Podcast: Play in new window | Download (Duration: 25:28 — 35.0MB)
Abonne toi gratuitement au podcast : Email | RSS | Plus d'options
Qui n’a jamais pensé, à un moment de sa carrière, qu’il était temps de se renouveler ? Et alors envisagé de changer d’employeur ?
Il est de plus en plus rare de ne connaître qu’un seul employeur dans sa vie professionnelle.
Et quand tu es cadre, les recruteurs ont d’ailleurs alors tendance à se poser des questions sur ton « adaptabilité »…
Un peu comme pour Léo Messi avant qu’il ne finisse par quitter le FC Barcelone ! 😂
De quoi sérieusement t’inciter à changer de métier ou à partir à la concurrence.
Mais comment bien préparer un changement de vie professionnelle ?
En effet, rejoindre une nouvelle entreprise peut être une solution enthousiasmante… à condition de bien avoir identifié les raisons qui te poussent à vouloir changer.
Dans cet entretien, Simon D. t’explique ainsi pourquoi il a décidé de revenir chez son employeur précédent 2 ans seulement après l’avoir quitté !
Sommaire ➡️
- Changer d’employeur et revenir 2 ans plus tard
- Transcription texte intégrale de l’interview
- 01’30 : Le parcours de Simon, 13 ans sur le même site
- 03’46 : Les raisons qui poussent Simon à changer d’employeur
- 05’24 : Comment Simon a préparé son premier changement de vie professionnelle
- 07’39 : Les obstacles au changement redoutés
- 09’19 : Les difficultés inattendues rencontrées
- 10’52 : Les raisons d’un retour au bercail
- 14’23 : Le conseil que Simon aurait aimé recevoir avant de changer d’employeur
- 15’05 : Si c’était à refaire ?
- 17’31 : Simon se sent-il mieux armé pour un nouveau changement ?
- 18’55 : La plus mauvaise raison pour ne pas changer selon Simon
- 20’46 : Ce qui lui donne envie de se lever le matin
- 21’48 : La citation préférée de Simon (ou pas !)
- 24’10 : Sois l’invité de la prochaine interview « Inspirons-nous ! » !
Changer d’employeur et revenir 2 ans plus tard
Après 13 ans passés chez son premier employeur, sur le même site, Simon, ingénieur chimiste dans l’industrie, décide de rejoindre une entreprise concurrente.
Ce n’est pas une fin en soi. Mais il a le sentiment d’avoir fait le tour de son poste. Et c’est l’occasion de déménager dans la région bordelaise, une destination qui convient à son épouse.
Alors il part sur une opportunité, sans forcément davantage valider, à l’époque, son projet professionnel.
Durant 2 ans, il découvre donc une nouvelle entreprise, une nouvelle culture, de nouvelles relations de travail.
Mais il réalise que le contenu de son poste reste très proche de celui qu’il a quitté. Et qu‘il ne se renouvelle donc pas autant qu’il l’aurait souhaité…
Alors, lorsque son ancien employeur, chez qui il a laissé un très bon souvenir, le recontacte pour lui proposer une nouvelle mission dans un contexte très différent, il décide de retourner dans son entreprise précédente.
Dans ce nouvel entretien sur la reconversion professionnelle « Inspirons-nous ! », du podcast 11 Mois pour Changer de Vie, nous abordons ensemble les leçons qu’il a retirées de cette expérience.
Qu’il ne regrette, au passage, absolument pas. A juste titre !
Si tu es dans une situation similaire à celle de Simon et que tu envisages de changer d’employeur, son témoignage va t’intéresser !
Car il va te permettre de prendre du recul et de te poser les bonnes questions pour préparer au mieux ta transition professionnelle.
Transcription texte intégrale de l’interview
Alexandre Willocquet: Comment bien préparer un changement de vie professionnelle ? Dans cet entretien, je reçois Simon qui va nous expliquer pourquoi il a décidé de quitter son employeur après treize ans passés sur le même site. Mais surtout pourquoi il a décidé de revenir deux ans plus tard chez le même employeur. Alors si tu te trouves toi-même à un moment de ta carrière où tu envisages de changer de vie professionnelle, de changer d’employeur, eh bien, cet entretien avec Simon va t’intéresser. Car nous parlons de sujets comme les difficultés inattendues qu’il a rencontrées, comment il y a fait face. Mais surtout, il va nous expliquer comment il s’y prendrait aujourd’hui s’il devait prendre une décision équivalente. Donc plein de sujets qui vont te concerner très directement et qui vont t’inspirer. On se retrouve juste après ça.
