C’est un truc qui ne s’explique pas…
Même avant Skippy le grand gourou, je crois que j’ai toujours eu de l’intérêt pour la méditation 😀 Sans pour autant jusqu’ici m’y essayer, faute probablement de savoir par où commencer et pour quoi faire.
Car c’est une chose d’admirer Bouddha pour sa concentration inébranlable (qui n’est pas sans me rappeler celle des gardes royaux de Buckingham Palace, encore que je n’ai vu personne se faire prendre en photo en train d’essayer de dérider un moine bouddhiste en pleine transe), c’en est une autre de se décider à tenter l’expérience méditative par soi-même.
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La méditation, composante spirituelle d’une vie équilibrée
Les années passant, il m’est apparu de plus en plus clair qu’il manquait une dimension spirituelle à ma vie.
Ne serait-ce qu’à la lecture de l’excellent bouquin de Tony Schwartz, « Be Excellent at Anything ». Qui fait une distinction nette entre spirituel et mental, ce dernier renvoyant davantage au champ des connaissances et de l’intellectuel.
Mais voilà, je n’ai jamais été tenté par le Yoga. Et je crois que j’ai longtemps eu tendance à me réfugier derrière mon athéisme : « pas de religion, pas de spiritualité ! ». Une variante personnelle du fameux « pas de bras, pas de chocolat ! » pensais-je sans doute inconsciemment 🙂
En fait, je pense que ma principale activité spirituelle a été de chercher à identifier mes valeurs personnelles. Vaste programme en lui-même, mais c’est un autre sujet !
Puis je suis tombé sur une interview de Sam Harris (écrivain américain et spécialiste des neurosciences). Il y mettait en avant avec ferveur la possibilité de développer une spiritualité en dehors de toute religion.
Si l’influence du Bouddhisme est évidente dans la méditation, le mantra n’y est pas indispensable. Parfait pour moi et plus de scrupules à avoir !
Il revendiquait également la possibilité – voire la nécessité – d’entraîner son « esprit » (mind), de même qu’on s’entraîne pour un sport ou pour une activité intellectuelle (comme apprendre une nouvelle langue).
De la théorie méditative à la pratique répétitive
J’ai acheté son bouquin, « Waking up ». Même en ayant beaucoup de temps libre, je dois confesser que je l’ai lu à pas d’escargot… C’était ardu, en anglais, avec beaucoup de concepts philosophiques. Mais intéressant.
Je l’ai terminé et ça a au moins eu le mérite de me décider à tenter de pratiquer la méditation de pleine conscience, avec l’appli éponyme du livre en support sur mon smartphone.
Cela fait désormais 4 mois que je respecte une pratique régulière. Des méditations guidées quotidiennes pour apprendre comment méditer. 10 minutes pour moi tous les jours, à de très rares exceptions près.
Si je tiens le cap et ai décidé de t’en dire quelques mots ici, c’est que j’y ai trouvé des bienfaits certains. Quoique parfois inattendus (attention, spoilers inside! 😉 ).
Ce que la méditation m’apporte
1. De la décontraction
Comme prévu ou du moins espéré, méditer me permet de me détendre. En étant à l’écoute de ses sens – et même plus globalement de sa conscience – durant la séance, on fait le choix de laisser de côté son stress, tous les sujets qui nous tracassent le reste de la journée.
Et s’il faut reconnaître que ce n’est pas si facile (même durant 10 malheureuses minutes…), je reprends toujours ensuite le cours de ma journée avec une agréable sensation de détente et de relaxation. Zen, quoi ! C’est l’une des façons les plus agréables de se recentrer sur soi.
Une précision s’impose, mais tu t’en doutes : la méditation ne fera pas forcément disparaître tes problèmes au-delà de la séance. Tu risques de les retrouver, bien sages, tapis dans un coin de ta tête et prêts à te harasser de nouveau.
Néanmoins, au fil des séances, on apprend à prendre de la distance avec certains d’entre eux. A comprendre qu’on n’est pas obligé d’en souffrir, ou en tous cas moins longtemps que ce qu’on pensait.
