Interview Gaëlle Caplat – Et si changer d’environnement permettait de prendre confiance ?

Gaëlle Caplat est l'invitée de cet interview "Inspirons-nous !". Elle nous explique comment elle a décidé de changer d'environnement pour prendre plus confiance en elle.

Changer d’environnement, et si c’était la clé pour vraiment prendre confiance en soi ?

En d’autres termes, sortir de ta zone de confort.

Je te rassure, on n’a pas toujours spontanément cette ambition ! 😅

Mais comme tu le découvriras à travers cette interview, Gaëlle Caplat n’a eu que des raisons de se féliciter de sa décision.

Promue cadre dans l’entreprise où elle avait réalisé toute sa carrière jusque-là, elle a ressenti le besoin de changer d’air.

D’aller vérifier ailleurs ce qu’elle valait. De surmonter le syndrome de l’imposteur.

Ca te parle ?

Et cela, alors même que ses enfants, son mari et elle-même étaient très bien implantés là où vivaient jusqu’alors.

En répondant à la proposition d’un chasseur de têtes, elle a accepté de changer d’entreprise et de déménager sa famille à l’autre bout de la France.

Mais elle ne l’a à aucun moment regretté !

Découvre, dans cette nouvelle interview « Inspirons-nous ! » du podcast 11 Mois pour Changer de Vie comment, comme Gaëlle, tu peux changer d’environnement pour évoluer.

Remarque : cet entretien a initialement été réalisé pour mon groupe privé Facebook Cadres, osez changer de vie avec la reconversion professionnelle ! Tu peux le retrouver au format vidéo en rejoignant le groupe. 🙂

Transcription de l’interview avec Gaëlle Caplat

Alexandre Willocquet: Dans cette interview, je reçois Gaëlle Caplat, qui va nous expliquer comment elle a décidé de quitter son employeur après de nombreuses années de bons et loyaux services. Mais également quels obstacles elle pensait rencontrer à l’occasion de ce changement de vie professionnelle, comment elle les a préparés et quelles difficultés inattendues elle a rencontrées, comment il y a fait face… Donc on va parler, dans cet entretien, de plein de sujets qui peuvent t’intéresser : le syndrome de l’imposteur, comment gérer les enfants lorsqu’on déménage à l’autre bout de la France ? Tous ces sujets là qui, je pense, peuvent t’intéresser, t’inspirer. C’est tout de suite dans cet entretien, on se retrouve juste après ça !

00’52 : Le parcours de Gaëlle Caplat

Alexandre Willocquet: Bonjour, bienvenue ! Je reçois Gaëlle aujourd’hui, qui a une expérience intéressante en terme de parcours professionnel, qui a introduit pas mal de changements ces derniers temps dans sa vie pro et j’ai pensé que c’était intéressant d’en parler avec toi, Gaëlle pour que ça puisse éclairer des autres personnes. Et en fait, à vrai dire, je dis ça mais je me demande même si ce n’est pas toi qui m’avait proposé, il y a déjà quelques mois, de participer et de partager un petit peu ton expérience, il me semble. Bon, en tout cas, je suis ravi d’avoir l’occasion d’échanger avec toi aujourd’hui. Je pense que ce sera intéressant pour toutes les personnes qui auront l’occasion de voir cette vidéo, en espérant qu’elles en retirent des enseignements qu’elles pourront appliquer elles mêmes dans leur vie professionnelle et donc mettre en œuvre un certain nombre de changements pour améliorer tout ça. Mais pour commencer, le mieux c’est probablement que tu nous expliques un petit peu ton parcours. Alors en deux minutes top chrono, c’est ta mission, si tu l’acceptes, pour situer un petit peu les personnes qui vont regarder cette vidéo.

Gaëlle Caplat: Eh ben merci de me donner la parole, Alexandre. Donc c’est vrai que moi j’ai un parcours complètement atypique puisque j’ai une formation scolaire, on va dire, de technicienne de laboratoire. J’avais voulu progresser derrière, après mon BTS et mon année de spécialisation à l’époque (aujourd’hui ça s’appelle licence professionnelle), vers un Master et passer en fait d’une Licence pro à Master, à l’époque, il y avait très très peu de places donc je n’avais pas été sélectionnée, j’étais rentrée dans le monde du travail. Mais c’est vrai qu’en tant que technicienne, je sentais que je n’étais pas à ma place. J’avais une volonté de progresser et toujours de faire plus. J’ai eu la chance d’être entendue, quand même, par ma hiérarchie de l’époque. Donc j’ai eu l’opportunité finalement de reprendre mes études tout en travaillant, tout en étant maman. J’étais jeune maman à l’époque, donc j’ai cumulé un petit peu les difficultés, mais j’ai atteint l’objectif que je voulais, donc être cadre. Et puis c’est vrai que j’ai toujours évolué dans une même entreprise initialement, et j’avais cette volonté de légitimer, finalement, ma position. Puisque j’avais cette peur de finalement être à une position parce que j’étais portée par mon entreprise. Et qu’est ce que je valais ailleurs ? Donc c’était un challenge pour moi. Et puis, ça a été un très gros challenge puisqu’il y a eu beaucoup de changements qui ont été initiés à partir de ce moment là !

03’38 : Les changements opérés par Gaëlle

Alexandre Willocquet: Ok. Alors, justement, est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ces changements ?