01’30 : Le parcours de Simon, 13 ans sur le même site
Alexandre Willocquet: Bonjour Simon.
Simon D.: Bonjour Alexandre.
Alexandre Willocquet: Ecoute, merci beaucoup d’avoir répondu à mon invitation pour cet entretien. Je pense que tu as un parcours dans les mois qui se sont écoulés, là récemment, assez intéressant, qui je pense, peut apporter pas mal à des personnes qui se trouveraient dans une situation similaire à la tienne. Et c’est pour ça que je t’ai proposé de participer à cet entretien. Donc d’abord, eh bien écoute, la première question que je voulais te poser, c’est peut-être de te présenter, d’expliquer un petit peu ton parcours. Mais alors la mission, si tu l’acceptes, c’est de réussir à le faire en deux minutes top chrono !
Simon D.: Ok, ça marche, mission acceptée. Merci Alexandre de me donner cette opportunité. Donc effectivement, je m’appelle Simon, j’ai 40 ans, je suis marié, père de deux enfants, cinq et douze ans. Voilà, ça, c’était pour le côté perso. Ma formation initiale, c’est ingénieur chimiste. J’ai rapidement été attiré par l’industrie et l’univers de la production et en fait dans la continuité de mes stages ingénieur, donc j’ai intégré en 2006 un site de production de principes actifs pharmaceutiques en tant qu’adjoint responsable d’atelier. J’ai évolué sur ce site pendant treize ans, essentiellement en production, jusqu’à avoir la responsabilité de l’ensemble de la production sur le site. Et j’ai fait aussi deux ans entre temps en gestion de projet. Et j’ai fait le choix en 2019 de démissionner pour intégrer, toujours dans l’industrie pharmaceutique, un site plus petit et moi j’avais l’opportunité d’élargir un peu mon domaine de compétences puisque j’ai encadré la production mais aussi la maintenance et la supply chain. Moi, j’étais intéressé par la découverte de ces environnements et ces missions un peu différentes. Et dans ce projet là, il y avait aussi un projet familial, je dirais, puisqu’on a changé de région. Initialement j’étais en Auvergne et on a rejoint la région bordelaise. Et cette aventure n’a duré que deux ans puisqu’en 2021, je suis revenu un peu aux sources parce que j’ai recontacté par l’entreprise que j’avais quittée en 2019 pour reprendre un poste dans un projet d’entreprise qui était différent, avec un projet de création d’une entité indépendante, donc un projet vraiment spécifique et je pense assez unique, qui était assez unique dans notre carrière. Et j’avais aussi l’opportunité de découvrir un autre métier puisque je suis passé sur l’aspect plus business / stratégies marketing. Donc c’était intéressant parce que dans la continuité de ce que j’avais fait avant, sur des produits que je connaissais et par contre, je découvre une autre facette de cette activité-là.
03’46 : Les raisons qui poussent Simon à changer d’employeur
Alexandre Willocquet: Oui, alors intéressant parce que justement, en fait, tu as déjà abordé pas mal de points, mais j’allais te demander finalement ce qui t’avait décidé à quitter ton entreprise puisque tu es resté assez longtemps dans ta première entreprise. En fait, si je retiens bien ce que tu expliquais, il y avait à la fois une notion un peu d’élargir ta palette, tes compétences, voir des choses un peu différentes. Il y avait un projet familial, tu évoquais aussi le déménagement. Il y avait d’autres éléments qui t’ont décidé à faire ce changement-là ?