Qu’on a tendance à amplifier et prolonger les émotions négatives, alors qu’on peut souvent mieux gérer ses émotions en en prenant conscience… et en passant à autre chose !
2. De la concentration
Autre bénéfice attendu : méditer me permet de travailler ma concentration. En la fixant sur différents “objets”, selon le thème de la méditation guidée du jour. Pas forcément évident au départ de ne pas perdre le compte de ses respirations ! Mais on finit par y arriver, y compris dans un environnement bruyant.
L’ennemi numéro 1, évidemment, ce sont nos pensées “parasites”. Celles qui te font perdre ta route aussi sûrement qu’une recherche dans Google. Tu sais, quand tu ouvres ton quinzième onglet au fil d’autant de chemins de traverse… et que tu te demandes pendant quelques instants ce que tu cherchais au départ ? Pareil pour tes pensées !
Tu commences par avoir un “flash” de cette chose urgente que tu dois boucler, tu te demandes ce que tu vas cuisiner ce soir et tu finis par maudire ta grand tante pour les fruits de mer qu’elle t’a servis il y a 15 jours et auxquels tu as attribué ta dernière gastro. Tout ça en un temps incroyablement court… entre deux instructions de Sam Harris, par exemple !
La fin des pensées parasites, vraiment ?
Là non plus, pas de miracles. Des pensées parasites, j’en ai toujours. Et il parait même que c’est normal ! Mais petit à petit, j’apprends à les détecter avant qu’elles ne prennent le contrôle.
A les observer comme “objets de méditation”, apparus dans mon champ de conscience. Puis à les laisser disparaitre avant qu’elles ne fassent des petits. Et mine de rien, je suis satisfait quand je termine la séance en ayant l’impression de ne pas avoir succombé à la tentation !
Je dis l’impression, car on apprend aussi que quand on croit ne pas avoir eu de pensées pendant plus d’une minute, on se fourre généralement le doigt dans l’œil ! Mais si ces pensées “furtives” n’ont pas réussi à « hacker » outre mesure ton esprit et que tu as réussi à te concentrer sur les instructions de la séance, c’est OK.
3. Du lâcher-prise
Ce qui m’amène à une première surprise : « méditer, ce n’est pas faire plus, mais faire moins », me rappelle souvent la voix de Sam Harris. Un appel à une forme de lâcher prise certes bienvenu… mais qui peut sembler incompatible avec les efforts de concentration évoqués ci-dessus !
En fait, je commence juste à réaliser qu’il y a plusieurs façons de prendre conscience de son environnement :
- en se focalisant sur un objet en particulier (la respiration ou la sensation d’être assis, par exemple)
- ou bien en relâchant tout effort et en notant “juste” chaque apparition dans son champ de conscience (bruit, démangeaison, inconfort des postures du Lotus…)
Cette dernière approche correspond à “faire moins” et c’est finalement celle que je trouve la plus agréable. Mais c’est aussi celle où les pensées parasites s’invitent le plus facilement !
4. Une pincée de “ici et maintenant”
Autre avantage insoupçonné : ces 10 minutes méditatives me permettent d’avoir l’impression de vivre pleinement le moment présent. Un vrai challenge pour moi !
Je ne pense pas être un cas isolé si je te dis que je passe le plus clair de mon temps à ressasser mes souvenirs. Ou à me projeter dans l’avenir (souviens toi que « j’adore quand un plan se déroule sans accroc ! » 😉 ).
Eh bien mes camarades d’infortune (car c’est une plaie de ne pas savoir « cueillir le jour », j’en suis persuadé, Ô capitaine ! mon capitaine !) seraient bien inspirés de tenter l’expérience Méditation !
Ce bienfait est en quelque sorte un condensé des précédents : c’est en oubliant volontairement ses préoccupations qu’on arrive à s’ancrer dans l’instant présent, ce sont la concentration et le lâcher prise qui aident à y rester en écartant gentiment les pensées parasites.
