20 ans dans l’industrie chimique en tant que cadre, il n’a pas eu peur d’apprendre un tout nouveau métier pour sortir de cette situation par le haut.

Il a en effet décidé de rejoindre la franchise Day by Day pour installer une nouvelle épicerie en vrac à Avignon. Dans ce cadre, il a pu bénéficier d’une formation en immersion dans une autre épicerie de la franchise.

Changer de travail, c’est toujours une aventure. Mais se mettre à son compte, c’est un tout nouveau projet professionnel ! Qui nécessite de nouvelles compétences, de la confiance en soi et un passage à l’action fort pour atteindre son objectif.

Vincent a su utiliser toutes les ressources à sa disposition pour se faire accompagner dans cette reconversion professionnelle. Et le cadre de la franchise a pour lui été déterminant pour limiter sa prise de risque.

Alors plonge toi avec nous dans ce podcast audio (avec le lecteur ci-dessus). Ou si tu préfères, lis-nous au format texte (ci-dessous) pour bénéficier des conseils que Vincent partage.

Et t’inspirer de son parcours si toi aussi tu envisages de changer d’emploi et de reprendre le contrôle de ta vie aux abords de la cinquantaine !

Transcription texte intégrale de l’interview

0’44 : L’envie de changement de vie de Vincent Félis

Alexandre Willocquet: Aujourd’hui, dans le podcast 11 Mois pour Changer de Vie, je reçois Vincent Félis. Vincent, bonjour!

Vincent Félis: Bonjour Alexandre!

Alexandre Willocquet: Vincent, j’ai souhaité te recevoir : on peut dire qu’on se connaît par nos vies précédentes et j’ai un petit peu suivi ton expérience sur les derniers mois et tu as vécu un changement de métier à 50 ans. Je pense que c’est une expérience qui est très intéressante et je t’ai sollicité (je te remercie encore d’avoir d’avoir accepté de répondre à mon appel) pour que tu puisses nous expliquer un peu ce que tu as vécu ces derniers mois, ce qui t’a motivé, etc. Mais peut-être pour commencer, pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux peut-être commencer par nous expliquer un petit peu ton parcours?

Vincent Félis: Oui, bien sûr. D’abord, merci à toi, Alexandre, pour cette sollicitation. Je trouve que c’est très intéressant de pouvoir parler de mon expérience, effectivement. Eh bien mon parcours : j’ai 50 ans tout rond depuis quelques mois, effectivement, et je suis originaire de la région de Perpignan. Et après des études scientifiques plutôt classiques pour devenir ingénieur (donc classe prépa à Montpellier, puis école d’ingénieur Nancy industrie chimique), j’ai embrayé, après une petite année d’armée, par 3 ans de thèse à Lyon, donc je suis docteur-ingénieur en génie chimique et à l’issue de ces études, j’ai intégré Sanofi très rapidement, deux jours après ma soutenance de thèse.

Alexandre Willocquet: D’accord, oui !

Vincent Félis: Donc j’ai eu un parcours depuis 100% Sanofi, puisque depuis 1998, beaucoup de production au sein du groupe Sanofi, d’abord à Sisteron, puis à Aramon essentiellement. Donc des métiers tournés autour de la production, de management d’ateliers, du management de services de production… J’ai intégré le comité de direction de l’usine d’Aramon vers 2015 et ma dernière expérience était tournée autour de l’excellence opérationnelle, de tout ce qui tourne autour de la recherche de performance. Beaucoup d’études d’indicateurs, le Lean, l’organisation des comités de direction… Tout ce genre de travaux, beaucoup de projets, de nouveaux produits, de faisabilité, le management de l’équipe de fiabilisation industrielle. Enfin voilà un petit peu vers quoi tournaient les dernières années de ma carrière à Sanofi.

Alexandre Willocquet: Ce qu’on peut dire, c’est que chez Sanofi, pour rebondir là dessus, c’est un sujet qui devient extrêmement important, la partie excellence opérationnelle au sens très large. Parce que comme tu l’a résumé, tu avais des activités très variées ! Et c’est vraiment une activité qui dans d’autres industries, de toute évidence, depuis très longtemps a une place prépondérante, mais chez Sanofi c’est devenu un point critique depuis maintenant cinq ans, quelque chose comme ça.

Vincent Félis: Oui, tout à fait. Avec le haut management du groupe (en particulier de la partie industrielle) qui a été effectivement très moteur. Et je ne cache pas que ces dernières années ont été un peu plus compliquées pour moi, parce que moi j’ai quitté la production trois ans avant ma rupture conventionnelle et j’avoue que c’était un peu compliqué pour moi de quitter le monde concret de la production, du management d’équipes, du maelström d’informations et de soucis à gérer… Un poste beaucoup plus au calme dans un bureau, avec beaucoup de réunions, de présentations, de tableaux à remplir qui, bien souvent malheureusement, je trouvais, ne servaient pas à grand chose… Donc, pour moi, une valeur ajoutée qui était parfois compliquée à évaluer et qui me frustrait pas mal ! Et donc j’étais arrivé à un point de ma carrière (puisqu’il faut bien employer le mot carrière), où après plus de 21 ans à Sanofi, ben je me posais sérieusement la question : est-ce que je veux vraiment faire ce genre de boulot jusqu’à la retraite ? Ou est ce que je veux faire autre chose ? Et par rapport à aujourd’hui, ça faisait deux ans que je me posais sérieusement des questions, sachant que ma famille et moi-même n’étaient pas très enclins à bouger ou à se séparer sur des périodes plus ou moins longues. Parce qu’on aurait pu imaginer aussi que je puisse travailler en laissant ma famille ici. Mais c’est un choix que je préférais ne pas faire. Je sais que beaucoup l’ont fait et je trouve ça assez compliqué. J’ai encore des enfants qui sont en milieu-fin d’études et ma femme est professeur dans un lycée ici.