Simon D.: Oui, clairement ! En fait, au bout de treize ans dans la même entreprise et sur le même site (et ça c’était guidé par des choix assez personnels liés à l’activité professionnelle de mon épouse, qui faisait qu’on était un peu coincé dans la région sur cette période-là), au bout de treize ans sur le même site donc, moi j’ai eu l’impression d’être au bout de ce que je pouvais amener, d’avoir des points forts, d’avoir des difficultés et puis de ne plus vraiment progresser et de ne plus apporter autant que ce que je pouvais apporter au départ. Et donc le besoin aussi un peu de renouvellement. Alors, j’aurais pu le chercher dans le même groupe, chercher d’autres métiers, un peu ce que j ai fait en fait deux ans après. Et là, j’ai plutôt pris le choix de partir dans un autre groupe, parce que je voulais aussi découvrir une autre culture, d’autres façons de travailler, découvrir vraiment des environnements différents, puisque j’avais aussi le sentiment d’avoir appris, d’avoir grandi dans un univers et certainement conscient qu’il existe plein d’autres richesses à découvrir ailleurs. J’avais envie de me confronter un peu à d’autres choses sur ce plan-là.
05’24 : Comment Simon a préparé son premier changement de vie professionnelle
Alexandre Willocquet: Ok, très clair, oui. Donc ça fait pas mal de raisons finalement de faire ce changement-là. Et alors est-ce que tu peux nous dire un petit peu comment tu t’es préparé à l’époque, à ce premier changement ? Puisqu’on a compris que tu es parti et puis revenu deux ans après, ce qui est pas si banal, les aller-retours, ça arrive, deux ans après, c’est vrai que c’est assez rare. Mais si on reste peut-être pour l’instant sur le premier changement et la décision de quitter au bout de treize ans ton entreprise, qu’est-ce que tu as mis en place à l’époque pour te dire : « voilà, c’est le bon choix », pour le préparer… Enfin, voilà comment tu as abordé la question ?
Simon D.: Je n’ai pas vraiment l’impression de l’avoir préparé ! En fait, c’est un souhait à un moment, au fur et à mesure une envie de découvrir autre chose qui s’installe, un projet qui prend forme aussi d’un point de vue perso, avec la famille qui se motive aussi et qui trouve un intérêt à changer de région. Et plus au fil des opportunités ou des candidatures, à un moment les choses « s’accélèrent » et puis s’enclenchent les unes après les autres. Et au final, avec le recul et les discussions qu’on a pu avoir, je me rends compte que je n’ai pas vraiment préparé ce changement-là. Ca s’est construit, petit à petit, mais j’ai pas fait d’actions spécifiques pour le préparer. En fait, j’avais eu, un an avant de démissionner, une autre opportunité qui aurait pu se concrétiser aussi. Et voilà, donc ça faisait plus d’un an que j’étais à l’écoute et que je recherchais activement des opportunités, mais avec des contraintes géographiques qui étaient assez précises.
Alexandre Willocquet: D’accord. Donc en fait, si je comprends bien, malgré tout, tu avais fait cette analyse que tu avais envie de voir autre chose, que c’était probablement le bon moment. Et puis il y a un côté un petit peu « opportunité ». Egalement, ce que tu disais, il y avait déjà une première démarche. Ça, c’est assez classique, je dirais : tu vois, une première candidature qui n’a pas abouti, mais qui, quelque part, souvent fait un déclic. Quand on est longtemps dans une boîte, quand on passe pas loin de la quitter, on se dit : « Ah tiens, finalement, ça ne s’est pas fait là, mais quelque part dans ma tête… ». Enfin moi, c’est ce que j’ai constaté : souvent derrière, en fait, on concrétise assez rapidement, lorsqu’il y a une première « tentative ».
07’39 : Les obstacles au changement redoutés
Alexandre Willocquet: D’accord, donc sinon, au delà de ça, ce que tu dis, ça a plus été l’opportunité qui s’est présentée. Maintenant, est-ce-qu’il y a des obstacles qui auraient pu, pour le coup, t’empêcher de partir, de quitter ton entreprise ? Enfin des obstacles que tu craignais, quelque part. Et est-ce-qu’ils se sont concrétisés ou pas?