Gaëlle Caplat: Oui. Alors finalement, on va dire que j’ai évolué de technicienne à technicienne supérieure, technicienne confirmée… Et puis donc je suis passée cadre, mais toujours dans un domaine d’expertise qui était le même. Donc j’ai fait une VAE, en fait, une Validation des Acquis de l’Expérience, pour valider mon Master 2, puisque j’avais passé, quand même, un diplôme universitaire en aval de tout ça. Et donc j’étais toujours dans ce processus de VAE quand j’ai un chasseur de têtes, en fait, qui m’a contactée. Alors il ne m’a pas contactée par hasard, il m’a contactée parce que j’avais aussi mis à jour mon profil LinkedIn. Et pour moi, finalement, c’était des recommandations qu’on m’avait faites : « si tu veux évoluer, changer d’environnement, faut aussi t’en donner les moyens et donc faut que tu aies une certaine visibilité ». Voilà, c’est peut-être bateau, mais je pense que ça a été l’élément précurseur, finalement, de mon changement. Et donc là, j’ai un chasseur de tête qui me dit : « bah voilà, c’est à l’autre bout de la France, c’est pour un concurrent. Vous allez avoir de très grandes responsabilités, vous allez passer responsable site de, comment dire… du contrôle microbien du site ». Donc là j’ai dit : « Wow! Ok, je passe d’un environnement cocooning, entourée de gens qui me connaissent depuis très longtemps dans un environnement que je connais, à complètement autre chose ». Et puis ça impliquait un changement de vie personnelle, puisque c’était changer géographiquement de lieu et cetera.

Alexandre Willocquet: Ok.

Gaëlle Caplat: Donc là ça a été une décision de famille, aussi, parce que donc moi je suis mariée, j’ai deux enfants, donc il n’était pas question d’initier ce changement là sans leur adhésion. Et puis finalement on s’est dit : « si on le fait pas maintenant, est-ce qu’on le fera un jour ? », d’une part, et « est-ce qu’une opportunité comme celle là se représentera ? ».

Alexandre Willocquet: Ok.

Gaëlle Caplat: Donc on a dit : « Allez, on y va ! ». Voilà. Donc on a sauté le pas. Et là où je pense, ce qui était important pour moi, c’était d’être rassurée, d’être rassurée que si je quitte tout, j’aurais quand même quelque chose pour me raccrocher, si jamais ça se passait mal de l’autre côté. Et j’ai des gens avec qui j’ai travaillé il y a très longtemps, qui ne sont même plus sur le site où je travaillais, mais dans un site annexe, qui m’ont dit, le jour où je partais d’ailleurs de cette entreprise là, ils m’ont dit : « si il y a quoi que ce soit, tu m’appelles, on se débrouille et tu reviens chez nous ! ».

07’00 : Les raisons pour changer d’environnement

Alexandre Willocquet: Ok, intéressant ! Oui, parce qu’alors, ce que j’allais te demander (mais tu y as déjà au moins partiellement répondu), parce qu’on comprend que tu as passé beaucoup de temps dans ta première entreprise, tu disais que tu avais un environnement, forcément, au bout de tant d’années, tu connaissais les gens et tu étais connue et reconnue. Et j’allais te demander, quelque part, qu’est-ce qui t’a décidé à quitter cette entreprise après si longtemps ? Mais si je comprends bien, si je résume, il y a une partie opportunité, tu t’es dit « finalement là, le train passe, est-ce qu’il va repasser ? ». Il y a une partie aussi, peut-être, enfin c’est lié, j’imagine… Mais même indépendamment de cette opportunité, c’est : « si on ne le fait pas maintenant, est-ce qu’on le fera un jour ? ». Et si je comprends bien, le dernier point, ce qui aurait éventuellement pu te manquer, c’est le côté « être rassurée ». Je comprends que tu avais pris ta décision avant, mais quand même, au moment de partir, tu as des personnes qui te disent : « t’inquiète pas, en cas de problème, tu auras un point de chute au retour. ». C’est ça ?

Gaëlle Caplat: Exactement. Et c’est vrai que c’est la combinaison de tout ça qui a fait qu’on est parti. C’est sûr qu’il y a eu des moments de doute. On va pas dire que c’était, non plus, avec une assurance très profonde. Mais je ne regrette absolument pas le choix que nous avons fait. Et d’un point de vue professionnel, c’est un tremplin, qui est énorme. Voilà. Énorme. Et moi, cette société initiale, je lui dois énormément. Mais elle m’a fait aussi souffrir, quelque part. J’en ai eu quelques séquelles, donc c’était aussi une façon pour moi de me protéger et de me respecter aussi. De me dire : « est-ce que cet environnement de travail répond à toutes tes valeurs ? Oui ? Non ? ». Et c’est vrai que, voilà, la décision de partir, elle a été aussi mûrie autour de ces constats là.

09’02 : Comment Gaëlle s’est préparée au changement

Alexandre Willocquet: Oui, important aussi, effectivement de savoir identifier ces points, ce que tu évoques, les valeurs etc. Et ces besoins perso. Alors on comprend du coup, et tu l’as dit, que ça a été un changement important parce qu’il avait différentes dimensions : professionnelles, géographiques, donc familiales quelque part aussi. Comment tu t’es préparée à ce changement ? Avant de partir, une fois ta décision prise, qu’est-ce que tu as mis en place, éventuellement, pour te préparer ?