Vincent Félis: Le projet de vie ne me conduisait pas à imaginer un déplacement, même en France. Donc la réflexion s’est poursuivie. Rester sur le site d’Aramon ? Oui, c’était possible. Oui, j’aurais pu accepter d’autres postes qu’on me proposait. Mais mon cheminement intérieur a fait son cours et j’ai fait, fin 2018, un bilan de compétences pour m’aider à réfléchir justement à ce que je pourrais faire d’autre et m’aider à réfléchir sur moi. Je cache pas que ça n’a pas été très, très, très concluant, très certainement lié à la personne avec qui j’ai fait ce bilan. Ça ne m’a pas forcément aidé à y voir beaucoup, beaucoup plus clair. J’avais en tête vraiment une envie de m’investir dans quelque chose, déjà qui me tient à cœur, qui me donne envie de me lever le matin et qui me dise : voilà, je fais quelque chose déjà qui me fait plaisir, qui me motive et qui me fasse me sentir utile. Ça c’est un leitmotiv que j’ai eu très souvent dans ma carrière : me sentir utile et me sentir vraiment apporter quelque chose à l’entreprise dans laquelle je fonctionne. Après, le cheminement s’est fait plus ou moins à la maison, avec ma femme qui était pas mal portée sur la réduction des déchets, un mode de consommation plus sain, plus raisonnable, plus responsable. Et au fil des semaines, au fil des mois, j’ai commencé à réfléchir autour de ça et on est tombé sur cette franchise, Day by Day, qui prend de plus en plus d’ampleur depuis quelques années.

Vincent Félis: Le premier magasin a été créé en 2014, mais le projet lui-même est un petit peu plus vieux que ça. Avec 2 cofondateurs qui ont mis ça en place. Je suis tombé là-dessus, j’ai trouvé ça intéressant et je les ai contactés pour voir un peu s’il y avait des opportunités qui pouvaient m’intéresser. Et j’ai vu qu’ils cherchaient quelqu’un pour monter un magasin, une épicerie sur Avignon. Je les ai contactés. Ça a fait son chemin et parallèlement, j’ai fait une immersion dans une épicerie à Toulouse, en l’occurrence, j’y ai passé deux jours. Ça m’a plu. Mon profil aussi les intéressait. Du coup, le contact s’est fait quelques mois avant que je prenne la décision d’éventuellement quitter mon ancien groupe. J’ai discuté avec ma famille, c’était le préalable indispensable. Mon épouse était tout à fait encline à cette démarche parce qu’elle voyait bien que mon quotidien n’était plus aussi palpitant et intéressant qu’avant pour moi. Que malgré le grand nombre d’heures que je passais au boulot, j’en retirais pas forcément beaucoup d’un point de vue personnel. Après, je ne cache pas que c’était vraiment (c’est un terme que j’ai envoyé plusieurs fois depuis quelque temps) une « prison dorée ». C’était vraiment un très bon poste, un super environnement, des conditions de travail franchement idéales, bien payé, beaucoup de vacances… « Que pouvais-je demander de plus ? »…

Alexandre Willocquet: Tout à fait ! Je te reprends là-dessus, c’est un point qui me semble important. C’est un petit peu pour cela, tout à l’heure, que je précisais l’importance du Lean ou de l’excellence opérationnelle chez Sanofi en ce moment. C’est que ce qu’il est important de dire, c’est qu’effectivement, tu n’es pas parti parce que tu étais dans une voie de garage. Tu n’es pas parti parce que les conditions n’étaient pas intéressantes, je peux en parler aussi. C’est certain que j’aime bien le terme de prison dorée, parce qu’effectivement, en tout cas, c’est difficile de se plaindre de l’ensemble des conditions que tu as évoquées, que ce soit le côté rémunération ou bien les « acquis sociaux », on va dire. Donc c’est vraiment une motivation plutôt liée, je pense que tu l’as bien exprimé, quelque part à l’utilité que tu ressentais dans ton poste. Et du coup, à la motivation que tu avais tout simplement à aller bosser, à te lever le matin.