Simon D.: Euh, il n’y a pas vraiment eu d’obstacles. En fait, les seuls vrais obstacles, c’était plus lié à l’aspect familial, c’est à dire que oui, il y a les régions où c’était clair que moi j’aurais pu y aller, mais ma femme ne voulait pas y aller par exemple. Mais dès le départ, en fait, je dirais, ça faisait une première sélection sur les opportunités. Après d’autres obstacles ? Non, pas vraiment. Non, non.
Alexandre Willocquet: Ok ! Mais tu vois, ça me fait penser quelque part que s’il n’y a pas eu d’obstacles, c’est comme tu viens de le dire, parce que quelque part tu avais, malgré tout, un peu préparé puisqu’il y avait déjà un peu ces filtres qui avaient été mis en place. C’est sûrement ce qui t’a aidé à faire que géographiquement c’était déjà clair entre vous, parce que c’est clair que ça devait être un facteur important.
Simon D.: Oui, il y avait un cadre qui était défini et qui était, effectivement, clair au départ. Oui, tout à fait.
Alexandre Willocquet: Parce que clairement, c’est hyper important. Enfin, on parle souvent de l’entourage et il faut se méfier dans les deux sens, avec l’entourage, si je puis dire. D’un côté, il ne faut surtout pas vouloir écouter tout le monde parce que sinon, tu ne fais plus jamais rien. Mais d’un autre côté, les personnes qui sont au premier rang et donc en particulier le conjoint, c’est évident qu’il faut avoir préparé un changement comme ça, quand il y a changement géographique en plus, avec lui. Parce que sinon, c’est vrai que ça peut vite devenir compliqué.
09’19 : Les difficultés inattendues rencontrées
Alexandre Willocquet: Ca marche, donc pas d’obstacles qui t’ont empêché de partir. Après, une fois que tu as décidé de partir, une fois que tu as changé, est-ce que tu as rencontré des difficultés auxquelles tu n’avais pas pensé ? Et si c’est le cas, comment tu les as gérées ?
Simon D.: Et bien des difficultés, en fait, étrangement, j’avais l’envie de découvrir autre chose et donc je me sentais prêt à quitter l’entreprise. Et au moment de partir, après avoir passé treize ans dans l’entreprise et de s’être investi et d’avoir créé des relations avec les personnes avec qui j’avais travaillé, ça n’a pas été un moment forcément évident et qui a été assez difficile. Et de se rendre compte de ce qu’on quitte et d’aller un peu dans l’inconnu et de ne pas savoir quelle allait être la nature des relations qu’on allait pouvoir recréer. La difficulté peut être, à laquelle on allait être confronté pour recréer ces liens-là… Donc pour moi, c’est une des principales difficultés vraiment, des moments « difficiles » que j’ai vivre. Et effectivement, sur le site où je suis arrivé, eh bien les relations étaient forcément différentes donc, oui, c’est cet aspect humain. Parce que, au delà de la volonté de quitter, pour soi, on se dit bien qu’on en a besoin, car il y a beaucoup d’autres choses qui accompagnent ce choix-là et qu’il faut réussir à appréhender et à gérer.
10’52 : Les raisons d’un retour au bercail
Alexandre Willocquet: Oui, tout à fait, c’est clair. Et donc après, maintenant, si, on vient peut-être sur le deuxième changement, donc celui qui t’a amené à revenir chez ton employeur initial. Donc si j’ai bien compris, pareil, tu as évoqué tout à l’heure que là aussi il y avait quand même une notion d’opportunité. C’est à dire que si je comprends bien, on t’a recontacté en disant « il y a peut-être quelque chose qui pourrait intéresser », et est-ce-que tu peux nous dire ce qui fait que finalement, alors qu’il y avait le côté géographique, enfin, il y avait, on l’a vu, plusieurs facteurs qui pilotaient un peu le premier changement que tu as fait… Pour le coup, qu’est ce qui fait que la deuxième fois, tu t’es dit « c’est le bon moment » ou c’est une bonne idée de faire marche arrière », même si tu pourras le repréciser, mais je pense qu’on a bien compris que tu n’étais pas revenu sur ton premier poste, mais en tout cas de revenir chez ton ancien employeur. Qu’est ce qui a piloté cette décision-là ?