Gaëlle Caplat: Alors pour me préparer, bon ben je suis quelqu’un qui a très peu confiance en soi sur le plan professionnel. Enfin je pense que ça s’améliore grandement d’année en année ! Mais c’est vrai qu’à l’époque, j’étais dans ce sentiment de syndrome de l’imposteur, où j’avais l’impression de ne pas être, malgré toutes les démarches que j’avais entreprises, de ne pas être légitime au poste qu’on me proposait. Donc j’ai plongé dans la littérature, j’ai beaucoup lu, j’ai beaucoup agrandi mon réseau, aussi, de communication. Et au travers de ce réseau là, j’ai découvert aussi, je dirais, des disciplines un peu alternatives. Et c’est vrai que j’ai fait, finalement, de l’hypnose, à cette époque là, pour m’y préparer. Et finalement, c’est rigolo, parce que quand j’ai entrepris ce projet là, c’était par rapport à des soucis personnels que j’avais. J’avais donc, une maman qui était très malade et j’avais du mal à accepter le rôle qu’elle m’avait proposé d’avoir, à savoir donc être dernier décisionnaire de son état de santé. D’accord ? Et pour passer tout ça, j’avais décidé de rentrer dans cette démarche d’hypnose, pour essayer « d’exorciser », un petit peu. Et puis finalement, je l’ai vécu vraiment d’une autre approche. Donc ma maman, c’était une ancienne infirmière de profession, qui avait une leucémie, qui s’est compliquée en lymphome.

Gaëlle Caplat: Moi je travaille dans le domaine pharmaceutique, j’ai fait, donc, un diplôme d’immunothérapie, donc forcément, ces pathologies, je savais les thérapies qu’on y mettait en face. Ça, c’était mon domaine d’expertise. Et quand elle m’a demandé ça, je me suis sentie, forcément, honorée quelque part, parce que c’est qu’elle avait confiance en moi, mais très effrayée de ne pas avoir l’adhésion de mon papa et de mes deux sœurs aînées. Parce que je suis la petite dernière d’une fratrie, d’une fratrie de trois. Et puis finalement, dans ce travail là, et bien je me suis rendu compte que si elle m’avait demandé ça, c’est parce que moi j’étais capable de comprendre ce qui se passait, physiologiquement, dans son corps et que j’étais capable de l’expliquer avec des mots simples à ma famille. Et donc à sa famille. Et je pense que là dessus, je me suis dit : « Wow, quelle confiance ! Et pourquoi t’as pas confiance en toi, alors que tu es capable de porter tout ça en fait ? ». Et là, ben c’est ça qui, je pense m’a permis de m’ouvrir comme une fleur, quoi. Voilà. C’est vraiment ça. Cet épanouissement de dire : « Ok, en fait c’est une partie de ta profession que tu appliques à ton côté perso ».

Alexandre Willocquet: Perso, oui, tout à fait.

Gaëlle Caplat: Et en fait, si tu es capable de le faire avec ta famille, tu es capable finalement de le faire avec n’importe qui, quoi?

Alexandre Willocquet: Oui, oui, bien sûr !

Gaëlle Caplat: Et voilà !

Alexandre Willocquet: Ok. Donc en gros, si je comprends bien, tu as travaillé sur toi-même sans forcément le vouloir, mais c’est du développement personnel, c’est de la connaissance de soi, d’une certaine façon. Et tu l’as fait, à la base, plutôt pour des raisons, que tu viens d’expliquer, persos, mais ça a eu des conséquences, peut-être inattendues, mais ça t’a confortée, en tous cas, dans ton changement en te donnant davantage confiance en toi, c’est ça ?

Gaëlle Caplat: Exactement. Et en fait, ça m’a surtout donné envie de continuer derrière. J’ai poursuivi le développement personnel !

13’30 : Les obstacles qui l’auraient empêchée de changer d’environnement

Alexandre Willocquet: D’accord, ok. Super ! Ok, ben ça c’est clair. Je te remercie pour ces explications. Alors, pareil : avant même le changement (donc là on a parlé de la façon dont tu avais pu te préparer), quels obstacles auraient pu t’empêcher, éventuellement, de prendre cette décision ? Même si, à l’arrivée, on sait que tu as décidé de changer. Mais qu’est-ce qui aurait pu te bloquer ? Et est-ce que ces obstacles là, finalement, tu les as vraiment rencontrés ? Ou bien est-ce que c’était simplement du fantasme, entre guillemets ?

Gaëlle Caplat: Alors, ma plus grosse croyance limitante, c’était l’adhésion de ma famille.

Alexandre Willocquet: Ok !

Gaëlle Caplat: Parce que moi, sans eux, je pense que j’aurais jamais sauté le pas. Et mes amis. Je suis très, très proche de mes amis. Très proche… Donc quand je parle de ma famille, je parle de mon mari et de mes enfants. Quand je parle de mes amis, c’est une extension de ma famille. C’est des gens que je voyais tout le temps, qui habitaient à côté de chez moi et c’est vrai que je redoutais beaucoup leurs critiques.

Alexandre Willocquet: Leur réaction à ta volonté de changer, oui.

Gaëlle Caplat: Et finalement, mon mari, ça a été, vraiment, quelque chose de très sain. Parce que quand je lui ai dit : « ben voilà, j’ai été abordée par un chasseur de têtes, pour un poste, mais en Alsace… ». À l’époque, on était picard, donc au dessus de Paris. Ca nous faisait changer de 600 kilomètres. Sachant que moi, ma famille, donc mes parents, mes sœurs sont dans le sud-ouest, donc bon, ça engendrait beaucoup de choses.

Alexandre Willocquet: Ca ne te rapprochait pas vraiment, oui…

Gaëlle Caplat: (Rires) Et puis finalement, mon mari m’a dit : « écoute, de toutes façons, c’est là où on verra nos vrais amis. Nos familles respectives, bon, on avait déjà 600 kilomètres, moi avec ma famille, donc bon ben on passait de 600 à 1200, ok, mais, pourquoi pas… On les voyait déjà pas tous les quatre matins, donc voilà. Et puis ma belle-famille qui est picarde, enfin qui est toujours établie en Picardie, on les voyait pas non plus beaucoup, beaucoup. Et puis finalement il m’a dit : « Ecoute, on y va ! ». Donc son adhésion, c’est vrai que cela a été hyper important.