10’25 : Une rupture conventionnelle pour retrouver la motivation à 50 ans

Vincent Félis: Exactement, c’est ça ! Et puis ce n’est pas non plus lié au fait que comme je me sentais, comme tu dis, mis dans un placard, ou mal aimé, ou quoi que ce soit. J’étais vraiment dans une bonne ambiance, j’étais apprécié, j’appréciais les gens avec qui je travaillais. Donc c’était vraiment un besoin de voir autre chose. Bon, symboliquement, les 50 ans, OK, ça veux pas dire grand chose mais je me disais : avant qu’il soit vraiment trop tard, essayons de réfléchir à autre chose. Je me suis dit : voilà, franchissons le pas. J’étais très, très motivé pour cette nouvelle aventure. Le côté, effectivement aussi, créer ma propre entreprise et devenir mon propre patron (alors, au travers d’une franchise, on va y revenir). Mais bon, ça m’a beaucoup aidé à franchir le pas. Et la chance que j’ai eue aussi, c’est de pouvoir bénéficier sans aucun souci d’une rupture conventionnelle puisque j’ai eu cette possibilité. J’ai pas eu de négociation particulière à mener. J’ai bénéficié des conditions classiques de départ qui, pour moi, étaient déjà bien intéressantes. D’une part, comme tu le sais, une prime de rupture conventionnelle, mais surtout l’ouverture à un droit aux allocations chômage pendant 2 ans, qui bien sûr limitent le risque que je prends au travers de cette création d’entreprise. Puisque évidemment, si je partais après une démission et sans chômage, le risque aurait été beaucoup trop grand pour ma famille. Et donc là, du coup, je ne cache pas que le fait que je n’ai pas non plus un train de vie de fou, avec beaucoup de dépenses, etc. Après 20 ans de carrière, j’ai quand même un peu d’argent de côté, 2 ans de chômage… Donc le risque existe, bien sûr, mais j’estime qu’il est mesuré et par conséquent, ma décision a été prise à ce moment-là. Je me suis fait aider également par la cellule essaimage de Sanofi qui, là aussi, m’a aidé pour créer mon entreprise, pour me rapprocher des bons acteurs. Et donc là, j’ai pu aussi bénéficier d’aides de leur part, financières d’abord pour créer l’entreprise, les bons contacts pour tout ce qui est juridique, créer les statuts, faire un bilan prévisionnel, etc. J’ai eu une aide très appréciable sur le sujet. J’en ai bénéficié aussi.

Alexandre Willocquet: OK. Parce qu’effectivement, je reviens sur 2-3 points que tu as mentionnés. Alors la rupture conventionnelle, clairement, je te rejoins complètement sur le fait que partir (a fortiori quand, pour certaines personnes, c’est sur un coup de tête, ce qui là n’était pas le cas), mais partir sans pouvoir négocier une rupture conventionnelle et démissionner, ne pas pouvoir éventuellement bénéficier du chômage (même si c’est en train de changer, mais c’est encore pas évident)… Je pense qu’effectivement, je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, ça dépend de tout un chacun et selon le niveau d’inconfort, on va dire, au quotidien… Des fois, il n’y a peut-être pas d’autres solutions, mais c’est certain que bon, quand on a la possibilité, comme toi tu as pu le faire, une fois qu’on est clair dans sa tête, qu’on sait qu’on veut mener un projet bien déterminé, si on a la possibilité de négocier une rupture conventionnelle, je crois que c’est l’idéal. Après moi, ce que je mets en avant, mais en solution plutôt, effectivement, pour les gens qui soit n’ont pas encore complètement déterminé leur projet, ne sont pas 100% sûrs d’eux, soit qui ne peuvent pas bénéficier d’une rupture conventionnelle, c’est éventuellement de partir sur une année sabbatique. Mais dans les deux cas – et là je reviens sur le deuxième point que tu as évoqué – dans les deux cas (un peu moins avec la rupture conventionnelle, parce que ça donne une indemnité qui permet un petit peu de voir venir les premiers mois), mais bon, c’est quand même fortement appréciable, en particulier pour une année sabbatique, d’avoir une épargne de côté. C’est vrai que c’est difficile de partir sur ces projets-là si on n’a pas pu mettre un petit peu de côté sur les années précédentes, parce qu’il n’y a pas de rémunération (alors avec la rupture il y a l’ouverture des droits chômage après un certain temps, on ne va pas rentrer dans les détails, mais il y a une période de carence), mais l’année sabbatique, on rappelle que c’est du sans solde clairement, de même qu’un congé création d’entreprise. Effectivement, l’épargne, c’est important et du coup, ce sont des projets qui ne sont pas forcément facile à mettre en œuvre en début de carrière, quand on n’a pas pu constituer cette épargne.

Vincent Félis: Bien sûr. Je ne te cache pas que j’ai réfléchi aussi à l’option année sabbatique, mais je me suis dit, en mon for intérieur, je ne vois pas ce qui peut se passer de particulier dans l’année qui vient, pour que je me sente contraint de revenir à Sanofi, où j’aurais retrouvé le même type de poste, le même type de quotidien, donc je me suis dit : allez franchissons le pas et prenons cette décision, même si elle est lourde de conséquences.

Alexandre Willocquet: Mais effectivement, une fois que tu es clair dans ta tête et que tu dis : « de toutes façons, je ne me vois pas revenir » et qu’il y a la possibilité de négocier cette rupture conventionnelle, je pense que c’est sûrement la meilleure solution. Effectivement, pas de doute là-dessus…

15’28 : Comment se faire accompagner pour changer de métier à 50 ans ?

Alexandre Willocquet: Très bien, donc. On a parlé de ton parcours et puis je pense qu’on a déjà pas mal parlé des motivations qui t’ont amené à changer de métier. Je voulais te demander un peu quelle avait été ta démarche pour changer de vie professionnelle à 50 ans ? Est ce que tu t’es fait accompagner, par quelles étapes tu es passé ? Alors tu as déjà parlé de bilan de compétences, tu as parlé aussi de l’accompagnement (c’est l’avantage de grands groupes comme Sanofi, avec une cellule d’essaimage qui permet de te mettre en contact au minimum avec des personnes qui peuvent aider dans ton projet) : tu t’es, de toute évidence, pas mal fait accompagner sur ce projet là, autant que tu le pouvais ?