Simon D.: Le point essentiel, je pense, c’est un peu lié aussi à une des questions précédentes, c’est à dire comment j’ai préparé mon changement. En fait, je voulais découvrir d’autres choses, mais je suis resté dans un cadre qui était proche de ce que je faisais au départ, c’est à dire que j’avais encore la gestion de la production et j’avais, en plus, la gestion des équipes maintenance et supply chain dans mon nouveau poste. Et au final, je suis resté dans une configuration très proche de ce que je connaissais avant. Et donc le changement que j’ai vécu n’était pas la hauteur du changement que j’avais espéré et qui avait déclenché du coup cette première démission et le fait de saisir cette première opportunité. Je pense que j’aurais pu préparer un peu plus en me questionnant peut-être d’avantage et en osant prendre peut-être un risque sur des métiers différents ou passer via une formation intermédiaire peut-être ou aller plus loin dans le changement. Je pense que c’est ce que je n’ai pas osé faire au départ. Oui, je me suis rassuré en me disant « je veux découvrir d’autres choses, mais quand même, faut que je me rattache à quelque chose que je connais déjà ». Et je pense qu’à ce moment-là, j’avais besoin de faire un pas plus grand pour vraiment découvrir quelque chose de nouveau. Qui est ce que j’ai l’opportunité de faire maintenant.
Alexandre Willocquet: D’accord, ok. Et donc là, quand tu avais fait ce premier changement, donc tu avais dit que tu ne l’avais pas spécialement préparé, tu n’avais pas échangé spécialement avec d’autres personnes pour essayer de voir un petit peu ce qu’on aurait pu éventuellement te recommander ou tu n’avais pas entamé de démarche de type bilan de compétences ou des choses comme ça ?
Simon D.: Non. Et voilà, ça c’est quelque chose qui aurait pu m’aider. J’aurais certainement fait des choix différemment. Effectivement, c’est pas des démarches que j’ai faites et je pense que j’aurais pu et j’aurais dû en parler plus autour de moi. Mais bon, voilà, il y avait cette notion de se sentir un peu redevable de l’employeur et de ne pas trop oser en parler aussi. Alors que c’est sûr qu’avec le recul, je me dis que j’aurais très bien pu solliciter des personnes qui, à l’époque, m’avaient embauché, par exemple, qui étaient plus mes hiérarchiques directs et avec qui j’aurais plus librement discuter et avoir aussi leur avis sur éventuellement des options en interne, ou des choses comme ça qui pouvaient, peut-être faciliter, avec des passerelles plus marquées en termes de poste. Donc oui, je pense que c’est le point où j’aurais pu aller un peu plus loin, préparer différemment ce changement.
14’23 : Le conseil que Simon aurait aimé recevoir avant de changer d’employeur
Alexandre Willocquet: Ça marche. Et alors, justement, que ce soit vis à vis de ces personnes là, que tu viens d’évoquer, ou d’autres personnes, est-ce-qu’il y a un conseil, avec le recul maintenant, que tu aurais aimé qu’on te donne avant de changer de poste. Si tu devais n’en retenir qu’un seul ?
Simon D.: Oui, c’est de bien clarifier ce que je souhaitais au niveau professionnel. Puisqu’en fait, au niveau familial, c’était clair. Et le changement nous a convenu. Et après, d’un point de vue professionnel, c’est de prendre le temps de bien clarifier ce qu’on souhaite et du coup, de s’orienter vers les bonnes options.
15’05 : Si c’était à refaire ?
Alexandre Willocquet: D’accord ! Non mais c’est clair, enfin ça paraît cohérent. Je comprends bien ce que tu veux dire, oui. Ok, et alors, malgré tout, parce que bon, on évoque ce côté aller-retour, mais je pense que tu n’as pas perdu ton temps pendant les deux années où tu es allé découvrir une autre culture et une autre entreprise, même si forcément, tu l’as dit, il y a des différences en termes de relations, en termes de culture probablement. Mais donc la question que je me pose, c’est voilà : si c’était à refaire, est-ce-que tu penses que tu reprendrais, malgré tout, la même décision de quitter ton entreprise et/ou ton poste, en tout cas ?