Alexandre Willocquet: Oui, bien sûr !

Gaëlle Caplat: Après, quand on en a parlé à mes parents, la réaction de ma maman, ça a été tout de suite : « fais pas fonction de nous, c’est ta vie, c’est toi. Réfléchis à toi et à ton futur. Dans tous les cas, on ne sera pas toujours là ». Donc là, je la connaissais suffisamment pour savoir, de toutes façons, tout l’engagement qu’il y avait derrière ses paroles. Donc ça m’a portée, vraiment, vers cette décision de « on part ». Mon mari n’étant pas famille, de son côté, qu’importe ce qui allait être dit, finalement, ce n’était pas ça qui allait peser dans la balance. Et puis, du côté de nos amis, ils nous ont dit : « ça changera rien ». Et le fait est que ça n’a rien changé. Mais strictement rien changé à nos échanges. D’un point de vue professionnel, ben forcément, j’avais des grosses craintes de ne pas être à la hauteur.

Alexandre Willocquet: Oui. Oui, ben tu parlais du syndrome de l’imposteur, par exemple, tout à l’heure. Oui.

Gaëlle Caplat: Exactement ! Et finalement, ben je dirais que je me suis mis une pression positive ou négative, on le vit tous différemment, mais en tous cas, je me suis dit : »de toutes façons, c’est eux qui sont venus me chercher ». Donc si je fais pas l’affaire, eh ben je sais que de l’autre côté, j’avais toujours possibilité de retourner dans mon ancienne entreprise. Et le hasard a voulu qu’en plus, je suis rentré dans ma nouvelle entreprise le 20 mai 2019. Et j’ai validé ma VAE le 21 mai 2019 !

Alexandre Willocquet: OK, oui. Sens du timing, là, oui !

Gaëlle Caplat: Donc je suis partie en Alsace. Je suis revenue à Paris. J’ai soutenu ma VAE en obtenant une mention Très Bien. Devant un jury composé, notamment, du président, à cette époque là, de Cluny / La Sorbonne. Donc j’étais très, très fière de moi et je pense que ça m’a donné un élan, vraiment, pour démarrer sur ce poste avec les meilleures clés en main !

Alexandre Willocquet: Ok, oui, ça parait évident ! Ben oui, quand on se pose des questions sur ses capacités, sa confiance en soi et qu’on rencontre un succès comme ça, ça peut effectivement – et ça doit – propulser. Ok. Donc intéressant, parce qu’effectivement tu disais finalement dans voilà, il y a des obstacles que j’avais imaginés. C’est vrai que l’entourage, la façon dont ça va être accueilli, l’entourage proche, c’est souvent un frein et à raison, hein ! Parce que c’est vrai que si on n’est pas dans ta situation, si on a des personnes qui adhèrent pas au projet, c’est compliqué, il faut pas se le cacher. Mais donc là en l’occurrence, tu avais cette crainte là, mais ça, ça s’est pas réalisé. Et sur la partie, ben tu avais parlé déjà un petit peu du syndrome de l’imposteur, mais en termes de compétences, finalement, j’anticipe pas sur la suite, mais ça a été finalement une façon plutôt de te conforter, je pense, finalement ce changement là, dans tes capacités, donc c’est pas ça qui devait t’empêcher de bouger !

19’25 : Les difficultés rencontrées par Gaëlle

Alexandre Willocquet : Alors maintenant, de façon un peu différente : là, on a parlé de ce que tu avais anticipé. Maintenant, au contraire, est-ce qu’il y a des difficultés que tu as rencontrées, une fois le changement fait ? Quelles difficultés inattendues tu as pu éventuellement rencontrer et comment tu les as gérées ?

Gaëlle Caplat: Alors, eh bien, typiquement, ça a été la culture de l’entreprise. J’ai grandi et je me suis développée dans une entreprise qui, pour moi, avait des valeurs très familiales, très proches, finalement, de mes valeurs fondamentales. Et dans lesquelles j’ai pu grandir et m’épanouir. Et c’était une entreprise française et je suis atterri dans une entreprise suisse avec des valeurs très, très drivées par la finance.

Alexandre Willocquet: Ok.

Gaëlle Caplat: Travaillant dans le monde pharmaceutique, ce qui m’importait pour moi, ce qui m’importe toujours, c’est le patient. Et je me retrouvais face à des gens qui me parlaient de millions d’euros plutôt que de la santé des gens. Donc ça a été compliqué pour moi d’appréhender ce changement de culture d’entreprise. Et très peu de temps après que je sois rentré dans cette nouvelle entreprise, j’ai changé de direction de site.

Alexandre Willocquet: D’accord !

Gaëlle Caplat: Le directeur de site qui était en place provenait de la même entreprise que moi. Et donc j’ai déjeuné avec lui juste avant qu’il s’en aille et je lui ai demandé, voilà, quelles étaient aussi ses motivations à quitter ce site. Parce que moi ça faisait pas longtemps que j’arrivais, je cherchais encore un peu mes marques. Et donc j’avais besoin, je pense, de son feedback à ce niveau là. Et il m’a dit, outre, voilà, la volonté de se rapprocher de sa femme qu’il avait laissée du côté de Lyon (donc forcément, Lyon – Alsace, c’était un peu compliqué), il voulait aussi retrouver des valeurs d’entreprise différentes. Et là je me suis dit ouah, en fait c’est un vrai obstacle, il ne faut pas négliger ce côté valeurs. On a tous des drivers et les identifier, ça nous aide aussi à faire nos choix.