Vincent Félis: Oui en effet. Alors; la cellule essaimage, ça a été au départ, pour échanger de manière générale sur les grandes étapes à franchir au départ pour créer son entreprise, pour préparer le terrain, pour voir comment étudier la viabilité du projet et j’ai été en fait assez rapidement mis en contact avec les personnes qui travaillaient avec ma future franchise.

Alexandre Willocquet: D’accord.

Vincent Félis: Enfin future hypothétique franchise, puisqu’à ce moment là, je n’étais pas encore bien sûr, sûr. Du coup, j’ai été en contact avec des personnes, un cabinet comptable pour le dire clairement, qui a fait le nécessaire pour m’aider à créer les statuts de l’entreprise. Pour m’aider dans toutes les démarches, ça ne prend pas 2 heures… C’est un parcours, il faut quand même s’y mettre. Il faut s’ouvrir à d’autres choses auxquelles on n’est pas habitué, mais également faire le bilan prévisionnel, mettre en place le business case (comme peuvent le dire d’autres), c’est-à-dire tous les documents et toutes les estimations qui peuvent t’aider à savoir si ton projet peut être viable : qu’est-ce que ça implique ? Quel investissement de départ ? Le chiffre d’affaires qu’il sera nécessaire de réaliser… Enfin, tous les éléments financiers qui vont aider à la décision, donc tout cela, je l’ai fait avant de quitter concrètement mon ancien job. Ca s’est fait un petit peu en parallèle. Et les aides, ça a été surtout à ce niveau-là. Après, j’ai contacté également une plateforme, qui s’appelle Initiative, et qui existe dans tous les départements et aussi au niveau national. En l’occurrence pour Avignon c’est « Initiative Terres de Vaucluse », c’était des entités qui permettent d’aider les créateurs d’entreprise au travers de petites formations et de petits ateliers également, et proposent généralement des prêts à taux zéro pour les créateurs d’entreprise.

Alexandre Willocquet: D’accord.

Vincent Félis: Là, c’est le cas aussi, j’ai pu bénéficier, en plus, d’un prêt à taux zéro d’un montant pour ma création d’entreprise. Et également la CCI aussi. Bon, j’avoue que je n’ai pas énormément eu de contacts avec eux, puisqu’au travers d’Initiative Terres de Vaucluse, il y avait un petit peu le même type d’offres, avec des ateliers de formation et des aides.

Alexandre Willocquet: D’accord. Oui, c’était similaire sûrement.

Vincent Félis: Voilà. Après c’est aussi quelques contacts personnels pour quelques conseils, pour trouver les bons interlocuteurs.

Alexandre Willocquet: Le réseau, forcément, oui. OK, je pense que tu t’es bien appuyé sur les différentes plateformes et structures, que ce soit au niveau de ton employeur ou bien au niveau région, d’un certain point de vue. Ce qu’on peut peut-être préciser, tu parlais expert comptable, etc : de toutes façons, je pense que c’est généralement souhaitable de prendre contact avec eux. Après, je suppose qu’en termes de statuts, tu étais sur un montage qui n’était pas de nature micro-entrepreneur, parce tout que ce qui est business case, etc, c’est des choses qui sont sans doute préférables de faire aussi quand on est micro-entrepreneur, mais les démarches sont quand même très simplifiées et c’est pas obligatoire de faire tout ça. Toi, je suppose que tu es parti sur une forme d’entreprise, pour le coup, qui ne relevait pas de la micro-entreprise ?

Vincent Félis: Non en effet. Moi je suis parti sur une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (puisque je suis tout seul). Donc ce qu’on appelle une SASU et du coup, dans ce cadre-là, je n’avais pas trop le choix : il était impératif de faire un bilan prévisionnel pour pouvoir avancer dans le projet avec le futur franchiseur.

Alexandre Willocquet: Ok, très bien. Effectivement, je pense que c’est un conseil qu’on peut sûrement donner, c’est de ne pas hésiter à se renseigner, parce que quand on n’est pas dans ces démarches-là, quand on n’est pas dans un projet de création d’entreprise, c’est des choses dont on n’entend pas forcément parler. Et je pense qu’il ne faut pas hésiter, quand on a ce type de projet-là, à chercher un peu parce qu’au niveau local il y a toujours, comme tu dis, les CCI, déjà, qui sont des bons interlocuteurs. Mais il y a des fois d’autres structures en place et ce serait dommage de ne pas en bénéficier, déjà un prêt à taux zéro c’est une opportunité et puis en termes de formation, il peut y avoir des compléments intéressants, effectivement.