Mais les sensations obtenues vont pour moi bien au-delà de la décontraction ou de la satisfaction de sentir s’améliorer son pouvoir de concentration.
Pour ceux qui ont conscience d’être coupés du présent, c’est une vraie bénédiction de réussir à y rester – majoritairement – le temps d’une séance. J’ai souvent l’impression que le temps ralentit, les 10 minutes me paraissent bien longues sans que ce soit nullement un inconvénient !
C’est comme si je me constituait une “bulle”, un cocon dans lequel j’étais préservé des appels lancinants du passé et de l’avenir.
De ce point de vue, la fin de la séance arrive trop vite et on aimerait pouvoir prolonger ce résultat. Mais j’y reviens plus bas.
5. Des questionnements déroutants
Au rayon des découvertes enfin, je ne m’attendais pas à être parfois « bombardé » de questions philosophiques. Mais, certes, ceux qui suivent me diront que le bouquin pouvait le laisser supposer… 😉
Et j’avoue avoir encore du mal à décider s’il y a « un penseur derrière mes pensées », où se situe le centre de ma conscience s’il n’est pas dans ma tête, si je suis prêt à accepter que le vrai libre arbitre n’existe pas, et surtout à reconnaître que le concept de « soi-même » – d’ego – est un leurre…
Je ne dis pas que cela me rebute, mais je ne suis probablement pas encore prêt à répondre à ces Questions. Toujours est-il que méditer donne à réfléchir sur notre rapport à la conscience et au réel.
Par ailleurs, je qualifie ces questions de « philosophiques », mais elles peuvent avoir des retombées très concrètes. C’est ce qu’illustre cet article de la prestigieuse Harvard Business Review sur l’impact positif de la méditation sur le leadership.
Il me semble toutefois difficile de détailler beaucoup plus cet aspect des choses, pour plusieurs raisons :
- d’abord, je ne suis clairement pas à l’aise avec ces concepts pour le moment, donc sûrement pas le mieux placé pour t’en parler
- ensuite, je soupçonne que chaque professeur aura sa propre lecture des choses. Sans compter qu’il existe plusieurs méditations, et même plusieurs techniques de méditation de pleine conscience (Vipassana, …). Ce que je pourrais t’en dire reflèterait au mieux l’interprétation de Sam Harris, rien de plus
- enfin, je suis persuadé que c’est quelque chose qui doit se vivre par l’expérience et que te “spoiler” au-delà de ce que j’ai déjà fait pourrait biaiser celle-ci
Je ne m’aventure donc pas plus loin et t’invite à méditer là-dessus 😉
A la suite de cette expérience, que penser de la méditation ?
La suite ? Je poursuis, sans hésitation ! Pour prolonger le bien-être, la concentration et le lâcher prise. Pour vivre ne serait-ce que 10 minutes par jour dans le moment présent. Et pour trouver quelques réponses par moi-même à ces fichues questions !
Mais aussi pour réussir à transposer la pratique de la méditation en dehors de la séance elle-même. Car l’un des enseignements que je tire de la méditation de pleine conscience, c’est que nous sommes « responsables ». Au sens de « capables de réponse ».
Que nous pouvons faire une pause (le temps d’une respiration profonde par exemple) entre l’action et la réaction, pour observer la situation en l’absence de toute composante émotionnelle et choisir la réponse la plus appropriée.
Et ça, c’est une perspective qui me motive. Mais qui nécessite que j’arrive à méditer brièvement en dehors du cocooning de la séance. Chouette défi !
Et toi, as-tu déjà envisagé d’apprendre à méditer et pourquoi ? Si tu as déjà franchi le cap, as-tu une autre perspective à partager ? Si tu ne l’as pas fait, quels sont tes freins ? J’ai hâte de te lire dans les commentaires ci-dessous !
En plein apprentissage de la méditation, j’ai lu avec plaisir ton article. Merci d’avoir partagé ton expérience.