Alexandre Willocquet: Oui, tout à fait !

Gaëlle Caplat: Donc en fait, je me suis demandé si c’était spécifique à l’entreprise ou au site en particulier sur lequel j’étais.

Alexandre Willocquet: Bonne question, oui !

Gaëlle Caplat: Je me suis dit : « peut-être que c’est une mauvaise interprétation de ma part ». Et c’était le cas ! Donc j’ai rencontré des gens qui étaient sur d’autres sites de mon entreprise, j’ai beaucoup échangé avec eux et puis j’ai décidé de me lancer dans un autre changement, afin de contourner, finalement, ces nouvelles difficultés qui étaient face à moi et auxquelles j’avais absolument pas pensé.

Alexandre Willocquet: D’accord, ok ! Donc intéressant. Alors d’abord, je pense que ton retour est intéressant parce que clairement, la culture d’entreprise, en fait on sous estime souvent l’importance que ça peut avoir, parce que ce n’est pas des sujets dont on parle tous les jours. Et tu as des entreprises qui mettent clairement en avant, alors je ne parle pas que des posters sur les murs, mais qui vivent vraiment leurs valeurs. Tu en a d’autres, c’est plus discret. Mais finalement, qu’on s’en rende compte ou non, je pense que c’est quand même une composante qui existe partout et qui et qui est importante. Et ce que tu disais, ce qui est intéressant, c’est que dans ton cas en plus, la société que tu quittais comme la nouvelle société, ce sont deux grosses sociétés, dans ton cas. Parce que des fois, c’est vrai que quand on passe d’un grand groupe à une start-up, évidemment l’environnement, par exemple, peut être complètement différent. Là, on parle de deux grands groupes pharmaceutiques, mais un tu ressens une vraie différence dans la culture de l’entreprise, donc ça déjà, c’est sûr que c’est quelque chose d’intéressant et c’est vrai qu’il faut y penser. Et ce qui est intéressant, c’est ce que tu dis, c’est te poser la question effectivement de savoir si c’était vraiment sur l’ensemble de la société ou plutôt local. Et là, je pense que la façon dont tu l’as géré, donc en particulier en mettant en œuvre finalement un réseau qu’en plus, tu n’avais peut-être pas forcément, là avec les collègues des autres sites ? Mais aller chercher le renseignement auprès d’autres sites, finalement, j’imagine que tu aurais pu, à la limite, te dire finalement j’ai raté quelque chose, je fais marche arrière, c’est pas fait pour moi. Et là, en fait, tu t’es rendu compte que tu n’avais pas à quitter cette nouvelle société, mais qu’il y avait, par contre, quelque chose à mettre en œuvre et un nouveau changement pour contourner cette difficulté.

Gaëlle Caplat: Effectivement et je ne regrette pas, parce que du coup on a effectué un nouveau changement en août 2021.

Alexandre Willocquet: Ok.

Gaëlle Caplat: Donc deux ans et demi après notre premier gros changement. Et puis finalement on se rend compte que le deuxième changement est plus simple que le premier et je pense qu’il y en aura un troisième qui sera plus simple que le deuxième.

Alexandre Willocquet: D’accord ! Ok.

Gaëlle Caplat: Et je pense que c’est cette croyance de dire « c’est pas fait pour moi, je ne suis pas à la hauteur » qu’il faut dépasser une première fois pour se rassurer soi-même et se dire « mais en fait c’est réalisable et et on en est tous capable ». Après il faut prendre cette décision de dire « j’y vais ». Voilà, donc ça c’est vrai que c’est la plus grosse difficulté. Mais aujourd’hui, pour donc avoir changé et avoir un nouveau changement dans les prochaines semaines, ben je regrette pas. Je gagne en compétences comme jamais et je comprends vraiment la nouvelle dynamique, aussi je pense, des nouveaux cadres, parce que je ne suis pas très vieille, mais je pense qu’il y avait une croyance de nos anciens de dire : « tu commences dans une grosse entreprise, tu as un CDI, restes-y ! ».

Alexandre Willocquet: Ben oui… Surtout en France. Oui, clairement oui !

Gaëlle Caplat: Voilà. Et en fait, j’entendais autour de moi des cadres plus jeunes qui disaient : « ah non, non non, trois ans, quatre ans dans une entreprise c’est bien, après faut changer ».

Alexandre Willocquet: Oui.

Gaëlle Caplat: « Faut se développer ». Mais moi j’étais vraiment à 1000 lieues de ça. Et d’ailleurs je crois que quand je l’ai dit à mon père, mon père il m’a dit t’es sûre ? CDI, grosse entreprise, lui qui avait fait 42 ans chez L’Oréal, pour donner le cadre dans lequel moi j’ai évolué. Bon bah c’est sûr qu’il y avait de quoi faire réfléchir aussi. Et finalement, je pense que c’est ça qui nous fait grandir et qui nous fait nous développer aussi. C’est les changements.

26’29 : Gaëlle se sent-elle plus apte au changement ?

Alexandre Willocquet: Ok. Alors intéressant, parce que je voulais te poser deux questions, je pense que, pour le coup, tu y as déjà répondu ! La première c’était : » si c’était à refaire, est-ce que tu prendrais la même décision ? ». Et là je parle de ton premier changement.

Gaëlle Caplat: A 100% !