20’38 : Avantages et inconvénients de rejoindre une franchise

Alexandre Willocquet: OK, donc ça, c’est clair. Alors peut-être si on peut en revenir, tu parlais donc franchise. Tu dis en faisant des recherches, si j’ai bien compris autour de tout ce qui est zéro déchet, etc, tu es tombé sur cette franchise d’épiceries : qu’est-ce qui t’a séduit ? Et puis, globalement, peut-être tu peux nous dire dans les grandes lignes (parce que la franchise, c’est un modèle qui est bien en place et qui existe depuis longtemps, mais je ne suis pas sûr que ce soit si bien connu que ça par la plupart des gens), donc est-ce que tu peux nous dire un petit peu comment ça fonctionne et comment, moi ce qui m’intéresse aussi, c’est, voilà, généralement l’entrepreneuriat, on a une vision, surtout quand on sort (ce qui est notre cas à tous les deux), d’une vingtaine d’années de salariat, c’est un peu se dire : je vais être mon propre patron, je ne vais rendre de comptes à personne, je vais être libre, autonome… Et finalement, de ce point de vue-là, comment tu te positionnes dans une franchise ? Parce que forcément, il y a des contraintes propres à la franchise. Toi à titre personnel, avec le retour d’expérience que tu as pour le moment, est-ce que cela répond à tes aspirations de liberté, d’autonomie, etc ? Comme cela aurait pu être le cas dans une boite que tu aurais montée sans franchise ?

Vincent Félis: C’est une très bonne question ! Je ne te cache pas qu’effectivement, il y a cet enjeu d’autonomie, d’entreprendre et d’être un peu mon propre patron, mais c’est un monde complètement nouveau pour moi. J’ai pas du tout une formation dans le commerce, dans l’entrepreunariat, dans ce genre de choses, même si j’ai quelques éléments que j’ai pu glaner au fil de mon expérience : les montages budgétaires, les plannings, les projets, l’organisation, tout ça, très bien… Mais honnêtement, je ne me voyais pas en capacité de partir de zéro complètement et de monter totalement ce genre d’entreprise avec des dizaines et des dizaines et des dizaines de fournisseurs à contacter que je ne connaissais pas, dans un tissu que je ne maîtrise pas complètement dans la région. Donc je me suis dit : la franchise, celle-là en particulier et sa manière de fonctionner, m’apportait quand même pas mal de sécurité et des garanties au niveau de tous les produits que j’allais pouvoir vendre et proposer et conseiller les futurs clients. De plus, la qualité des produits, au travers de ce que j’ai pu voir dans les magasins que j’avais vu avant, les personnes que j’avais pu croiser, avec qui j’avais discuté sur la manière de fonctionner de la franchise, etc, m’ont beaucoup rassuré. Je me suis dit : franchement, c’est pour moi le modèle idéal puisque une prise de risque encore plus mesurée, puisque une centrale d’achat, des fournisseurs qui ont pignon sur rue et qui apportent beaucoup de garanties. Donc je me suis dit : au contraire, ce type de solution pour moi, ça alliait à la fois l’entreprenariat et la création d’entreprise, l’autonomie (parce que, mine de rien, il faut quand même créer son entreprise et c’est quand même elle qui doit être viable et avec tout ce que cela comporte)… Et il y a beaucoup de choses à avoir en tête par rapport à la création d’entreprise et la franchise, c’est beaucoup de sécurité par rapport à ça. Et surtout, surtout, pour les avoir rencontrés aussi, une sécurité de voir à qui on a affaire, des gens compétents, engagés, sérieux… Il ne faut pas s’embarquer au hasard non plus, sans avoir fouillé un petit peu. Au travers de ce que j’ai pu voir, entendre, les contacts téléphoniques avec les deux cofondateurs du groupe qui gèrent le développement de cette franchise, voilà, j’étais rassuré. Je n’ai pas eu de doutes sur le côté « valable » de la franchise et tout ce qu’elle pouvait apporter. Alors bien sûr, il y a des contraintes. Je ne fais pas ce que je veux dans le magasin, j’ai de la latitude pour pouvoir proposer quelques produits locaux sur certaines gammes. Mais je ne peux pas faire n’importe quoi. Mais honnêtement, en tout cas, là, pour les premières années d’exploitation, ça me frustre pas plus que ça, j’y trouve mon compte. Alors oui, ça a un coût, puisque pour intégrer une franchise, il y a un ticket d’entrée. Ensuite, il y a aussi les redevances. Je ne connais pas le fonctionnement de toutes les franchises, mais le fonctionnement assez classique, c’est de reverser un pourcentage du chiffre d’affaires qui est réalisé.

Alexandre Willocquet: D’accord.

Vincent Félis: Ce pourcentage sert à financer tout ce qui est apporté par la franchise : la communication (beaucoup d’aide sur la communication !), de l’aide sur des conseils au quotidien, sur le système de caisse, sur tout ce qui permet de gérer au mieux l’entreprise. Donc j’ai estimé, en pesant le pour et le contre, qu’il n’y avait pas photo et que je n’avais aucun scrupule à intégrer ce type de franchise.