Simon D.: Mon poste, oui, c’est sûr. L entreprise, je pense aussi, parce que tout ce que j’ai pu découvrir, c’est quelque chose qui continue de me servir aujourd’hui. Enfin c’est toujours enrichissant d aller découvrir d’autres façons de travailler et d autres cultures. Donc oui, je pense au final que cette décision-là, à un moment, il fallait que je la prenne et c’était une bonne chose. Après, peut-être que c’est le point d’arrivée qui aurait pu être un peu différent. C’est à dire, la décision de partir, je pense que je ne la regrette pas, ça c’est sûr. Le point d’arrivée aurait pu être un peu différent pour mieux correspondre à ce à quoi j’aspirais à l’époque.
Alexandre Willocquet: Oui. Et je pense que tu as parfaitement raison. C’est à dire que, de toute façon, ça fait partie maintenant de ton parcours. Comme je disais, je suis persuadé que tu n’as pas perdu ton temps et que tu as découvert d’autres choses. Après, peut-être que ça correspondait pas à 100%, effectivement, à ce dont tu avais besoin. Parce que tu ne l’avais peut-être pas suffisamment ressenti, défini, à ce moment-là. Mais je suis persuadé que peut-être qu’il y a deux ans, tu aurais pas pris la décision d’aller sur ce poste-là. Aujourd’hui tu le fais plus en connaissance de cause sur le poste que tu as pris. Donc, le parcours, il est propre à chacun et je pense qu’il ne faut surtout pas, enfin moi c’est mon point de vue, à part vraiment quand on a eu des galères pas possibles, mais il n’y a pas à regretter, je crois, ce genre de décisions, qui te fait avancer de toutes façons.
Simon D.: Oui, c’est sûr. Enfin, ce que je dis là, c’est qu’en fait j’ai fait en deux étapes ce que j’aurais peut-être pu faire en une étape.
Alexandre Willocquet: Peut-être. Peut-être, mais voilà, tu vois, à la limite, peut-être qu’à l’époque, enfin bon, ça, on n’aura pas la réponse, mais peut-être que tu n’étais pas prêt, à l’époque et que tu n’aurais pas forcément identifié cette opportunité-là comme quelque chose qui te correspondait bien. Mais voilà, il y a différents chemins pour y arriver. Après, l’essentiel c’est qu’aujourd’hui tu sois dans un poste qui te correspondent bien.
17’31 : Simon se sent-il mieux armé pour un nouveau changement ?
Alexandre Willocquet: Et est-ce-que tu dirais que, justement, cette expérience-là, les deux changements, est-ce-que de ton point de vue, aujourd’hui, tu te sens plus apte à engager un éventuel nouveau changement professionnel dans ta vie ? Enfin pro ou pas pro d’ailleurs ! Mais est-ce-que de manière générale, tu considères que par rapport à la gestion du changement, c’est quelque chose qui va te servir pour la suite ?
Simon D.: Oui ! Sans hésiter, c’est sûr. Ne serait-ce que de se rendre compte qu’on est capable de le faire. Et qu’on y arrive et que, OK, il y a des difficultés, il y a des moments plus sympas que d’autres ou des moments plus difficiles que d’autres. Mais malgré tout, on se retrouve jamais seul dans ce genre de situations et essentiellement c’est de se dire « Ben oui, en fait, on a su le faire et et on arrivera, s’il faut, à le refaire ».
Alexandre Willocquet: OK ! Non mais je pense que c’est vrai que, quand on a passé un certain nombre d’années (treize ans, ça commence à faire dans une même boîte), il y a toujours un peu cette notion de prendre des risques, de, comme on dit, « sortir de la zone de confort » etc… Quelque part, on s’est montré qu’on savait le faire et ça, c’est comme tout : on y prend plus ou moins goût, ça, ça dépend de chacun, par contre, on sait qu’on est capable de le faire et je pense que c’est effectivement, souvent de ce point de vue-là, assez intéressant, assez formateur.