Alexandre Willocquet: Donc pas de regrets, c’est ce que j’ai compris. Et la seconde, tu y a encore plus répondu, je pense, c’est : « est-ce que tu te sens plus apte aujourd’hui à t’engager dans un nouveau changement dans ta vie professionnelle à l’avenir ? ». Et à travers tes réponses, je comprends que oui. En fait, c’est un peu comme monter à vélo la première fois. Une fois que tu sais comment faire, c’est plus facile d’envisager d’y retourner quoi, quelque part.

Gaëlle Caplat: Exactement ! Exactement et ça me permet aussi, moi, de découvrir plein de nouveaux horizons, puisque j’ai grandi dans une sphère, un axe, on va dire, un type de service finalement, de la Pharma. Et puis je me développe au fur et à mesure, en passant par des étapes auxquelles j’avais vraiment pas pensé. En fait, au début de ma carrière, j’étais très opérationnelle, très : « Non, non, on va rester dans ce secteur là. Je maîtrise, je sais bien ». Alors qu’en fait, aujourd’hui, j’ai vraiment l’envie de me développer dans des axes que je connais beaucoup moins bien ! Mais finalement, pour me rajouter des cartes à mon panel de compétences. Et aujourd’hui, j’ai vu un post sur LinkedIn qui était « le recrutement sans cv ». Et bien aujourd’hui honnêtement, je serais dans cette dynamique là, de dire : « est-ce que des lignes sur un CV c’est important, ou est-ce que les compétences et les valeurs des gens, c’est pas ce qui fait fonctionner la personne au quotidien ? ». Bah voilà, moi je suis plutôt dans cette dynamique là aujourd’hui.

Alexandre Willocquet: Ok, oui, intéressant. Non, mais je pense que tu as tout à fait raison. Il faut sortir, c’est un peu ce qu’on disait tout à l’heure, sortir de sa zone de confort. C’est le premier pas, quelque part, qui coûte, mais en fait c’est probablement l’une des seules façons pour vraiment développer de nouvelles compétences et c’est indispensable je pense. Bon, ça dépend de la personnalité de chacun, mais je pense que c’est indispensable, même quand on envisage pas forcément de changer de job. Parce que des carrières de toute une vie dans la même boite, c’est de plus en plus rare. Mais il y a des personnes à qui ça convient bien et pourquoi pas ? Je veux dire, il n’y a pas de souci majeur. Par contre, même quand tu restes dans la même boite, je pense qu’on a tous plus ou moins envie d’apprendre de nouvelles choses. Et pour ça, il faut être capable de sortir un petit peu des sentiers battus. Et a fortiori pour ceux qui veulent, pour le coup, changer de boite, voir vraiment de nouveaux horizons : là c’est vrai que, voilà, le changement il est plus important et donc c’est plus déstabilisant. Mais je suis persuadé qu’après oui, c’est comme ça que tu développes des compétences, c’est comme tu dis. Après ce que tu mets en avant, plus que tes diplômes ou ta VAE, tu vas mettre en avant les changements que tu as réalisés, les compétences que tu as développées concrètement. Et ça c’est certain.

Gaëlle Caplat: Oui. C’est vrai que la VAE, c’était important pour moi, juste pour avoir, malheureusement, l’étiquette nécessaire en France. Dans d’autres pays, c’est pas le cas.

Alexandre Willocquet: C’est ça.

Gaëlle Caplat: Mais en France, je savais que sans cette étiquette là, j’aurais pas pu faire valoir, en tous cas, un certain niveau professionnel dans d’autres entreprises.

Alexandre Willocquet: Oui, oui ! Non mais je pense que tu as tout à fait raison. Parce qu’effectivement le recrutement sans CV, on en parle beaucoup, mais ce n’est pas encore une réalité. C’est compliqué à mettre en œuvre on va dire. Donc on reste quand même avec les étiquettes pour un certain temps.

Gaëlle Caplat: C’est ça !

30’03 : La plus mauvaise raison pour ne pas changer d’environnement

Alexandre Willocquet: OK ! Autre question que je voulais te poser, alors question un peu hétéroclite, mais : quelle est la plus mauvaise raison que tu pourrais donner à quelqu’un pour ne pas oser changer de vie ? Parce qu’on a dit, bon, c’est enrichissant, et cetera. Maintenant, il y a plein de personnes qui sont bloquées par des obstacles. On a évoqué des obstacles qui, dans ton cas, ne s’étaient pas concrétisés et tant mieux. Maintenant voilà, d’après toi, avec l’expérience que tu as aujourd’hui, est-ce qu’il y a une raison qui peut faire qu’on se lance pas et qui pour toi est vraiment la plus mauvaise d’entre toutes ?

Gaëlle Caplat: Et ben moi j’aurais dit : le prétexte des enfants.

Alexandre Willocquet: D’accord, intéressant, oui. Tu peux développer un peu ?

Gaëlle Caplat: « On ne va pas changer les enfants des écoles, ça va les perturber les pauvres ». Mes enfants, ce sont ceux qui savent s’adapter le mieux, je pense, de tous les enfants que je connais autour de nous.

Alexandre Willocquet: Oui. Non mais, bien sûr ! Bah c’est pareil, oui.

Gaëlle Caplat: Ils ont maintenant cette faculté d’adaptation, de création de liens sociaux avec les copains d’école, qui est formidable ! Ils ont la chance d’avoir des copains aux quatre coins de la France ! Parce que, donc, on a fait la Picardie, on était en Alsace, aujourd’hui, on est en Eure et Loire et demain je ne sais pas ce qui se passera. Mais je sais que, si on leur pose la question : « est-ce qu’on redéménage ? », ils nous disent oui tout de suite.