Alexandre Willocquet: OK, très clair ! Merci pour ce retour-là. Alors c’est vrai que bon… comparé à mon expérience personnelle, c’est vrai que c’est complètement différent, parce que quand tu te mets sur la partie business en ligne, blog, infopreneuriat, etc, ce que j’aime bien dire, c’est que c’est une forme d’entreprise hyper simplifiée. Il y a aussi plein de compétences à développer, mais tu n’as pas les stocks, pas les fournisseurs, tu vois. Donc c’est vrai que tout ça, je vois déjà la complexité avec tout ce qu’il y a à gérer, même sur du business en ligne, et donc avec un business physique, effectivement (je pense que tu as raison de le préciser), il y a beaucoup de choses à prendre en compte. C’est certain que ça doit apporter une sécurité. Après, je pense que le point que tu a évoqué et qui est très important, surtout quand (et c’est souvent le cas) on part parce qu’on veut retrouver une motivation, de l’utilité, par rapport à ses valeurs, etc… Je pense que c’est super important, comme tu l’as fait, d’échanger avec les fondateurs et de s’assurer qu’au niveau des valeurs de cette franchise, tu vas être sur quelque chose avec lequel tu vas être à l’aise. Parce que partir sur une franchise, mais te rendre compte au bout de quelques mois, quelques années, que finalement, les contraintes pèsent trop parce que, en termes de valeurs d’entreprise, tu ne t’y reconnais pas, je pense qu’il faut sûrement y faire attention dès le départ. Donc c’est sûrement important de beaucoup échanger au début, comme tu l’as fait.

Vincent Félis: Oui. Tu as tout à fait raison et effectivement, c’est pour moi un point vital. J’ai été rassuré assez vite sur le sujet, il fallait vraiment que je partage la conception de la chose avec les fondateurs et ça a été le cas, sans problèmes.

27’30 : Changer de vie à 50 ans, le bon âge ?

Alexandre Willocquet: Super ! Alors, autre point, mettons pour l’instant la franchise de côté. Donc tu le disais, toi tu as démarré ton projet il y a à peu près un an, mais on peut dire que tu as changé de vie à 50 ans. Alors 50 ans, est ce que c’est le bon moment pour changer de vie ? 😉 De part ton expérience ? Ce que je veux dire par là, c’est quels sont les atouts, quelles sont éventuellement les difficultés, les freins, les blocages… Si tu peux peut-être partager un petit peu ton expérience là-dessus. Voilà, quels avantages et quels inconvénients quand on veut changer de vie à 50 ans ?

Vincent Félis: Alors de mon point de vue, c’est un peu compliqué. Puisque je n’ai pas fait la démarche à 25, à 35 ans… Mais en tout cas, moi, ce que je trouve comme gros point positif de faire ça à ce moment-là, c’est d’avoir le recul. Déjà comme tu l’as dit tout à l’heure, d’avoir pu (ce n’est pas le cas pour tout le monde) me constituer une épargne suffisamment sécurisante pour pouvoir envisager de rebondir, au moins pour quelques temps. Ca déjà, c’est pas donné à tout le monde, évidemment, il faut pouvoir être capable de prendre ce genre de risques. Quand on a une famille aussi, bien sûr, on décide pas tout seul. Quand on a 50 ans, on a un peu de recul et d’expérience sur les risques que l’on peut prendre, même si on sait jamais de quoi l’avenir est fait, mais je pense qu’on a un peu plus de maturité. On a vécu pas mal de choses, on sait de quoi on est capable, on sait ce qu’on aime. Après 50 ans, on se connaît un peu mieux. On a plus l’habitude de savoir comment on va se retrouver face à des nouveaux défis et comment on va les surmonter, ce qu’on aime mieux, ce qu’on aime moins… Bon après ça peut être le cas aussi quand on a 30 ans ! Mais bon, à 50 ans, j’ai estimé qu’il n’était pas trop tard pour pouvoir bouger et faire autre chose. Il ne faut pas se dire : oh, c’est bon, j’ai plus que 15 ans de boulot devant moi, ça va, je vais tenir… Non, il ,n’est jamais trop tard de mon point de vue ! Je connais d’autres franchisés également, dans la même boîte que moi, qui sont plus âgés, qui ont même près de 60 ans et qui ont fait cette démarche.

Alexandre Willocquet: D’accord.

Vincent Félis: Pour moi, ce n’est pas un souci. Bon, il faut quand même être un petit peu en forme. Mine de rien, on passe la journée debout, il faut accueillir les gens avec le sourire. Moi c’est aussi quelque chose qui m’a attiré, puisque si on n’aime pas les gens, il ne faut surtout pas faire ça !

Alexandre Willocquet: Oui !

Vincent Félis: Voilà, il faut aimer changer, il faut aimer accueillir les gens, les conseiller, être souriant naturellement… Même en face de personnes désagréables, ça peut arriver ! Je n’en ai pas eu beaucoup, mais bon, il faut quand même être capable, au quotidien, d’avoir une humeur toujours la même. Si on fait la gueule, c’est pas la peine de vouloir faire ce genre de choses. Il y a beaucoup plus de boulots qui s’y prêtent, où on est seul dans son bureau, où là, c’est plus facile. Mais c’est aussi à prendre en compte des le début. Moi c’est quelque chose qui m’attirait aussi. On ne peut pas aimer tout le monde, mais j’aime bien échanger, j’aime bien écouter les gens. Donc c’était aussi un argument fort pour me faire changer.

Alexandre Willocquet: D’accord, OK. Donc, que des points positifs, pratiquement. Bon tu mentionnais le côté physique, effectivement, selon le métier choisi, mais c’est sûr qu’il faut être en forme physique, ça, c’est sûr. Mais donc, pas de point particulier que tu fasses remonter où tu te dises : bah finalement, si je l’avais fait 10-20 ans plus tôt, ça aurait été plus simple, plus favorable… Tu n’as pas vu de blocage particulier ?

Vincent Félis: Non, pas de mon point de vue personnel. Je ne vois pas ce qui a pu me gêner ou ce qui pourrait gêner de par mon âge.