18’55 : La plus mauvaise raison pour ne pas changer selon Simon
Alexandre Willocquet: Alors, la question suivante que je voulais te poser c’est : avec cette expérience-là ou d’autres expériences que tu as pu avoir dans ta vie, si tu devais identifier ce que ce qui, pour toi, serait la plus mauvaise raison pour quelqu’un de ne pas oser changer de vie, changer de métier, peu importe à la limite le changement… Est-ce-que tu vois une raison particulière qui serait vraiment la plus mauvaise de toutes pour pour ne pas oser s’engager dans un changement ?
Simon D.: Eh bien, en lien avec la réponse d’avant, c’est la peur de ne pas y arriver. De se dire « on ne va pas savoir le faire ». Si à un moment il y a une envie… alors évidemment il ne faut pas le faire dans n’importe quelles conditions, on en parlait tout à l’heure, mais après on en assume les conséquences… Mais si, d’un point de vue familial, personnel, le cadre n’est pas clairement défini ou s’il n’y a pas de consensus sur le point de chute, ou ce type de décision, évidemment, il ne faut pas partir, il ne faut pas y aller dans n’importe quelles conditions… mais derrière, juste ne pas oser par crainte de ne pas y arriver, pour moi, ce serait une mauvaise raison de ne pas le faire s’il y a l’envie. Si l’envie est là, si la motivation est là, pour moi, ça fonctionne.
Alexandre Willocquet: Non, c’est intéressant ! Parce que clairement, c’est l’un des principaux freins quand tu discutes un peu avec les gens qui hésitent et qui ne se lancent pas. La peur, dans tous les sens. La peur d’échouer en particulier, mais tu peux avoir d’autres formes de peur… Il y a les aspects financiers, selon ce dont on parle. En particulier si on parle de reconversion, de se mettre à son compte, souvent les aspects financiers arrivent en tête. Mais la peur de se lancer, clairement, ça arrive très rapidement. C’est pratiquement toujours dans le « top trois ». Donc c’est intéressant que, pour toi, voilà, qu’il faille, si je comprends bien, prendre sur soi et faire quand même. Généralement je pense qu’on a effectivement plutôt des bonnes surprises. Ça marche !
20’46 : Ce qui lui donne envie de se lever le matin
Alexandre Willocquet: Aujourd’hui, maintenant que tu es dans ce dans ce nouveau poste, qu’est-ce-qui te fait te lever le matin ? Qu’est-ce-qui te motive à y aller ?
Simon D.: Eh bien moi, ce qui me plaît et ce qui m’a toujours plu, au final, c’est l’aspect concret, c’est de réussir à concrétiser des actions, des projets, de voir les choses évoluer… Alors au départ, quand on est en production, c’est facile, c’est les kilos qui sortent des équipements ! C’est très concret, c’est très palpable et c’est ça qui m’a intéressé, qui m’a attiré au départ. Et en fait, je suis toujours un peu dans cette dynamique-là, de voir les choses se construire et les projets aboutir. Donc, même si aujourd’hui, dans mon poste, c’est beaucoup moins palpable, mais malgré tout, quand on arrive à lancer un nouveau produit, à concrétiser des partenariats avec des clients, eh bien ça, c’est des choses qui, pour moi, me donnent envie de m’investir à fond tous les jours !
Alexandre Willocquet: D’accord ! Oui, tu vois directement la contribution que tu apportes au niveau de l’entreprise ?
Simon D.: Oui.
21’48 : La citation préférée de Simon (ou pas !)
Alexandre Willocquet: Ok, super ! Et écoute, dernière question que j’aimerais te poser : est-ce-que tu as une citation préférée ? Moi j’aime bien les citations et j’aime bien enrichir mon « Citations Book ». A chaque fois que je discute avec quelqu’un, ça me plaît de savoir s’il y a une citation que je ne connais pas.
Simon D.: Eh bien moi, je ne vais pas t’en fournir de nouvelle parce que effectivement, les citations, j’aime bien, je trouve que dans certains contextes, il y a des moments, c’est très adapté, mais je n’en ai pas forcément une qui va me « driver », parce que je trouve que c’est trop « s’en remettre », en fait, à quelque chose qui dépasse son propre choix. En disant : « de toute façon telle vérité,. quoi qu’il en soit, ça sera toujours comme ça ! ». Et moi je préfère déclencher. Et ça rejoint aussi, je pense, notre discussion, c’est à dire que derrière la peur de ne pas y arriver, il y a que la motivation qui peut permettre d’aller au delà. Et c’est bien notre volonté et notre action qui va le faire. Donc voilà : aujourd’hui pas de nouvelle citation pour toi, Alexandre !