Alexandre Willocquet: D’accord. El le premier ?

Gaëlle Caplat: Alors qu’effectivement, initialement, ça a été très difficile pour eux. Mais je pense que c’est aussi à nous, parents, de leur montrer que, ben nous on y arrive. C’est pas parce qu’on s’en va que tous les liens sont perdus. Ma fille, qui aujourd’hui donc a onze ans et demi, quand on a fait le premier changement donc elle en avait sept et demi, ben finalement elle est toujours avec sa meilleure amie de Picardie. Elles passent des vacances ensemble, on fait toujours en sorte de garder le lien, elle se « Whatsappent », etc. Donc en fait, vraiment, pour moi, c’est ça. « On ne peut pas faire vivre ça à nos enfants ! ». Ben si, au contraire. C’est une énorme chance pour eux, il faut qu’ils le vivent pour se rendre compte de la chance et des éléments que ça va leur apporter pour plus tard.

Alexandre Willocquet: Alors c’est intéressant, parce que tu as raison : c’est souvent un frein qu’ont les parents. Et on peut le comprendre de prime abord. Mais je pense que tu as tout à fait raison. Enfin quelque part, les enfants, ils se basent aussi sur l’expérience qu’on va leur donner. Donc si nous, on n’ose pas bouger, on n’ose pas changer et qu’on reproduit ça sur nos enfants, ils auront eux-mêmes probablement du mal à l’avenir. Alors qu’au contraire, en leur montrant, assez jeunes, que changer d’environnement ce n’est pas la fin du monde et que ça ouvre de nouvelles opportunités… Et puis il faut reconnaître qu’aujourd’hui, comme tu le disais, avec les moyens de communication qu’on a aujourd’hui, c’est moins « traumatisant ». Les gamins, il y a 20 ans ou 30 ans, c’est vrai que quand tu quittais un environnement, c’était plus difficile de garder le contact. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, c’est beaucoup plus simple. Enfin non, c’est intéressant.

33’18 : Le conseil que Gaëlle aurait aimé recevoir

Alexandre Willocquet: Et alors, autre question que je voulais te poser : finalement, donc toi tu as changé, tu m’as dit, en 2019, ton premier changement. Si on se projette un peu avant ça, par exemple cinq ans en arrière, avec du recul, quel est le conseil que tu aurais aimé qu’on te donne il y a cinq ans ?

Gaëlle Caplat: Il y a cinq ans, je pense que j’aurais aimé qu’on me conseille de quitter mon entreprise déjà à l’époque. (rires)

Alexandre Willocquet: Ok, oui.

Gaëlle Caplat: Pour justement me développer et ne pas avoir cette peur infondée de : « je quitte un environnement dans lequel je me complaisais » et je pense que j’aurais évolué plus rapidement.

34’03 : Ce qui la fait se lever le matin

Alexandre Willocquet: Ok, oui, je comprends. Je comprends tout à fait. Et alors, aujourd’hui, et après tous ces changements, et même si on a compris que c’était peut-être pas le dernier… et je pense que ce ne sera pas le dernier, de toutes façons, il te reste quand même pas mal d’années pro à mener ! Aujourd’hui, qu’est-ce qui te fait te lever le matin, pour aller bosser ?

Gaëlle Caplat: C’est la passion que j’ai pour mon travail. C’est vrai que je suis passionnée par ce que je fais. J’adore me lever en me disant que j’apporte une pierre à l’édifice pour la guérison potentielle d’une personne. Aujourd’hui, je travaille dans un domaine très très particulier de la pharma, puisque puisque je suis en en Cell & gene therapy. Et donc, dès l’instant où on traite un lot, finalement, pour nous, c’est une vie. Parce qu’on traite patient à patient. Donc dès l’instant où on reçoit du sang d’un patient, et ben on fait partie de leur dernière thérapie. Généralement, c’est qu’ils ont déjà eu quatre ou cinq lignes thérapeutiques, donc malheureusement sans guérison. On leur propose la nôtre. On sait aujourd’hui qu’on a une thérapie qui est très efficace, dès lors où le patient la reçoit au bon moment et qu’il est lui-même dans un état physiologique qui le permet. Et ça fonctionne. Donc ça, c’est une vraie motivation pour moi au quotidien.

Alexandre Willocquet: Oui, d’accord. Donc là, on sent, comme tu dis « passion » et puis on sent derrière, enfin ce qui alimente cette passion, c’est un vrai sentiment d’utilité ! Une vraie importance, parce que tu vois un impact direct de ce que tu fais. Et pareil, si on se projette il y a cinq ans ou avant 2019, la situation était différente par rapport à ça ? Enfin, tu avais le même sentiment pour aller au boulot où c’était différent ?

Gaëlle Caplat: Alors c’était différent, parce que j’avais cette motivation et cette passion pour le travail. Ça ça n’a pas changé. Mais ce qui change, c’est quand même qu’à l’époque, je faisais 1h et demie aller de trajet en transports en commun.

Alexandre Willocquet: Ok.

Gaëlle Caplat: Qu’aujourd’hui je n’ai plus. Donc ça aussi, ça a clairement joué dans la balance de notre changement. C’est la qualité de vie au quotidien pour moi.