Alexandre Willocquet: Moi, je suis tout à fait d’accord avec le premier point que tu as évoqué. Et pourtant, Dieu sait que beaucoup de personnes ont ce raisonnement-là, en se disant : finalement, il me reste 10-15 ans d’ici la retraite, si on envisage de partir dès qu’on peut partir, est-ce que ça vaut le coup de prendre des risques ? Parce que, comme tu l’a aussi expliqué, malgré tout, il y a des risques derrière, quelle que soit la reconversion professionnelle dans laquelle on s’engage. Mais j’ai tendance à considérer que 10-15 ans à s’embêter dans un poste, c’est énorme ! Quand on arrive, comme tu l’expliquais, à un point où tu t’es convaincu que, même en changeant de poste, etc, tu n’allais pas retrouver cette motivation… Evidemment, bien sûr, comme tu l’expliquais, il faut pouvoir le faire financièrement, familialement, etc. Mais je pense que le jeu en vaut la chandelle parce que la perspective de s’embêter dans un poste pendant 10 ou 15 ans, pour moi à titre personnel, c’est pire que la prise de risque associée à une reconversion professionnelle.

Vincent Félis: Je suis d’accord. Et puis ça peut avoir des graves conséquences pour certaines personnes sur la santé « mentale » ! Je pense qu’on peut facilement « péter un plomb », pour parler vulgairement, si on s’entête dans un boulot qui n’est pas fait pour nous, enfin qui n’est plus fait pour nous.

33’09 : 3 conseils pour changer de vie professionnelle à 50 ans

Alexandre Willocquet: « Qui n’est plus fait », oui, je suis d’accord. Tout à fait. OK, très bien, très clair pour ce point-là aussi. Ecoute, peut-être pour conclure, même si tu nous a déjà donné pas mal de pistes et de conseils à suivre, est-ce que tu vois 3 conseils, 3 leçons, 3 astuces que tu pourrais faire ressortir de ton expérience de ces 14-15 derniers mois, je crois ? Pour des personnes qui seraient intéressées à changer de vie professionnelle à 50 ans, qu’est-ce que tu recommanderais, quelles seraient les choses à faire absolument ? Ou peut-être à ne pas faire, de par ton expérience ? Si tu devais en retenir trois.

Vincent Félis: Pour commencer, c’est un petit peu bateau, mais il faut vraiment bien ficeler son projet, bien clairement avoir en tête ce qu’on veut faire et se donner des garanties au préalable, quelques garanties pour y arriver. Ne pas se dire – bon, je ne parle pas comme toi dans le cadre d’un congé sabbatique ou là, au contraire, tu te donnes le temps de réfléchir. Mais quand on quitte une société comme ça et comme on l’a dit, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de points positifs dans cette société-là, on se dit : faut vraiment qu’on ait quelque chose de concret et de bien ficelé et donc se donner le temps au préalable, ne pas faire ça sur un coup de tête en 2 mois, mais vraiment au moins 6 mois avant, commencer à bâtir son projet et à prendre tous les contacts nécessaires pour avoir les garanties de partir sur un truc solide et bien ficelé. Cela me paraît essentiel et donc pour cela, utiliser son réseau, faire marcher ses connaissances, aller chercher les bonnes personnes pour bien ficeler tous les aspects du projet. Mais pas seulement financier, bien sûr. Les aspects humains, familiaux avant tout : être sûr que la famille va vous suivre, c’est très important. Ecouter les avis de collègues, des amis, de la famille, parce qu’on est loin, loin, loin de détenir toute la vérité tout seul… Il faut vraiment s’entourer, se faire conseiller, pour moi c’est un premier point essentiel : monter un projet solide, avec des garanties. Et seulement ensuite, concrètement, activer les leviers pour quitter la société où on se trouve et partir sur autre chose. Il faut vraiment monter son projet avant tout.

Vincent Félis: Le deuxième point que je vois, c’est une fois qu’on est parti dans ce type d’aventure : rester vraiment optimiste, ne pas baisser les bras au premier coup de vent contraire, sinon on a vite fait de s’arrêter. Si je parle de mon aventure, ça a été assez long pour trouver un local : il fallait que je trouve un local commercial, bien entendu, pour pouvoir exercer l’activité que je voulais exercer. Ca a pris presque 9 mois, en plus il y a eu le confinement du printemps 2020 au milieu… A posteriori, j’étais très content de ne pas avoir trouvé de local juste avant ! Il faut aussi rester motivé. Ne pas se décourager. Être patient. Et la patience, ce n’est pas donné à tout le monde. Je sais que dans mon cas, c’est compliqué. J’ai beaucoup de mal à être patient. Rester patient, s’accrocher et rester motivé, contre vents et marées. Ne pas être aveugle aussi. S’il y a un truc qui ne marche pas, il faut être aussi réaliste, mais bon, il faut s’accrocher ! Et puis est-ce qu’il y a d’autres points ? Qu’est-ce que j’ai fait comme erreurs ou comme choses que je ne devrais pas refaire ? Je ne vois pas de gros travers dans lequel je suis tombé pour l’instant, ça va peut-être venir !

Alexandre Willocquet: Tant mieux !