Alexandre Willocquet: J’accepte ! Pas de souci. Non, mais de toutes façons, tu as parfaitement raison sur ce point là. C’est l’un des dangers, effectivement. Moi j’aime bien les citations, après je n’en fais pas non plus un usage immodéré… Ca peut être une source d’inspiration, après, ce que tu mentionnes très justement, il ne faut surtout pas que ce soit une excuse pour ne pas passer à l’action ! Pour moi c’est vraiment en fonction des circonstances. Très honnêtement, j’ai des citations préférées, mais je pense qu’elles dépendent vraiment des circonstances. Tu vois, il y a aussi cette notion-là. Mais après, oui, clairement, la citation ne remplacera jamais le passage à l’action, là dessus, on est d’accord.! Eh bien écoute Simon, merci beaucoup pour toutes ces réponses ! Je pense que c’est une expérience riche et intéressante qui va pouvoir apporter pas mal à des cadres qui seraient dans une situation similaire à la tienne, comme je le disais en introduction, donc je te remercie beaucoup de t’être prêté à l’exercice, de la franchise de tes réponses. On te souhaite énormément de succès dans ce nouveau poste et puis plein de beaux changements professionnels dans les années à venir, si c’est, à ce moment-là, ce que tu souhaites !
Simon D.: Et bien merci beaucoup. Et puis bonne continuation à tous ceux qui ont plein de projets de changement de vie professionnelle. Merci Alexandre.
Alexandre Willocquet: Merci à toi, Simon. A bientôt. Au revoir !
Simon D.: Au revoir !
24’10 : Sois l’invité de la prochaine interview « Inspirons-nous ! » !
Alexandre Willocquet: Voilà, cet entretien est maintenant terminé. J’espère qu’il t’a intéressé. J’espère qu’il t’a même inspiré. Et si c’est le cas, eh bien tu peux bien sûr mettre un petit like directement sous la vidéo. Et si tu as toi-même connu un projet de changement de vie professionnelle ou personnelle, ou si tu as envisagé de le faire et que tu y a renoncé, je te propose de me contacter si tu souhaites qu’on regarde ensemble la possibilité de réaliser un entretien équivalent à celui que tu viens de visionner. Parce que je pense qu’il y a, dans les expériences de chacun d’entre nous, beaucoup de leçons intéressantes à retirer qui peuvent aider d’autres personnes dans des circonstances équivalentes, à éviter des erreurs, à gagner du temps, à avoir plus de chances tout simplement, de mener leur projet de changement de vie au bout ! Donc si tu es intéressé dans cette démarche, si tu veux toi aussi, à ton tour, inspirer d’autres personnes, d’autres cadres, je te propose de m’envoyer un petit message, prend contact avec moi et ensemble, on regardera comment organiser un entretien comme celui-là. Je te remercie pour ton attention, je te remercie d’avoir regardé cette vidéo jusqu’ici et je te souhaite une excellente journée.
Merci pour cet article 😉 J’ai pris plaisir à découvrir cet interview avec des pistes de réflexion intéressantes par rapport à mes propres questionnements actuels …
Super interview ! En effet, le changement est un muscle à activer tous les jours 😉 et se rappeler également quotiennement toutes les victoires et les choses qu on a réalisé pour s autoriser a aller de l avant 💪
C’est top si ça t’a été utile, Sébastien ! 🙂
C’est un très bon conseil ! Ca me fait penser à un échange que j’ai eu sur LinkedIn il y a peu au sujet de l’intérêt d’avoir des « Done lists » à côté de ses « To-do lists » !
J’ai bcp aimé cet interview ! L’échange était tes intéressant et abordait des sujet qu’il ne faut pas prendre à la légère n
Content qu’il t’ait plu ! Effectivement, préparer un changement de vie professionnelle est un sujet qui doit se préparer avec soin pour maximiser ses chances de succès.