Alexandre Willocquet: C’était plus compliqué. Bon ok, d’accord. Non, non. Bah tant mieux. De toutes façons, je pense qu’il y a toujours des aléas quand on change. Et tu l’as dit à un moment, il ne faut pas idéaliser. Moi c’est absolument pas non plus mon intention. Ce n’est pas facile, il peut y avoir des mauvaises surprises… Mais j’ai quand même très peu d’exemples en tête de personnes qui aient osé changer et qui l’aients regretté, tu vois, typiquement. Je veux dire, des fois c’est pas parfait, c’est pas exactement ce qu’on s’imaginait. Tu vois, tu l’as expliqué : tu as rencontré des difficultés, eh ben, on rebondit. Et moi j’ai tendance à penser qu’à chaque fois, finalement, tu vois, on arrive à faire au moins des petites améliorations incrémentales. Et donc, même si c’est pas parfait, en plus on a cette expérience, on sait qu’on peut le refaire et à chaque fois finalement… si on a beaucoup de chance, du premier coup on tombe sur quelque chose qui nous comble parfaitement et c’est top ! Mais même si ce n’est pas le cas, à partir du moment où on arrive à améliorer des petites choses, que ce soit dans la qualité de vie, que ce soit dans l’intérêt qu’on porte au boulot, je suis persuadé que de proche en proche, tu vois, on se rapproche de la situation optimale pour nous et elle est différente pour chacun et heureusement. Mais oui, c’est top de te l’entendre dire. Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui aimeraient être dans ton cas, à vrai dire de se lever comme ça, avec cette motivation et ce sens d’importance de son boulot. C’est top !

37’45 : La citation préférée de Gaëlle Caplat

Alexandre Willocquet: Eh bien écoute, on va arriver à la fin de cette entrevue. Je te remercie. J’avais juste une dernière question à te poser, que j’aime bien poser, c’est : est-ce que tu as une citation préférée ?

Gaëlle Caplat: Oui, j’en ai une et c’est un de mes anciens chefs, d’ailleurs, qui me l’avait dit. Et je suis complètement d’accord avec lui. Donc : « nous ne sommes pas responsables de la tête que l’on a, mais nous sommes responsables de la tête que l’on fait ».

Alexandre Willocquet: D’accord, je la connaissais pas celle-là, elle est pas mal ! Oui, tout à fait. Non, non, mais ça me plait bien. Ok.

Gaëlle Caplat: Voilà. Et c’est vrai que j’ai tendance à avoir un visage assez transparent. On arrive à lire mes émotions. Donc forcément, si on me voit triste, c’est que vraiment il y a quelque chose. Et moi, il me l’avait dit à ce moment là, parce qu’il m’avait dit : « voilà, malgré toutes les épreuves, malgré tout ce qui peut se passer, t’es toujours souriante et on sent que tu aimes ce que tu fais et et c’est top ». Donc moi j’espère, en tout cas, que chacun s’y retrouvera là dedans et apportera les changements nécessaires pour que la tête qu’ils aient soit le reflet de leur volonté et de leurs sentiments. Voilà.

Alexandre Willocquet: C’est top. Eh bien écoute, ça me va bien ! Merci beaucoup, je la noterai, ça enrichira mes citations. Merci pour cet entretien, c’était très intéressant. J’espère que ça intéressera les personnes qui regarderont cette vidéo. Eh bien écoute, plein de bonnes choses pour la suite ! Je te propose éventuellement, qui sait, d’ici un an, deux ans, on refera peut-être une vidéo pour parler de tes prochains changements, si il y a des choses intéressantes à ajouter.

Gaëlle Caplat: Ben oui !

Alexandre Willocquet: Bravo pour ton parcours, moi je pense que c’est vraiment inspirant. Si je devais résumer, je dirais qu’on est vraiment toujours gagnant à prendre le risque de changer, de bouleverser un peu ses habitudes, sa vie familiale. Mais je pense que quand ça permet de s’améliorer, comme c’est ton cas, sur des aspects qualité de vie, motivation, aller au boulot, etc. Ben je pense que le changement, il est forcément bénéfique. Et c’est ce que je souhaite à toutes les personnes qui nous regardent. Et j’espère que ton témoignage pourra les inspirer à faire le grand saut et à se faire confiance. Parce que ça aussi tu l’as dit, c’est important : on a souvent tendance à pas avoir suffisamment confiance en ses capacités, en ses qualités. Là, ton parcours montre que, voilà, il faut davantage se faire confiance et que ça peut très, très bien se passer ! Merci beaucoup Gaëlle, à bientôt peut-être pour d’autres partages d’expérience. Merci !

Gaëlle Caplat: Au revoir à tous ! Merci.

40’10 : Sois l’invité de la prochaine interview « Inspirons-nous ! » !

Alexandre Willocquet: Voilà, cet entretien est maintenant terminé. J’espère qu’il t’a plu. J’espère qu’il te sera utile et qu’il t’a inspiré. Et si tu penses, toi-même, avoir une expérience intéressante à partager concernant un changement de vie réussi, comme Gaëlle, ou bien même un changement de vie qui ne s’est tout simplement pas passé comme prévu, dans lequel tu as rencontré des évènements inattendus ou même un changement que tu n’as pas déclenché pour différentes raisons et que tu souhaites partager ton expérience avec les autres, je pense que c’est un format qui peut être intéressant pour toi et je serais en tout cas ravi d’avoir l’occasion de t’interviewer de la même manière que Gaëlle. Donc ce que je te propose, si ça t’a plu, n’hésite pas à liker sous la vidéo et si tu souhaites, pourquoi pas donc, partager ton expérience dans un entretien avec le même format, je te propose tout simplement de prendre contact avec moi. Envoie moi un petit message et on échangera ensemble pour voir comment on peut éventuellement réaliser ce même type d’entretien pour que tu puisses, à ton tour, inspirer d’autres personnes à changer de vie. Je te remercie pour ton attention et je te dis « à très vite » pour un autre entretien « Inspirons-nous ! ».

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