Vincent Félis: Après, un dernier point que tu évoquais tout à l’heure et qui me paraît essentiel, même si c’est très galvaudé depuis pas mal d’années, en particulier dans des groupes comme Sanofi : parfois, le mot « valeurs » est employé à tort et à travers par des gens qui ne les partagent pas forcément et qui s’en servent juste de vecteur de communication et de blabla pour motiver les équipes… Moi je trouve que c’est vraiment important de partager des choses très fortes, qu’on ressent personnellement. Il faut vraiment aller s’assurer auprès des personnes avec qui on va travailler, ou avec qui on va échanger, ou avec qui on va monter un projet, vraiment qu’on partage des choses essentielles. Si ce n’est pas le cas et que c’est juste « faire du pognon » et puis faire notre job sans intérêt, je ne vois pas trop ce que ça peut apporter… Donc là c’est vraiment pour partager des choses qu’on a envie de faire vivre et qu’on a envie de conduire au bout. Ca c’est important aussi. Et si on partage pas ces valeurs-là, c’est pas la peine.

38’18 : Ne jamais perdre de vue sa motivation initiale

Alexandre Willocquet: Très clair ! Merci beaucoup pour ces 3 retours. Non, je réfléchissais à ce que tu disais sur le troisième point. C’est vrai qu’on peut, parce que comme tu l’expliquais, la nécessité de persévérer, de rester optimiste, il y a plein d’écueils quand on monte des projets comme ça, donc effectivement, il faut être motivé, il faut être persévérant et je pense qu’on peut effectivement assez vite perdre de vue, finalement, ce qui nous a motivés à chercher un autre boulot et à se créer son boulot, parce que c’est tout à fait légitime, je pense qu’on est content de franchir les différentes étapes. Mais si, à un moment donné, on se perd un peu en chemin et qu’on a complètement mis de côté l’aspect valeurs qui, quelque part, est peut être celui qui nous a motivés à changer, c’est quand même dommage parce qu’on ne va pas s’y retrouver à l’arrivée… Donc je pense qu’effectivement, il vaut mieux trouver un environnement (après, chacun a ses motivations), même si cela veut dire peut-être un type d’entreprise, un type d’activité dans lequel on va peut-être gagner moins d’argent, mais si on s’éclate au quotidien, et que c’est conforme avec ses valeurs… En tout cas, si c’est cela sa motivation, il ne faut pas le perdre de vue. Je pense que c’est une recommandation-clé.

Vincent Félis: Si j’avais ça pour l’argent, je ne l’aurais pas fait. C’est évidemment beaucoup plus lucratif, c’est le terme qui convient, de rester chez Sanofi que de faire ce que je vais faire. C’est pas du tout pour l’argent, sinon je ne l’aurais pas fait.

Alexandre Willocquet: Tout à fait. Raison de plus, effectivement, pour retrouver sa motivation et sa satisfaction. Super. Eh bien écoute, Vincent, je pense qu’on a fait un tour très complet. Je regarde rapidement mes notes, mais on a parlé de plein de choses. Moi j’ai trouvé ça passionnant ! Je te remercie beaucoup pour le temps, encore une fois, que tu nous as consacré. Ce qu’on peut dire, là (de toutes façons, je pense que ton épicerie était restée ouverte durant le second confinement), mais là, depuis ce week-end, ça tourne, j’espère à plein régime ! T’es sur Avignon, c’est ça ?

Vincent Félis: Tout à fait, sur Avignon, au centre ville !

Alexandre Willocquet: OK. Je mettrai un lien pour expliquer comment te trouver pour les personnes qui sont intéressées. Je te souhaite, en tous cas, plein de bonnes choses. Merci encore pour ce retour. Plein de bonnes choses dans ton aventure. Ecoute, je te dis, pourquoi pas, à une prochaine sur le blog ?

Vincent Félis: Merci beaucoup à toi, Alexandre. C’était très intéressant. Et bon courage à toi également !

Alexandre Willocquet: Je te remercie. Merci ! Salut Vincent !

  • Alice dit :

    Salut!!
    C’est un beau témoignage qui nous montre qu’il faut suivre son cœur et VIVRE !
    Merci

  • Nathalie dit :

    Merci beaucoup Alexandre pour la qualité de cette interview. Une vraie pépite! 🙂
    C’est un très beau témoignage très complet qui prouve qu’il n’est jamais trop tard et qu’il ne faut jamais baisser les bras. Et bien sûr qu’il est essentiel d’écouter son coeur.
    Ayant déjà songé à ouvrir une franchise, j’ai écouté tout ce que disait Vincent avec beaucoup d’attention.
    Bravo à toi et belle continuation 🙂

  • Penet dit :

    Effectivement très intéressant
    Merci Alexandre et merci Vincent !

  • Alexandre Willocquet dit :

    Merci @Alice, content que ça t’ait plu ! 🙂
    Tout à fait d’accord, @Nathalie, il n’est jamais trop tard pour changer de vie ! Je pense que la franchise est une solution à laquelle on ne pense pas toujours et qui présente beaucoup d’avantages, que Vincent présente très bien dans cet entretien.
    Avec plaisir Marie-Isabelle @Penet ! N’hésite pas à revenir régulièrement sur le blog, tu pourras sûrement y découvrir d’autres pépites ! 😉

  • Stéphane dit :

    Merci pour le partage de l’expérience. Très inspirant

  • Alexandre Willocquet dit :

    Avec plaisir, Stéphane. Merci à toi pour ton retour ! 🙂

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